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Lorsque l’une des plus grosses surprises musicales de l’an passé annonce la conception d’un second album, l’impatience va grandissante et les questions affluent. Qu’en est – il de l’énorme potentiel entrevu ? Y a – t – il une évolution ? Ont – ils su développer leur identité ? Les jeunes loups de Zonaria, à peine signés chez Century Media, tentent de prendre d’assaut le monde du métal extrême avec un second brulot d’excellente qualité une fois de plus. Nous verrons qu’ils ont su évoluer vers une musique plus nuancée tout en conservant leur agressivité et un sens de la composition souvent exemplaire, toutefois jamais exempt de défaut.

Si Zonaria reste profondément ancré dans une musique violente aux réminiscences d’un Hypocrisy par exemple, l’aspect sonore du disque admet une nouvelle composante de choix. Il s’agit de la dimension symphonique, souvent reléguée au second plan dans l’album précédent, elle prend désormais une toute autre importance dans la musique du quatuor. Les premières chansons « Slaughter Is Passion » et « Praise The Eradication » en sont d’excellents exemples. Cela apporte une mélodicité agréable à l’ensemble et permet également de bien différencier les pistes, car il faut avouer que les parties plus extrêmes tournent assez vite en rond par le manque de surprises qu’elles apportent. Il est d’autant plus dommage que ces excellentes parties symphoniques se cantonnent à un rôle purement introductif et ne soient que peu utilisées au sein même des compositions. A part, « The Icon And The Faceless » dont l’introduction absolument magnifique promet une merveilleuse chanson, il est frustrant de n’avoir au final que des titres death métal classiques dans leur construction, mais non sans qualités intrinsèques.

Avec ce second album Zonaria affirme une nouvelle fois ses ambitions. Ces suédois veulent être repérés et ne lésinent pas sur les moyens. Avec une production au top signée Fredrik Nordström, ce « The Cancer Empire » dégage une puissance assez phénoménale par ses rythmique toujours très soutenues et ses riffs pas toujours très originaux, mais néanmoins massifs. Par rapport à son début « Infamy And The Breed », ce second album a gagné en violence. La signature chez les géants Century Media n’a absolument pas épanchée la colère, la haine, la tristesse parfois, qui découle de chacune des compositions. Alors si « Praise The Eradication » , « Termination Process » ou « Damnation Dressed In Flesh » déboitent sévèrement, d’autres apportent un contraste mélodique assez saisissant : « Crowning King Cancer » par son riff principal à la fois groovy et entrainant ; « At War With Inferior » tempère ses parties brutales par un riff mélodique à la fois triste et désabusé ; « The Icon and The Faceless » inonde l’album par une maîtrise artistique certaine et un sens aigu de la musique.

On peut affirmer que dans l’ensemble les chansons ont gagné en profondeur et en technicité, l’apport de quelques soli mélodiques permet d’aérer des chansons globalement très denses. A vrai dire « The Cancer Empire » ne joue pas tout à fait dans la même cour que son prédécesseur par son ambiance plus sérieuse et son aspect beaucoup moins catchy et moins immédiat. Ainsi peu de refrains ne marquent l’oreille, certains ne sont d’ailleurs pas très réussis comme « Slaughter Is Passion ».

Des progrès donc pour ce « The Cancer Empire » qui s’avère être un disque honnête et remplit très bien son rôle sans pour autant réellement se démarquer de la concurrence, si ce n’est par l’âge des musiciens. Ayant déjà fait forte impression l’an passé, il réitère avec une excellente maîtrise technique. S’ils ont progressé, le chant a également subi une petite refonte et s’inscrit désormais dans un style davantage guttural et profond (« Humanity Vs Sanity ») tout en conservant cette puissance et cette maîtrise qui le caractérise. Finalement ce nouveau disque ne bénéficie pas du même effet de surprise que le précédent, mais reste tout à fait recevable et augure du meilleur quant au futur de Zonaria.

…TeRyX…

0 Comments 26 novembre 2008
Whysy

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