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Depuis quelque temps déjà, nombre de jeunes formations s’affairent à redonner ses lettres de noblesse à un style un peu délaissé depuis les années 80, le heavy traditionnel. Certes, le courant n’est jamais vraiment mort, mais les regards sont depuis le milieu des années 90 plus tournés vers le power / speed ou encore le death mélodique entre autres, deux styles très prolifiques et qui aujourd’hui encore continuent d’engendrer de très nombreux albums. Mais voilà, certains osent, comme Chaoswave, donner un nouveau souffle au bon vieux heavy.

Et comble du paradoxe, nos musiciens sont originaires d’Italie, contrée verdoyante du speed mélodique. Après une démo sortie en novembre 2004, les transalpins se jettent donc dans le grand bain fin 2005 avec The White Noise Within.

Neuf titres et 47 minutes plus tard, je dois bien avouer que je ressors de la première écoute quelque peu sonné. Incisif, précis et rageur, voilà les quelques premiers adjectifs qui me viennent à l’esprit. La musique des italiens est torturée, atmosphérique parfois mais reste toujours dans la veine heavy, comme par exemple Hate Create, petit bijou mêlant des influences progressives et atmosphériques à des riffs tranchants.

The Third Moment Of Madness, titre d’ouverture, nous initie de suite au style chaloupé du groupe : les riffs guitares sont vifs et précis, puissants mais conservent un aspect un peu thrashisant, c'est-à-dire un aspect un peu instable mais toujours contrôlé. Le son est de bonne qualité, assez précis pour mettre en valeur toutes les instrumentations, et tire vers des sonorités garages, ce qui donne un aspect hard rock à l’album. C’est surtout le refrain que l’on retiendra sur ce The Third Moment Of Madness, refrain alternatif qui peut faire penser par certains aspects à Dream Theater, dans lequel la basse joue un rôle prépondérant de modulateur rythmique.

Vocalement, les tâches se partagent entre Fabio Carta et Giorga Fadda. Les deux aspects vocaux, masculin et féminin, apportent un réel plus aux titres : c’est vraiment la voix qui attire l’attention, avant les parties instrumentales, et cette fusion vocale (car les deux chanteurs chantent quasiment toujours en même temps), maîtrisée dans l’ensemble (même si on peut arguer que le vocal masculin prend l’ascendant, au moins sonore, sur le féminin) apporte encore un peu plus d’instabilité à la musique, renforçant encore le rôle des guitares. D’ailleurs, sur Mirror, la voix seule de Fabio Carta ressemble à s’y méprendre à celle de James Hetfield. Au contraire des autres titres, Mirror joue uniquement sur l’alternance au niveau du chant, et force est de constater que ça fonctionne plutôt bien.

Malgré la bonne volonté du groupe, il y a quand même quelques passages où la musique est plutôt creuse, sans grande originalité et surtout sans cette force de percussion qui constitue le point fort de The White Noise Within. Paint The Poet Dead en est un bon exemple : malgré la vivacité du morceau, on n’accroche pas réellement car ça manque de tonicité par rapport à certains autres titres.

Le constat est tout de même plutôt positif dans l’ensemble, et il faut garder à l’esprit qu’il ne s’agit là que du premier album du combo italien. Le chant fonctionne bien avec cette complémentarité masculin / féminin (même si un peu plus d’alternance donnerait encore plus de volume à la musique), l’effort de composition est présent, Chaoswave s’efforce d’insuffler de l’énergie à chaque titre pour le rendre efficace. Donc même s'il existe plusieurs « creux » musicaux, Chaoswave se démarque dès son premier album et va devoir maintenant être confronté à un grand défi, celui de confirmer sur le second album, et on sera au rendez vous pour en juger.

0 Comments 15 mars 2006
Whysy

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