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A dire vrai, j’attendais beaucoup de ce nouvel album des autrichiens de Edenbridge. Eternel espoir déçu de la scène métal à voix féminine, il est vrai trusté par des pointures comme Nightwish ou Lacuna Coil, le combo européen a alterné le bon et le moins bon sur ses précédents opus, avec un dernier album live plutôt décevant. Comme un futur champion dont on attend l’éclosion, The Grand Design semble être une occasion toute trouvée pour les autrichiens de démontrer que leur potentiel musical peut s’affirmer et faire d’eux un rival sérieux aux grosses machines concurrentes.  Et pour cela, Edenbridge a plusieurs atouts dans sa manche : un guitariste / compositeur hors pair, Lanvall, qui éclaire les chansons de son coup de médiator si particulier, une chanteuse avec un potentiel certain, Sabine Edelsbacher, entre chant lyrique et plus traditionnel, qui possède une polyvalence vocale intéressante, et surtout une volonté de ne pas céder aux effets de mode en restant sur un style qui leur est propre.  Mais malgré ça, Edenbridge n’a jamais vraiment convaincu, avec une musique trop conventionnelle, sans réel volume et sans prise de risque qui aurait peut-être permis d’innover plus, ceci doublé d’un son qui n’a jamais été à la hauteur des ambitions du groupe.  Après quelques écoutes de ce The Grand Design, on est en droit de dire que la sauce n’arrive toujours pas à prendre. Pour commencer, ce fameux son, encore une fois trop faiblard pour mettre correctement en valeur les compositions du groupe, handicape fortement les autrichiens. Sans être véritablement mauvais, nos oreilles sont tellement habituées à des productions chirurgicales que le mixage de cet album paraît en dessous de ce qui se fait maintenant. Le second gros point faible, c’est l’absence de refrains accrocheurs, le groupe peine à trouver les bonnes combinaisons pour faire exploser sa musique. Malgré quelques agréables exceptions telles que Evermore avec son refrain symphonique de grande qualité qui nous fait penser sous certains aspects à du Within Temptation, le reste est quand même assez poussif. La faute également à la guitare rythmique, assurée par le compositeur himself, Lanvall, qui si elle apporte en fluidité et en mordant, vampirise complètement les autres instruments et crée un déséquilibre instrumental assez évident.  Néanmoins, le groupe nous propose de bonnes choses, comme les ballades The Most Beautiful Place et Taken Away, duos piano / voix du plus bel effet qui confirment tout le bien que l’on pense du talent vocal de Sabine. The Grand Design, le titre éponyme, est lui aussi digne d’intérêt : avec un format assez original (le morceau dure plus de 10 minutes), Edenbridge montre un visage plus progressif, expérimentant de nouvelles choses, de nouvelles sonorités. Entres références aux musiques de pays d’Europe de l’Est notamment, sonorités asiatiques ou hispaniques, les autrichiens étonnent par cette prise d’initiative, réussie car le morceau est sans conteste le moteur de l’album.  Finalement, The Grand Design est un album à double tranchant. Avec des choses réussies d’un côté, comme le titre The Grand Design, étonnant d’originalité, et les deux ballades qui mettent bien en valeur la finesse de composition dans cet exercice si périlleux pourtant, Edenbridge prend des risques et cela paie. Mais voilà, on ne retrouve pas cette initiative dans le reste de l’album, qui est globalement assez quelconque. Ce problème de son récurrent, la proéminence guitaristique qui déséquilibre la musique, le manque de tranchant dans presque tous les refrains mettent encore une fois en lumière les faiblesses structurelles du groupe. Dommage !!

0 Comments 14 juillet 2006
Whysy

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