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Le préambule orchestral et bardé de vrais chœurs sera parfait comme fond sonore afin d’introduire avec toute la solennité requise l’homme orchestre à l’origine de ce concept album: Hugo. Homme orchestre, puisqu’en plus d’avoir écrit et composé texte et musique, le jeune homme est crédité au lead vocal, aux guitares, à la basse, aux claviers et aux arrangements orchestraux, laissant toutefois le soin de taper dans les fûts à Damien RAINAUD.
Moi, j’y vois tout de suite un énorme avantage. Ce « THE EREYN CHRONICLES » étant une première partie et la mode étant aux splits tous azimuts, nous avons donc toutes les chances d’écouter prochainement un « Part II », la probabilité qu’Hugo splitte avec lui-même étant en théorie impossible.
Donc, THE EREYN CHRONICLES est un concept. Un concept qui me fait encore une fois me demander comment le monde a bien pu tourner avant qu’il ne découvre –enfin- l’œuvre de TOLKIEN. Un concept héroïc-fantasy-ste, peuplé d’un bestiaire que l’on a peu de chance de croiser au zoo de Vincennes. Et je n’en ferai pas l’inventaire. Car, finalement, le plus important est bien que cette héroïcofantaisie ait manifestement inspiré Hugo Lefebvre.
Avec une architecture qui me fait penser au SANCTUS IGNI d’ADAGIO et qui voit des parties chantées incluses dans un abondant enrobage d’instrus, Hugo n’a aucun mal à nous faire comprendre que la guitare est bien son instrument de prédilection, car même si quelques claviers émaillent les compositions de cet opus soit en background ou lors de soli toujours bienvenus, la guitare exerce ici une monarchie sans partage.
Mais la première surprise vient de la voix d’Hugo. Si elle ne fait pas partie des plus puissantes du circuit, elle se révèle autant à l’aise dans les basses que dans un registre plus aigu.
Un concept et un livret autant imprégnés d’héroïc fantasy pouvaient nous faire craindre un album lorgnant sans vergogne vers les réalisations d’autres groupes bien portés sur le genre. Heureusement, il n’en est rien. Pas de speed mélo à voix haut perchée aux refrains déjà bien trop entendus, où les claviers virevoltent autant que les boucles blondes d’accortes princesses serrées de trop prés par d’infâmes dragons libidineux.
Ici, la seule testostérone en vadrouille vient de cet habillage très heavy que bâtissent les guitares. Des rythmiques plombés cohabitent avec l’acoustique, et si une ambiance un tantinet prog vient à pointer le bout de son nez, une ligne mélodique ne tarde pas à nous titiller agréablement.
Prog, refrains mémorisables, heavy, acoustique, ne sont pas les seuls ingrédients qui contribuent à faire de ce « THE EREYN CHRONICLES » un opus très varié.
Les voix y participent aussi. Celle d’Hugo, bien sûr, une voix caméléon hargneuse ou cajoleuse, intimiste ou heavy, mais aussi les voix de guests, masculines ou féminine, officiant lors de parties chantées ou simplement récitatives ou encore dans des chœurs utilisés avec parcimonie. Le tout au service de chansons toujours prenantes et que l’on se surprend rapidement à fredonner.
Hugo réussit avec cet ANTHROPIA à nous offrir un album riche sans être complexe. Un album où la grâce tranquille peut succéder à un pilonnage de guitares particulièrement métalliques, avant qu’un intermède majestueux ne nous emporte dans quelque sylvestre royaume. La réalisation signée Willdric LIEVIN ne gâche rien et le seul –petit- reproche, car il en faut bien un, est que je trouve le son de batterie un peu trop en retrait.
Mais cela est finalement bien peu pour entamer le capital sympathie généré par cet album, un peu plus d’une heure d’un grand moment de mélodie qui me fait le classer dans mon top 10 des indispensables 2006. PapaDuck

0 Comments 01 décembre 2006
Whysy

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