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Ava Inferi… Je n’avais jamais entendu parler de ce groupe auparavant, projet parallèle d’un guitariste de Mayhem… Qui se lance ici dans un style bien différent de celui pratiqué dans son combo d’origine ! Point question de black furieux ici, mais de Doom Metal gothique à chant féminin. Surprise également de voir que le norvégien s’est associé avec des musiciens portugais… On se prend finalement à espérer que ce poli culturalisme et ces diverses influences révèlent une musique à la fois belle et originale !


Et finalement, d’originalité il n’est guère question ici. Je n’ai pas écouté le premier album du groupe, mais ce « The Silhouette » enfonce des portes ouvertes, et le fait sans grande passion. Oui, on peut se laisser séduire par la douce voix de Carmen, qui officie dans un registre médium/soprano avec talent et justesse, même si elle manque encore un peu d’envergure. Oui, on peut prendre plaisir à se laisser immerger dans cette ambiance vaguement mystique et parfois obscure (« Viola »…), même si dans le genre, d’autres ont déjà fait tellement mieux… Mais difficile de rester longtemps concentré sur cette musique lente où il ne se passe pas grand-chose.

Le doom, par définition, propose des rythmiques lourdes et plombées. Ce qui fait de ce genre un style unique est le rendu particulier que les riffs peuvent avoir, tantôt suintant le malaise et l’oppression, ou s’épanchant parfois dans une sublime mélancolie… Hors ici, rien de tout cela, juste une musique qui se traîne, sans qu’aucune mélodie accrocheuse ou particulièrement émotionnelle ne vienne accrocher l’oreille. On constate cependant une certaine progression dans l’album, qui commence très calmement, pour se finir sur des riffs plus inspirés, et proposant une ambiance plus funéraire et oppressante déjà plus convaincante. Impossible de ne pas le reconnaître, quelques bonnes idées surnagent de toute cette banalité, comme la montée en puissance centrale de « The Dual keys », « La stanza nera » et « Pulse of the Earth », compositions plus solides et nettement plus prenantes, le final d’ « Abandoned », ou le mystique interlude « Oathbound ».

Quoi qu’il en soit, j’ai quand même du mal à me sentir inspiré par cette œuvre, qui a pourtant reçu de bonnes critiques dans de nombreux autres webzines. Le genre m’a si souvent fait découvrir d’excellents groupes et procuré des frissons que, même avec la meilleure volonté du monde, j’aurais du mal à m’épancher sur Ava Inferi, leur musique m’apparaissant fréquemment comme plate et sans grande saveur.


Je ne dis pas que tout est mauvais, loin de là. Mais je ne me suis pas retrouvé dans cette œuvre monotone, où, malgré une deuxième partie nettement meilleure, le song writing pêche par un manque d’inspiration assez flagrant. Bref, vous pouvez toujours donner leur chance à Ava Inferi si vous aimez les voix féminines, les ambiances sépulcrales soignées et les beaux claviers surplombant des rythmiques lourdes. Mais ne vous attendez pas non plus à une révélation ; ou vous risqueriez, comme moi, d’être plutôt déçus… Au final, de bons moments, mais j’attends mieux de leur prochain opus.


Gounouman

0 Comments 09 décembre 2007
Whysy

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