En début d'année, une prophécie l'avait annoncée, 2009 sera l'année du métal en France, et force est de constater que cet ivrogne, accoudé au lampadaire coin Clichy/Rochechouart, avait p't'être bien raison! La qualité du métal en France monte, alors qu'ironiquement, les ventes de CDs s'effondrent et que les labels ferment les uns après les autres... where is the pb? Cependant, il en faudra plus à Hugues Lefebvre pour lui faire baisser les bras; nouveau label, nouvel album et nouveau concept, que peut-on demander de plus?

En 2006, le PapaDuck avait été émerveillé par The Ereyn Chronicles part I qui résuma parfaitement l'album; "Hugo réussit avec cet ANTHROPIA à nous offrir un album riche sans être complexe. Un album où la grâce tranquille peut succéder à un pilonnage de guitares particulièrement métalliques, avant qu’un intermède majestueux ne nous emporte dans quelque sylvestre royaume."
En 2009, étrangement, pas de part II, on quitte les royaumes sylvestres pour un univers encore plus conceptuel; la relation entre le monde humain et les âmes. L'histoire est simple; à chaque retour sur terre, les gardiens du paradis promettent à l'âme 52899 son billet pour le Paradis, mais en vain, ils lui jouent des tours et fait des éternels aller-retour. Cependant, entre temps, l'âme 52899 s'est fait une petite copine âmette, bien plus vieille que lui (numéro 7237) et le fait d'être constamment arraché à son âme soeur sur terre, l'emplit de haine et de rage. Histoire de se venger, numéro 52899 s'arme auprès des plus dangereux terroristes et décide d'aller faire pleurer leurs mères à ces en###és de gardiens du paradis...heu là on me dit que je m'égare et on me demande de rapporter Rambo 4 au vidéo club...

Musicalement...wow! On est bien loin d'un Ereyn tant l'évolution artistique est énorme et les progrès incroyables. La prestation des musiciens est beaucoup plus mature et plus posée. Anthropia ne cherche plus son identité auprès d'un autre groupe, mais définit bel et bien la sienne. Est-ce le concept qui les a poussés à s'affirmer de la sorte? Mais lorsqu'on écoute The Chain Reaction on fait difficilement le lien entre les deux albums (si ce n'est les deux pseudo intro speed mélodique présentes sur Question of Honnor et A New Self). Difficile de mettre l'album dans un seul et même panier, je m'explique, l'album est composé de 9(+2) titres qui sont liés seulement par ce côté progressif qui faisait déjà son charme dans Ereyn, tu as d'un côté des titres plus heavy, plus thrash, plus speed, et de l'autre des titres plus mélancoliques et plus électroniques.

Les influences sont nombreuses mais la dominante est, et je pense qu'elle collera à vie sous la basket de Hugues; Arjen Lucassen. Qu'il vienne pas me dire qu'il n'y a pas du Star One dans le titre Whipping Soul ou du Ayreon dans The Altar of Trust. Cela ne me dérange pas du tout, bien au contraire, car sans le copier, Anthropia arrive à imposer son (ou ses) style sur des sonorités connues et qui ne fera pas fuir l'auditeur à la première écoute, du moins, les moins réfractaires. Car il est évident qu'Anthropia, en jouant sur plusieurs plates bandes, peut en rebuter certains, ils auront l'impression de ne pas s'identifier à tout l'album, ce qui est tout à fait compréhensible. Ils seront peut-être perdus et n'auront malheureusement rien retenu de l'album. Les plus téméraires retenteront l'expérience une deuxième ou une troisième fois, et nul sans doutes qu'ils seront pris, eux aussi, dans une "réaction en chaîne" (haha , facile celle-là!)

Le fait d'avoir intégré de façon permanente Nathalie Olmi et de l'avoir impliquée sur tous les titres, joue en la faveur de l'album. Pas que je déteste le chant de Hugues, loin de là, mais je le voyais mal, en sa personne, reprendre le rôle de l'âme 7237 avec une perruque blonde, un faux rouge à lèvre et mal rasé... question crédibilité, ça ne serait pas passé! Mais faut l'avouer, Nath, elle est douée, même si son style est plus pop que métal, elle est en parfaite symbiose avec le chant de Hugues. Un excellent combo que j'espère réentendre dans un futur album.

Tristesse, amour et haine sont les principales émotions que l'on arrive parfaitement à retranscrire tout le long de l'album, un travail exceptionnel a été effectué sur les compositions pour permettre à l'auditeur de ressentir les émotions de notre pauvre 52899, qui au final, nous fait bien pitié...on peut même se surprendre à verser une petite larme sur Breeze In The Leaves où un poème de Charles Beaudelaire est cité en fond des cris de tristesse des âmes en peine.

Côté prod, forcément quand Tommy Hansen et François Merle (Manigance) sont dans le coup, le résultat est là... bah voilà que dire de plus? :p

Il serait facile pour moi de conclure comme l'a fait mon paternel: Hugo réussit avec cet ANTHROPIA à nous offrir un album riche sans être complexe. Un album où la grâce tranquille peut succéder à un pilonnage de guitares particulièrement métalliques, avant qu’un intermède majestueux ne nous emporte dans quelque électrique monde. Je vais y ajouter ma touche personnelle en disant que: The Chain Reaction est un album extraordinaire qui se hisse dans mon top 2009 et sans aucun doute l'album de ce premier trimestre 2009! Duck