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Et voilà c'est fait ! Le nouvel album de Iced Earth est en rayon chez vos disquaires habituels et ce nouvel opus marque le retour inespéré de Matt Barlow au sein du groupe. Framing Armageddon interprété par Tim Owens, avait laissé la perplexité s'emparer des performances du groupe jusqu'à faire douter des capacités d'écriture de Jon, celui-ci a mis à la porte Tim façon Schaffer-how-I-Do-It, je dirais « pour le plus grand bonheur des fans » même si ça peut paraître méchant voire cruel. La raison en est : Monsieur Barlow ! Seul cet homme a pu marquer par le passé le combo américain de son empreinte vocale. Ce seront les heures d'écoutes sur Burnt Offerings, sur The Dark Saga ou même Horror Show qui auront marqué les esprits par rapport à un Glorious Burden plus contemporain mais inégal et fadasse. Il est certain que le retour de Matt s'apparente un peu comme le retour du Messie et remet la formation américaine sur le chemin de la gloire et seule sa voix est capable de capter toute l'ampleur et émotion écrite par Jon Schaffer dans ses chansons. C'est donc bien sûr avec une incommensurable joie que je me suis plongé dans « Something Wicked » partie numéro deux intitulée The Crucible Of Man. Le concept album né en 1998 sur la fin de Something Wicked This Way Comes avec trois morceaux sous-nommés « Trilogy » (« Prophecy », « Birth Of The Wicked » et « The Coming Curse »). Avec cette fin d'album, on se rendait compte de la puissance musicale et de l'excellence des Américains, apparemment l'idée a germé et a conduit la formation à aller au-delà de trois morceaux.

Aux premières notes de cet album, on sent que le ton n'est plus le même à comparé des deux précédents ; les chants évangéliques et la guitare sèche sur « In Sacred Flames » annoncent des morceaux bien moins rentre-dedans et plus réfléchis qu'auparavant. De ce titre nait « Behold The Wicked Child » avec le timbre exceptionnel du chanteur (là les larmes montent). Toute cette période d'absence n'aura pas eu raison de lui (le temps aura juste eu la main basse sur sa longue chevelure d'antan...). N'oublions pas que Matt [s]s'est échauffé[/s] a assuré le chant préalablement sur Pyramaze, le Matthew deuxième génération se montre aussi convaincant, ensorcelant et démonstratif en émotion que la première version. En effet, l'album est suffisamment large d'horizon pour laisser champ libre à notre chanteur. En outre, des morceaux comme « Gift Or Curse » nous plongent dans une mélancolie et une sensibilité à fleur de peau, tandis que des titres comme « Harbinger Of Fate » immergent l'auditeur au cœur du Power métal déchainé. Le grand Matt est de retour avec des « crucify » inimitables et des variations vocales invraisemblables. De plus, son art ne se limite pas à de l'interprétation, il a aussi la capacité de mettre du punch dans les refrains, thermoformant ceux-ci pour les coupler avec des éléments fédérateurs (« Crown Of The Fallen », « Harbinger Of Fate », « I Walk Alone ») ou avec des touches plus sensibles donnant la chair de gallinacé sur des titres comme « Come What May ». On s'agenouille et on chante avec toute sa conviction avec le vocaliste.

Côté Instrumentation, on reconnaît la patte Jon Schaffer l'expérimenté avec ses riffs cinglants (« The Dimension Gaunlet »), les soli incisifs et la batterie martelante. La profondeur musicale de l'album est instaurée par les backs vocals, des orchestrations magistrales comme les dimensions symphoniques (« In Sacred Flames », « Harbinger Of Fate ») et le tout sublimé par le chant, élément restant irremplaçable. L'enchainement des titres est aussi bien pensé, que dis-je ? Il frôle le génie ! Vous vous en rendrez compte sur celui de « Crown Of The Fallen » — « The Dimension Gauntlet », et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
Et ce n'est pas tout concernant les points forts de la compilation ! Certes The Crucible Of Man offre un panel musical d'une richesse gargantuesque, mais la magie saisit la production dans son ensemble. On a beau savoir que les morceaux reprennent une ancienne trame de 10 ans (déjà !), n'empêche qu'on se surprend à être envahi par les notes et mélodies. Le pouvoir des chansons écrites (ou réécrites) est tel que la délivrance musicale reste explosive. Cependant, il y a par contre un prix à payer pour cela, en effet il faut bien s'immerger dans la production pour en ressentir toutes les aspérités. Tremper les doigts des pieds (ou le bout des lèvres, chacun décidera selon ce qu'il a envie) ne permettra pas de comprendre toutes les subtilités. À l'inverse vous serez exposés à un déluge de guitares, de batteries de force inégale sans trop vous entrainer plus que ça.

Par ailleurs, proposer un concept album relève du défi car un concept comporte son lot d'écueils comme l'homogénéité ou encore le peu de renouvellement musical absorbant tout relief de la production, mais Iced Earth a su contourner les embuches en chemin. Typiquement sur la dernière partie de « Something Wicked (Part 3) » alors que les deux premières minutes ne montrent pas grand-chose de neuf ou de jouissif, alors que le désintérêt gagne l'auditeur, la chanson est sauvée par les arrangements iced earthiens et par la prestation des musiciens. Les instrumentistes jouent avec ferveur et globalement la production gagne en puissance ainsi qu'en survoltage.
On peut dire que Iced Earth fait du Iced Earth même si c'est plutôt rassurant par rapport aux dernières années de la carrière du combo, on apprécie la musique produite. « Crucify The King », « Sacrificial Kingdoms » ou encore « Divide And Devour » comportent tous les lieux communs du groupe : à savoir des paroles comportant les « crucify »/ »to the ground »/ « Devour », des riffs incisifs, des envolées instrumentales sur un fond de double pédale... Mais que diable pourquoi cracher dans la soupe si elle est bonne et surtout lorsqu'elles sont interprétées avec la grandiloquence incomparable propre à Iced Earth ?

The Crucible Of Man prend toute sa puissance et son ampleur sur le titre « Come What May ». On se rend bien compte que nous avons à faire à un groupe connu et pas pour rien. Un seul responsable : Schaffer, cet homme adoré, détesté, capricieux et sûrement pas facile à vivre lorsque l'on voit le lineup changer régulièrement on se doute bien qu'il faut marcher droit avec le Jon. Mais en tout cas, l'homme est appliqué et reste dans son engagement musical, on peut tout lui reprocher mais pas sa musique.

On aurait pu penser que ce nouvel opus aurait pu être celui de trop, ça aurait pu être vrai... cruellement vrai avec Tim, mais Matt sort son épingle du jeu et sauve la mise, l'homogénéité est évitée, la platitude est une chose inconnue sur ce concept album. Je vous dis tout de suite The Crucible Of Man n'est pas non plus le meilleur album de la discographie du groupe, mais fort de ses qualités indéniables et des compositions d'excellente facture, la production s'en sort largement avec les honneurs. Marquant le retour du plus grand chanteur que la Terre ait porté (Là je m'emballe... Mais je laisse mon côté adepte reprendre le dessus) l'album réconcilie les fans de première heure avec le groupe au sommet de son art et laisse ainsi espérer l'avenir sous de bons auspices sur la suite de la carrière. « C'est bon Schaffi passe à autre chose maintenant que tu as tous les atouts en main ! ».

- ĦĐ -

0 Comments 21 septembre 2008
Whysy

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