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Depuis quelques mois, le voile est tout doucement levé sur le nouvel album de Within Temptation. D’abord des généralités : ce sera un concept album, il sera accompagné de comics et de films puis des choses plus concrètes : la diffusion d’un single, « Faster », de planches, désormais de deux films. Une attente qui a vite poussée à son comble l’attente des fans : que mettre derrière la pochette, quand celle-ci a enfin été dévoilée ? À part l’artwork de Korn pour « Untouchables » en sa partie basse, celle-ci n’évoquait pas grand-chose, à avoir été tant chargée. Une seule chose finalement était certaine : Within Temptation sortirait le très grand jeu pour passer le cap du 5ème album.

Bingo, ça n’a pas manqué. «The Unforgiving » est un feu d’artifice rock. Il est tellement facile d’aligner les calembours sur un disque pourri, ce qui s’impose plus souvent que ce que l’on ne voudrait, que lorsqu’un CD dépasse toutes les espérances, il se révèle difficile d’expliquer pourquoi ce dernier nous a tant touché. Mais «The Unforgiving » vous chahute, vous berce, vous transporte, vous fait danser, il vous fait voyager dans une histoire, en vous obligeant, à la David Bowie, à rentrer dans son univers, avec ses dessins, penser à Sinéad en écoutant la chanson éponyme, attendre la suite de cette histoire à la Dexter, de super-gens qui tuent des méchants.

Globalement bien moins lyrique et beaucoup plus rock que ses prédécesseurs, le nouvel album de Within Temptation est une immense réussite, derrière laquelle on devine sans mal un travail de malade, mais pourtant exécuté avec légèreté, la plus grande classe.

WT n’est plus seulement la formation de métal sympho qui a contribué à lancer la mode des « groupes de métal mélodique à chanteuse » ! Bien sûr, Sharon nous gratifie de clins d’oeil au bon vieux temps («Fire and Ice»), mais gloablement, le chant est plus rapide, plus vif, moins émotif, elle laisse le romantisme aux jeunettes qui l’ont suivie. Des choeurs et des cordes sont également présents, mais en renfort seulement. C’est la guitare qui gère les solos. Pourtant, on ne peut pas dire que l’album soit la suite de « The Heart of Everything », qui par certains côtés, bien que plus rock, n’en était pas un peu moins brillant que « The Silent Force ». C’est plutôt du meilleur de ce dernier, radicalisé, que l’on pourrait parler pour évoquer ce cinquième album. Musicalement, il s’ouvre avec une piste narrative, et se termine avec un titre en forme d’apothéose, le seul qui soit vraiment « too much », de façon voulue, afin de clore le disque, terminer l’histoire, refermer la parenthèse du voyage. Je ne peux imaginer l’enthousiasme en concert que donnera le punch de « Shot in the dark ». Il y a dans ce titre une énergie énorme, un truc animal, sexuel, qu’on retrouve dans un peu dans « Iron » et totalement dans « A Demon’s Fate », qui réussit le prodige d’être un titre métal tout en ayant toutes les qualités d’un hit pop planétaire, mais un vrai, pas un truc éphémère, il y a un potentiel fou dans cette chanson. C’est ma préférée, oui, je peux presque déjà imaginer Sharon sur scène. Sans pouvoir vous expliquer pourquoi, davantage de souffre, de ce sang à la Sin City, bien rouge se dégage de « In the middle of the night », et bien bien sûr, là on sait pourquoi, de « Sinéad » et de « Murder », graphique même dans l’écoute. Et s’il est vrai que « Faster » a de dérangeants accents de «Wicked games », c’est sans doute que le groupe a infusé dans l’atmosphère de «Sailor et Lula». Les chansons plus calmes sont également excellentes, que cela soit «Fire and Ice» ou «Lost», sur laquelle la voix de Sharon est émouvante sans autant monter dans les aigus qu’auparavant, ce qui rend à la voix nostalgique mais démontre les capacités sans commune mesure de la chanteuse, et de son groupe.

Évidemment, l’album obtient la note maximale. Il est hors de question de prétexter n’importe quelle excuse snob pour refuser un dix à un album qui justement, peut s’écouter dix fois de suite. Faites-moi confiance, je suis capable d’écouter dix fois de suite chacune des douze pistes. Mais c’est sans doute parce que j’aime WT depuis le lycée. La mauvaise foi est toujours possible.

0 Comments 28 mars 2011
Whysy

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