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Né des mains du multi-instrumentiste Hugo Flores, Project Creation est un projet similaire à ce que peut faire un Arjen Lucassen avec Ayreon. Project Creation en est à son deuxième album. Le premier, Floating World paru en 2005, ouvrait une trilogie mêlant science fiction et sujets d’actualités. Les hommes recherchent une nouvelle planète habitable après un désastre écologique ayant rendu inhabitable leur planète d’origine. Voilà donc 40% de la population qui embarque sur un vaisseau spatial. Il trouve alors une planète morte apte à être utilisée après lui avoir créé un soleil artificiel. Une pyramide est érigée pour l’occasion, c’est la pincée égyptienne inévitable. L’énergie est créée à partir des vibrations vocales. Les pionniers au grand cœur vont donc chercher le reste de la population sur la planète initiale.

Dawn On Pyther paru en 2007 est la suite de ce premier effort. Pyther est le nom de la nouvelle planète. La planète se développe peu à peu. La pyramide communique alors avec Meka, une libellule mécanique  qui souhaiterait que la pyramide Chéops la rende humain. Meka est illustrée par la voix de Zara Quiroga. A la fin Meka quitte la planète à la recherche d’une vision que la pyramide lui a envoyée par le « Flying Thoughts » (le deuxième titre).
Pour réaliser ce nouvel album, Hugo se tourne, une fois de plus, vers la scène progressive portugaise avec Linx de Forgotten Suns et Alda Reis, déjà présents sur le premier volet. Alda ajoute un touche de lyrisme à l’ensemble tandis que Paulo Pacheco vient ajouter une touche un peu plus agressive.
Au niveau de l’instrumental Fred Lesing introduit quelques parties celtisantes sur Flying Thoughts alors que Paulo Chagas s’illustre à la flûte et au saxophone sur Voyage of the Dragonfly. La guitare est tenue par Vasco Patricio et Davis Reborn officie derrière les fûts. On notera la présence du boss de Progrock Records, Shawn Gordon qui vient donner quelques soli de synthé.

L’univers tissé par Hugo Flores est fait de mélodie et s’impose par sa volonté de laisser transparaitre les scènes imaginées par le créateur à travers les instrumentations. Les morceaux sont souvent longs, autour des huit minutes afin de privilégier les jeux de textures, de mélodie. Sur une trame se démarquant par son caractère évanescent, atmosphérique et mélodique, vient s’apposer les voix et les guitares électriques.
Les arrangements sont sophistiqués et on aura beaucoup de mal à pénétrer l’univers Project Creation dès la première écoute. Il ne faut pas hésiter à pousser les décibels pour véritablement réaliser l’immersion mélodique. L’introduction, The Dawn On Pyther ne regroupe pas moins de 20 instruments, chantant le lever du soleil.

Projet, concept et musique flirtent sans honte dans l’aura Lucassenienne, s’évertuant à prouver son identité. Quelle différence entre les deux ? Je dirais bien sûr que Lucassen est un niveau au dessus, qu’il maitrise son sujet aussi bien mélodiquement que rythmiquement. Project Creation procède d’un choix différent où la rythmique tend vraiment à s’effacer devant la mélodie venant submerger l’ensemble de l’espace musical, à l’image des rêves flottant dans la tête d’Hugo Flores.

Le son général de cet album est assez spécial pas aussi clairement défini que les productions lucasseniennes, on a affaire à une sorte de magma sonore dont l’imperfection participe à ambiance générale de l’album.


Pour conclure, derrière les premières impressions, brouillon et pas assez accrocheur, viennent se distinguer la sensibilité des mélodies, et le travail apporté aux mélodies. Les fans des albums les plus atmosphériques d’Ayreon devraient jeter une oreille à cet album qui ne manque pas d’intérêt.


Dreamer

0 Comments 21 janvier 2008
Whysy

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