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La grande force des chroniqueurs Heavylaw, c’est que des détails insignifiants qui échappent au plus grand nombre, attirent immédiatement leur attention. C’est exactement ce qui est arrivé ce jour là, quand allant ouvrir la porte de ma chambre, je découvrais un trait blanc qui tournait sur lui-même avec en toile de fond un noir constellé d’étoiles scintillantes. Je pouvais écarter d’un revers de la main l’hypothèse d’une virée surprise de Valérie Damidot pour relooker la pièce la plus intime de ma chaumière… Je savais aussi que mon hygiène de vie irréprochable à base de Chablis/Apéricube poivre et chèvre, ainsi que la soirée houblonnée de la vieille (une rétrospective des meilleurs films de Pierre Tornade..) ne pouvaient avoir de tels effets secondaires…  Non, l ’explication était bien plus simple à admettre pour les esprits habitués à l’imprévu, pour les aventuriers de l‘extrême qui composent la team Heavylaw: j’avais tout simplement affaire à une expérience extrasensorielle d’un troisième type.

La preuve, une voix trop masculine pour être celle de ma douce retentit pour me dire:

 « Apprêtez vous à entrer dans une nouvelle Dimension  qui ne se conçoit pas seulement en terme d’espace mais où les portes entrebaillées  du temps peuvent se refermer sur vous à tout jamaisla Quatrième dimension!!! »

Un  œil me regarde, le mannequin en bois d’anatomie qui a connu la gloire dans des réclames pour les dépoussiérants défile devant mes yeux pendant qu’une pendule remonte le temps…. Pas de quoi impressionner le chroniqueur chevronné de speed métal symphonique mais  parfois le flot impétueux des sorties associées aux turpitudes de la vie font manquer au chercheur d’or la pépite pétrie de talent et il est bon que la providence se manifeste par des signes dont elle a le secret pour exercer des piqures de rappel. Dans la série, « j’ai failli oublier l’anniversaire de belle maman » , quel impair aurait été une année sans chronique du premier album de 4th Dimension,  nouveau groupe de heavy-speed mélodique italien comme il n’en existe plus tant que cela hélas. Après les vagues impétueuses du début du XXième siècle, le flot de créativité italienne s’est maintenu et, derrière les récents (et magiques) Derdian, Trick Or Treat ou SoundStorm ce n’est pas sans plaisir que je vous présente le premier effort d’un nouveau (peut être grand) The White Path To Rebirth.

La première  grande qualité de 4th Dimension est la maturité d’écriture des introductions et des refrains. La musique des Italiens ne comte pas sur un rythme débridé pour trouver leur personnalité mais sur la mélodie: Tous les morceaux ont même une dimension épique solennelle qui se subjugue dans des accélérations (quand même, c‘est du heavy/Speed mélodique) mais la double grosse caisse n’asphyxie pas les compositions.  mais incarne l ‘accélération salvatrice qui propulse les morceaux à un degré supérieur (The Sun in My Life). Vous voulez du tube, The White Path to rebirth en regorge (Sworn to the Flame, The Sun in My Life, Goldeneyes…)

Andréa Bicego sait nuancer ses vocaux. Il a des faux airs d’André Matos dans  ses intonations, une certaine proximité (sans atteindre toutefois les cimes angéliques du brésilien) se trouve entre les deux chanteurs dans leur capacité à jouer, à porter un morceau et ce lien, plus qu’une ressemblance finalement, donne à 4th Dimension des faux airs d’Angra. Certains passages envoient aussi des clins d’œil à Stratovarius comme  Consigned to The wind ou, bien sûr,  à Rhapsody of Fire. Fabio Lione, le lion de la formation bicéphale, figure même en invité très spécial de ce The White Path To Rebirth, ça ne leur ralliera pas les aficionados du doom mais ce coup de main d’un des plus grands vocalistes de la scène métallique valorise grandement ce premier jet de néophytes, surtout que le titre en question, A New Dimension est quasiment une profession de foi, le meilleur titre des Transalpins.

Alors bien sûr, votre chroniqueur ne peut mettre sur le compte des mondes parallèles certains petits défauts liés à une inexpérience juvénile. Les guitares doivent s’affirmer, gagner en tranchant en mélodie, en puissance . Les claviers prédominent largement les introductions et finalement les morceaux de 4th Dimension . Le talent de Talete Fusaro est vraiment un atout pour le groupe, il maîtrise parfaitement la composition de mélodies efficaces, grandioses (A New dimension, Labyrinth of Glass...) et s’il parvient à équilibrer ses parties avec les puissants passages de Michele Segrafedo (ah ces soli sur Sworn To The Flame) ou la guitare sèche du poignant Winter’s gone, nous tiendrons un sérieux prétendant à la relève de la scène heavy/speed mélodiqe. Rien de préjudiciable, mais dans un genre où les duels/assocaition guitare sont devenus légendaires (Rhapsody, DragonForce, Stratovarius, ReinXeed, Pathfinder… ) l’association prometteuse est un ton en dessous mais attention amis lecteurs, juste un ton en dessous, pas à des années lumières non plus.
Les idées sont bonnes à l’image du travaillé et prenant Angel’s Call, le disque est varié (chant féminin sur Everlasting) et l’album jouit d’une grande homogénéité:  certes les titres peuvent se ressembler mais cela souligne plus l’absence de points faibles que l’absence de relief: à la manière de verres de vodka, ils sont tous identiques mais on en reprend toujours volontiers un de plus.

4th Dimension est un espoir sérieux de la scène speed mélodique. L’ écoute  variée  et addictive de ce premier effort provoque facilement une dépendance, et il serait vraiment triste que notre monde tridimensionnel ne lui fasse pas un peu de place.

0 Comments 27 décembre 2011
Whysy

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