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Chaque année, se tiennent les "Razzie Awards", qui récompensent les pires performances du cinéma. Il devrait y avoir le même type de cérémonie dans le métal. C’est ainsi que pour 2009, il est certain que l’ex-chanteur du groupe américain «Metal Church», Ronny Munroe, aurait remporté haut la main une distinction pour son premier album solo, nommé «The fire within».
Rarement les critiques auront été aussi unanimes dans la déception.

Ronny n’est pas un chanteur pour midinettes, pas question de faire plaisir aux filles, le métal, c’est du hard, du heavy, du méchant qui joue à qui pisse le plus loin après des litrons de bière, et qui rote après une blague scabreuse : on parle de feu intérieur, et le mot important, c’est feu (sisi). Pas question donc de dépasser les indépassables années 80, depuis, soyons clair, c’est de la pop de gonzesses. Et puis, pas de textes, hein, les refrains, ça doit revenir souvent car c’est ça qui pète le feu, et le métal, c’est du feu, donc on prend le refrain, i.e 3 mots identiques et on reprend, reprend en choeur !!! Plus vite plus vite plus vite et après quand on ne peut plus aller encore plus vite, on crie.
Allons y donc pour 12 titres identiques, avec Roro qui crie (je vous l’ai déjà dit ? c’est normal), la batterie derrière laquelle rien ne repousse, au passage une reprise pour arriver à ce score de 12 ("Man On The Silver Mountain", de Rainbow).

Le premier titre, «Far», pourtant, est génial. C’est vrai que sur celui-là, la recette prend. Faut dire d’abord que c’est le premier (et non le douzième, ce qui aide sacrément, nom de dieu !).
Sur celui-là, on voit bien passer une horde de Hells angels avec bonheur. Celle-là, elle brûle du feu sacré ! Ce qui tombe bien, c’est qu’avec l’achat au titre, vous pouvez vous procurer «Far» sans subir les autres chansons !
Car dès le deuxième titre, où Ronny nous répète à l'écœurement que ce que nous appelons l’enfer, c’est sa maison, (« What You Choose To Call Hell (I Call Home)»), ça se gâte. Peu importe que  Michael Wilton, de Queensrÿche soit à la guitare, c’est répétitif, c’est répétitif.

Et après ? Eh bien, c’est pareil. Que dire de plus ? Identiques, les titres se succèdent. Crise de la quarantaine oblige, les thèmes, rapidement abordés par des couplets minuscules, évoquent le temps qui passe, le dépit, les fautes commises, éventuellement, le repentir, éventuellement, le regret.

L’album ne peut plaire qu’aux nostalgiques de Metal Church, puisque la musique de Ronny Munroe en est très proche, n’oublions pas qu'il en était le frontman.

Milan Kundera avait eu cette formule : «l'assommant primitivisme rythmique du rock : le battement du cœur est amplifié pour que l'homme n'oublie pas une seconde sa marche vers la mort».
À force d’oublier le nécessaire battement de coeur, Ronny Munroe nous renvoie vers ceux qui savent jouer de cette amplification, et auxquels il lui est pour l’heure interdit de se comparer.

0 Comments 19 avril 2010
Whysy

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