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Au commencement était le verbe…. le métal était informe et vide, les ténèbres gouvernaient le monde de la nuit tandis que le monde de la musique était dominé par d’infâmes chanteurs gominés reprenant des ritournelles de comptoirs sur lesquelles une plèbe décérébrée se jetait avec aménité. La pitance musicale des hommes de cet âge de pierre était cependant contrariée par les efforts immortels de pionniers hardrockisants qui annonçaient l’aube de temps artistiques nouveaux. Mais l’âge du Métal attendait un prophète… Surgissant des abîmes, dans une flamme vaporeuse irradiant de fluo pailleté et en Ferrari s’il vous plait, Yngwie Yohann Malmsteen dit : « Que le métal néo classique soit !!!! » et le métal néo classique fut ! Car il dit et la chose arrive, il ordonne et elle existe. Et oui amis pêcheurs, reprenons tous de la chantilly, car, c’est à la Genèse du monde (bon du métal néo classique) que je vous emmène aujourd’hui.  Yngwie Malmsteen réédite cette année, sur son propre label Rising Force Records, l’album The Genesis une première fois sortie au Japon en 2002 et qui est maintenant accessible au vaste monde. Ce disque reprend six morceaux de la toure première démo huit titres enregistrée par Malmsteen en janvier 1980 avec son premier groupe professionnel suédois Powerhouse, qui deviendra rapidement Rising, ancêtre de la Rising Force. The Genesis peut il être autre chose qu’une compilation archéologique et balbutiante des premiers morceaux du Suédois ou avons nous affaire à un vrai-faux premier album qui ne dit pas son nom ? L’audience d’un tel album peut elle dépasser le cercle restreint des fans avertis du virtuose ?  Les 7 titres de The Genesis présentent un indéniable intérêt historique surtout que certains morceaux esquissent déjà l’avenir radieux du maestro, même si différents degrés de maturité rendent le disque surprenant. Assemblage improbable de morceaux sans unité particulière autre que chronologique, The Genesis est avant tout un document attestant la formation d’un virtuose, la matrice d’un génie, les premiers pas du guitar héro le plus fantasque de la planète. Hé oui, comment ne pas être tout simplement bluffé par ces solos fulgurants, ces mouvements épiques incroyables et cette force de composition développée avec une profondeur et une maîtrise extraterrestres. Les qualités d’écriture très précoces du jeune suédois apparaissent dès Birth of the Sun, première fresque cosmo-héroïque de plus de neuf minutes qui sera le morceau fondateur du concept de la Rising force. Des passages instrumentaux plein d’inspiration et puissants, voici la patte du virtuose qui se met en place.  Merlin’s Castle est aussi un titre exceptionnel tout en décrochage et digne d’un Dio de la grande époque, clou de l’album avec Birth of the Sun et l’instrumental torturé Plague in Lucifer’sMind.Le chant est assuré totalement par Yngwie, et si désormais chaque album se voit doter d’une intervention directe au micro sur les morceaux les plus bluesy-hard rockisant, on peut dire que sa voix, si elle demeure très acceptable dans son timbre assez grave, est tout de même loin d’être excellente. Les paroles sont ainsi des plus liminaires, quelques couplets répétés deux fois sans structure couplet-refrain vraiment évidente. Le style d’écriture sera plus long à s'affirmer et le jeune virtuose privilégie son instrument avec plus de trois titres instrumentaux.  Le disque fait ainsi la part belle à la liberté d’imagination de l’auditeur aidé par les pérégrinations hallucinantes de la guitare. Rarement un album aura si bien porter son nom, c’est vraiment à la genèse d’un maître auquel nous assistons. Incomparable et unique, Yngwie dès 1982, est à la croisée d’un Jimi Hendrix (voir son jam ultra libre et hyper célèbre de Voodo chile) et d’un Paganini. (Cavalcade Néo classique de Dying man). Les détours plus ou moins nébuleux de Black Magic Suite op 3 révèlent les expérimentations d’un artisan qui est encore en apprentissage même si sa forte personnalité se révèle à chaque quadruple croche.  Le son est en partie d’époque, assez inégal sur Black magic Suite Op 3, très moyen sur Merlin ‘s castle (et c’est un crime)et en soit décevant.. L’écoute est gênée par une prise de son préhistorique et un mixe en retrait. Une remasterisation en règle aurait-elle pu falsifier l’esprit rétro d’une telle compilation enregistrée « live » dans des studios d’un autre temps ???Peut être, quoiqu’il en soit l’écoute est littéralement gâchée par le traitement de Merlin’s Castle qui comme la basse sur certains passages, aurait pu être totalement réengistré. Un des meilleurs titres du début de carrière de Malmsteen aurait dû bénéficier d’un traitement meilleur.  Autre critique : la tracklist un peu courte de huit titres. La publication de cet album archive aurait pu être l’occasion de dépoussiérage d’oeuvres tout aussi anciennes qui sont restées confinées jusque là à une seule publication, la version collector d’Inspiration. Des titres comme Soft prelude in G de 1982, Hunted de 1978 ou Evil aurait grandement agrémenté un Genesis uniquement pourvu de 7 titres originaux. D’ailleurs qu’est il arrivé à On a Serious Note sorti sur la version japonaise de 2002 ? Quid d’autres bonus ? Bref un goût d’incomplet conclut l’écoute d’un album seulement indispensable pour les fans. L’objectif de The Genesis étant aussi de mettre fin aux multiples bootleg, pirates, et autres témoignages non officiels des premiers titres malmsteeniens, un produit plus complet aurait rendu l’objet plus désirable.  Ce panorama non exhaustif de l’éclosion d’une étoile est indispensable pour les fans mais seulement pour eux. Et c’est bien dommage, car si le Suédois a eu raison de sortir de tels bijoux, un soin plus méticuleux à la prise de son et des bonus supplémentaires auraient rendu ce The Genesis incontournable.  Après la Genèse, c’est l’Exode : le 3 février 1983, Yngwie quitte le sol glacé d’une Suède qui n’est pas encore une terre promise métallique pour rejoindre le paradis hollywoodien. Laissant derrière lui famille (comment ça Yngwie n’est pas née d’une foudre céleste qui aurait frappée l’écume des vagues sur une plage de Chios ??), amis, son chat (pas de nouvelles depuis) et sa petite ami (en dernière place,c’est l’ordre du livret, amis lectrices féministes, n’y voyez pas malice de votre serviteur) ainsi que tout son matériel. Steeler et Alcatrazz vont bientôt naître mais ceci est une autre histoire…

0 Comments 20 octobre 2009
Whysy

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