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The Chtonic chronicles… on peut dire qu’il s’est fait attendre cet album !! Après 5 ans d’absence complète de la scène, le groupe anglais revient avec un album travaillé et mature, qui s’inscrit dans la continuité du très moyen Atlantis ascendant, qui avait vu le groupe prendre un virage plus symphonique. Arrivé et attendu avec impatience, cet opus est l’album du « plus ». Plus épique, plus symphonique, plus agressif, plus black, plus varié, jouant toujours autant sur la surenchère des éléments, mieux produit et donc plus « crédible »…

Même si l’on retrouve toujours par moment ce petit côté musique de cirque,(le son qui fait pouèt au milieu de la pourtant belle et fière « To storm the cyclopean gate of Byzantium ») nos anglais semblent avoir renoué avec une verve épique qu’ils n’avaient sans doute plus ressenti depuis bien longtemps…En effet, le son des claviers donne une ambiance très orchestrale et luxuriante, et les compositions fourmillent de mille et une bonnes idées. Dès l’introduction, mystérieuse et inquiétante invitation au voyage, on sent que cet album sera différent des autres, plus évocateur encore…

Autre innovation : on peut entendre par instants quelques voix féminines !! De la part d’un groupe que je pensais incapable d’évoluer, voilà qui permet de nous surprendre !! Les morceaux découlent et ne se ressemblent pas, toujours extrêmement complexes et déroutants aux premières écoutes. Des mélodies accrocheuses il y en a (j’en veux pour exemple le magnifique passage à la 5ème minute de « The hammer of the emperor » ou encore la montée finale de l’introduction « The sixth adulation… » avec la batterie, absolument splendide), mais noyées dans cet amas sonore, perdues au sein de cette architecture fascinante et biscornue à la fois, elles sont difficiles à mémoriser au premier abord. Le jeu des guitares est également un peu plus varié qu’à l’accoutumée, comme le montrent par exemple les parties calmes de « The hammer of the emperor ».

Avec cet album, le guerrier que nous avons pris plaisir à voir combattre d’album en album a mûri un grand coup. Il porte ses coups meurtriers avec plus de jugement et de finesse, en quelque sorte…

Et oui, car Bal sagoth a toujours séduit par son côté « ode au cliché », son black metal rompant avec les clichés du genre, pratiquant même une certaine autodérision… Mais, aussi incroyable que cela puisse paraître, sur cet album on rit moins, mais on s’émerveille davantage. Le côté grandiloquent inhérent au groupe a enfin trouvé les moyens de s’exprimer pleinement : une introduction comme celle d’ « Arcana Antediluvia » est très belle et puissante à mon goût, bien différente des synthés kitsch au possible des débuts de carrière du groupe !!

De même, les parties narrées sont toujours dans la plus grande tradition du groupe, parfois un peu trop longues, mais toujours épiques au possible. Le chant lui, a un peu évolué : il est plus agressif, plus criard, toujours black. Mais souvent mixé en retrait par rapport aux instruments, il ne devrait pas s’avérer trop gênant, même pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec ce type de voix.

A côté de ça, je souligne une fois de plus le fait que le groupe reprend ici le chemin du retour aux sources, de l’agressivité : exemple, des introductions comme celles de « Beneath the crimson vaults of Cydonia » ou encore « Shackled To The Trilithon Of Kutulu », tout en blast beasts et harmonies ultra complexes présentent ce que le groupe a fait de plus sombre et agressif depuis bien longtemps. Le son des guitares rythmiques est également bien plus rude, et ce, tout au long de l’album. Le tempo est plus rapide, donc plus proche du black, notamment par rapport aux opus précédents qui avaient laissé le tempo ralentir un peu, se rapprochant plus du heavy par moments. Alors qu’ici, plus aucun doute sur l’affiliation black du groupe, et même black symphonique pour cet album en particulier.

Autre point positif : l’album parait peut-être un poil plus aéré qu’avant, proposant plus d’interludes ou de breaks et introductions épurés, mais c’est un élément indispensable pour rompre avec le rythme frénétique et acharné de l’ensemble (parties vocales « à la cradle » des couplets d’« Invocations beyond… »), qui laissent difficilement l’auditeur respirer !!

De plus, cet album, que l’on affilierait volontiers à une bande originale, boucle un véritable cycle, de par le nom de son dernier titre, « Return To Hatheg-Kla », qui fait écho au tout premier titre du premier opus, « Hatheg-Kla ». Le guerrier revient d’où il était parti, retourne à ces origines…

Au final, The Chtonic chronicles, entre brutalité et grandioses mélodies symphoniques, s’avère donc être l’album du renouvellement et de la qualité retrouvée. Une véritable renaissance pour le guerrier, et sans aucun doute l’un des trois meilleurs opus du groupe, à ranger aux côtés des excellents « Starfire » et « Battle Magic » ! La bande à Byron a repris le bon chemin…
A recommander à tous les fans déçus de l’album précédent et à ceux qui veulent découvrir un groupe qui a largement mérité sa place au panthéon des héros du black épique à tendance mélodico-symphonique.

Gounouman

0 Comments 16 juin 2006
Whysy

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