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Dark Age est un groupe allemand qui nous débarque fraichement des sentiers d'Hambourg et les bougres n'ont pas hésité à enfoncer la porte du monde du métal à grands coup de boots par deux fois avec leurs premiers disques. Guitares rutilantes, set de batterie explosif, tout le matériel est installé sur scène pour propulser le groupe au premier rang du hit parade. Nos fiers gaillards sont de ceux montrent les dents tout en empoignant la moindre note pour faire headbanger le premier chevelu qui passe. Leur album The Silent Republic porte un bien étrange nom pour tant de vacarme car contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord, ce disque n'est pas un concentré de musique de fond, ambiant ou new wave. Détrompe toi cher lecteur, ici tu as mis le pied sur le domaine de l'Age sombre et ce qui est sûr c'est qu'on ne fait pas de cadeaux !  Effectivement, les teutons fabriquent un opus qui croise les genres entre heavy métal très puissant et death mélodique. Les titres se prêteront volontiers à une première mise en jambe dans le monde extrême, Dark Age est un peu en définitive un des différents points d'accès au genre extrême. Se ralliant un peu à la cause des Danois Mercenary dans la démarche artistique, la musique produite peut aussi bien s'intégrer dans un concert de Death ou de Heavy. L'adroite mixité des styles permet de rendre la musique du groupe accessible par les deux bouts et c'est ce qui fait, à mon avis, la force du combo. En prenant par exemple des morceaux comme « Last Words » ou « Return », on se rend compte immédiatement de l'agilité des guitaristes lors des soli fleuves qui donnent le tournis tant les notes se déversent avec puissance et célérité. L'aspect heavy mélodique est d'autant plus présent avec l'appui du claviériste qui donne la rondeur et l'intensité aux chansons lorsqu'il ne s'occupe pas de draper une ambiance en fond de chaque chanson. Sans aucun doute, sa contribution permet de renforcer le coté harmonieux de l'œuvre.  A l'inverse, The Silent Republic est aussi un concentré de pur death mélodique puisque le vocaliste Eike chante majoritairement sur un medium dissonant et applique son growl de manière récurrente. Il arrive que le frontman s'exprime clairement de manière spasmodique sur ses tirades, ce qui reste finalement anecdotique. Au-delà de cet aspect technique, la structure musicale tiraillée de toute part se bonifie grâce à tout un arsenal composé de refrains entêtants comme sur « Cut The Flesh », d'outrecuidantes percussions et d'embardées à la guitare qui n'ont pas à rougir (« Now Or Never »). Les jeunes musiciens sont vraiment au top, l'impression est majoritairement donnée par toute la bande jouant en constante émulation. On assiste à une surenchère qualitative les leads et de lignes de chants s'accouplant dans une efficacité largement suscitée ce qui n'est pas pour nous déplaire...  ...jusqu'à...  Ce qu'on se demande si tout cela a un sens ! L'apparence bicéphale des chansons semble sombrer dans une sorte de facilité structurelle et du coup les Allemands se piègent dans leur propre jeu - et finissent par tourner en rond comme un lion en cage, cherchant le minime des prétextes pour essayer de faire rugir les mélodies. On comprend qu'ils ont l'envie et qu'ils en ont sacrément sous le pied, malheureusement la jeunesse a ses limites qu'il n'est pas toujours possible de repousser. Avec du recul, on sent le complot se monter et le délit de traitrise arriver à grands pas. Je m'explique, certes les morceaux sont plus ou moins entreprenants, mais la démarche reste figée, engluant la tracklist d'une recette qui a elle aussi ses frontières. L'architecture reste ostensiblement identique : intro, premier refrain, couplet, solo, etc... Au fil de l'écoute, l'impatience gagne l'auditeur et on a envie qu'un morceau mid-tempo, un interlude ou une ballade arrivent pour faire voler en éclats ce cycle qui commence à ressembler plus au cercle vicieux de l'abrutissement qu'à autre chose.  Je suis conscient que mes mots sont forts puisqu'après tout si les mélodies fonctionnent pourquoi se soucier de ce détail ? C'est vrai, nul besoin de se prendre la tête, il suffit d'envoyer la sauce et se prendre une claque ! Et bien évidemment, on est en droit de se demander où je veux en venir, et en tant que maso mélomane que je suis, j'aime aussi prendre des baffes (et aller-retour) en musique. Mais hélas, avec Dark Age, il n'y a qu'un aller, le retour a pris la classe eco et est très largement évité tant les chansons sont d'autant plus efficaces que téléphonées. Ce qui veut dire qu'on devine exactement l'album et en fin de compte, ce n'est qu'à moitié que cet opus s'apprécie. Ne me jetez pas de pierres, puisque en définitive, je reste plutôt positif même si on est en présence de quelques titres complètement ratés tels que « Daily Combat » ou « Suicide Crew » qui au passage n'est pas aidé, faute à une production insultante, cheap et crasseuse (moment de solitude du chanteur dans les couplets... hilarant et triste à la fois). Néanmoins avec ces jeunes loups, on sent un potentiel en pleine effervescence prêt à jaillir et à faire des malheurs. De nombreuses choses sont perfectibles mais quoiqu'il en soit le principal c'est l'orientation artistique soit bien lancée, après il faut juste laisser le temps au temps...   - ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 15 novembre 2009
Whysy

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