C’est vraiment avec joie que je m’attèle à cette chronique car c’est pour moi un gros coup de cœur que je veux bien partager et faire connaître : Viathyn. Certes le groupe est encore inconnu mais le talent et l’originalité sont bien là.  

Viathyn est un groupe originaire de Calgary (Alberta, Canada) qui a réalisé une première démo en 2007 tirée en petit nombre et donnée gratuitement aux concerts et aux fans du groupe. Ensuite Viathyn sort son premier album The Peregrine Way en 2010 en auto production. Pas de label donc, ni pour donner un coup de main à la réalisation du projet, ni pour la promotion. Il faudra donc passer par le bouche à oreille pour faire connaître ce combo et en même temps il faut aussi ne pas aller chercher la petite bête coté production. Vous trouverez l’album intégral en streaming sur leur myspace ainsi que les textes. L’album est en vente sur leur site à 9.99 dollars ou sinon vous pouvez le trouver en téléchargement légal.

Le groupe se définit comme "power progressive band" et il y a du vrai dans cette « étiquette »  mais c’est un peu réducteur. Certes l’aspect progressif est bien présent vu que les titres affichent entre 6 et 8 minutes au compteur mais il n’y a pas de compositions à tiroirs : il s’agit plutôt de titres assez aérés où les solos se taillent la part du lion. Bannis soit le solo style Malmsteen ou Rhapsody (of fire) et longue vie à Iron Maiden ou Judas Priest dans un style très N.W.O.B.H.M.

L’impression que The peregrin way dégage est celle d’une fraîcheur et d’un talent qui ne faiblissent pas. Après une intro instrumentale très léchée l’album démarre à toute vitesse avec Heathen Arise : un refrain imparable, des orchestrations en toile de fond qui donnent une vraie profondeur à la musique, rythmique galopante, des solos qui font exploser les enceintes. On peut dire que la barre est déjà très haute. Et le reste de l’album ne faiblit pas.

Tomislav Crnkovic (chanteur et guitariste) à une voix claire plus à l’aise sur les parties un peu plus calmes et on sent bien qu’il ne peut que progresser. Son grain de voix fait penser à Ian ANDERSON (Jethro Tull ) ainsi qu’à Mathias BLAD (Falconer). Même les compositions rappellent ce deux groupes : d’un coté (Jethro Tull) pour l’orchestration et la façon de conter des textes plutôt que de les chanter et de l’autre (Falconer) pour la patte des guitares, leur façon de s’enchaîner et de transporter les morceaux.

Le riff porteur de Through the Orchard ou de The Oracle's Prophecy (mais j’aurais pu en citer d’autres)  pioche  dans la plus pure tradition folklorique et il est mis en valeur par une approche metal très entrainante. Il est vrai que le viking ou pagan metal font à peu près la même chose mais dans un registre plus extrême et si vous aimez le concept pourquoi se borner à un seul style ?

Un gros coup de cœur donc aussi pour la variété que recèle cet album : the twilight haven montre un aspect mélodieux ravissant : intro douce et sombre à la guitare sèche, nappe de clavier en toile de fond pour accentuer un coté épique et le titre explose à 2 minutes et 40 secondes. On ne peut pas décortiquer l’album titre par titre sous peine de faire fuir le lecteur…

…en résumant nous tenons ici un vrai bijou : si vous aimez les titres bien construits aux touches folk, des bons solos et un vent de nouveauté cet album est pour vous.  Jetez-y une oreille sur leur myspace car Viathyn le vale(z) bien !