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Attention chaud devant revoilà Crying Steel ! Quoi ? Vous n’avez jamais entendu parler de ce groupe ? Rassurez-vous, nous non plus ! Et pour cause, il faut remonter à l’époque où mon chanteur préféré était Corbier pour retrouver leur seule trace discographique. C'est en effet en 1983, en pleine mouvance New Wave Of British Heavy Metal, que Crying Steel s’est formé. Leur premier album, Man On The Prowl, qui sortit quelques années plus tard, sombra comme tant d’autres très vite dans les oubliettes et marqua la fin de leur éphémère carrière. Mais voilà, depuis peu Crying Steel s’est reformé pour assurer quelques concerts en Italie, juste pour le plaisir. Et le plaisir fut tel que le groupe s’est remis à l’ouvrage pour un deuxième album tout naturellement intitulé The Steel Is Back.

Quand j'ai reçu ce disque, j’ai d’abord cru à une vidéo de strip-tease masculin. Alors que je me demandais avec stupeur pourquoi ma femme avait commandé ce genre de truc, j’ai soudain compris qu’il s’agissait d’une promo à chroniquer. J’éclatai alors de rire, un rire nerveux provoqué par le grotesque de cette pochette, mais surtout par un immense soulagement quant à mon sex-appeal. Crying Steel cadre donc les choses d’emblée : il va reprendre sa route là où il l’avait laissée, à l’époque où beaucoup de musiciens n’avaient pas peur du ridicule en posant accoutrés de tout et n’importe quoi.

Ceux qui écouteront ce disque auront ainsi droit à un « classic Heavy Metal » pour reprendre l’expression de Bonobo. Directs et catchys, sans une once de claviers, les titres se situent à la croisée des premiers Riot et des premiers Judas Priest. Ils tournent tous autour des quatre minutes et peuvent techniquement se résumer ainsi : trois riffs utilisés jusqu’à la corde et un solo guitare avant le dernier refrain, sans oublier une section rythmique ultra prévisible, double pédale presque toujours bloquée en mode automatique. Inévitablement, cette uniformité de structure musicale a pour conséquence une certaine linéarité des morceaux.

Les guitares, très légères, et le chanteur au timbre assez doux rappelant Guy Speranza (le tout premier chanteur de Riot), apportent une certaine jovialité aux compositions. Bien qu’il module parfois sa voix pour être plus cisaillant, notre chanteur paraît quand même en contradiction avec les textes les moins tendres, comme par exemple sur le titre kill them all, discrédité par un chant qui sent trop le savon et pas assez la sueur (mais non je ne parle plus de strip-tease calmez-vous les filles).

Sans grande inspiration mais avec une bonne dose d'énergie communicative, Crying Steel sort un album moyen, qui peine à décoller et qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. J’aurais aimé plus de maestria car le panache seul ne suffit pas. De plus, les influences du groupe sont souvent bien trop évidentes ; sur let it down le jeu de guitare est carrément calqué sur les duels de l’époque de Glenn Tipton et K.K. Downing (si tu ne sais pas qui ils sont tu mérites une gifle, petit). Autre influence indéniable celle de Mötley Crüe, surtout sur les titres hold her et agony, qui sonnent d’ailleurs plus hard que heavy. Sans coup d’éclat et avec une forte odeur de réchauffé, The Steel Is Back pourra faire passer un moment sympathique aux nostalgiques des années 80s, mais ne vous attendez pas au miracle.
[right]Chris[/right]

0 Comments 01 mai 2007
Whysy

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