Vous recherchez quelque chose ?

Nous voici de nouveau réuni à la cour du roi Toby. Mais avant cela revenons quelques années auparavant, lorsque Duck lui avait baisé les pieds lors de sa tournée. Notre ancien chef n'a pas hésité à se mettre la honte en se jetant aux pieds du seigneur du métal pour qu'il fasse naitre une suite aux premières parties intitulées « The Metal Opera ». La tentative a réussi et The Scarecrow vit le jour. Cette fois-ci Monsieur Sammet travaillant dans l'ombre a accompli un travail herculéen en produisant non pas un mais deux épisodes supplémentaires dans la continuité de cette épopée qu'est Avantasia. (J'ai entendu dire que Maxence aurait envoyé des lettres ensorcelées à notre Allemand lui provoquant des chutes de cheveux s'il ne travaillait pas. Aux premiers abords il aurait rit, mais comme il s'agit du domaine dans lequel notre canard excelle et lorsque les premières mèches du crane de Toby ont commencé à se désolidariser lui occasionnant une nouvelle coupe plus rafraichie, il a tout de suite pris l'injonction plus au sérieux et aurait exécuté le travail demandé...). Ceci expliquerait pourquoi The Wicked Symphony et Angel Of Babylon sont sortis... Pour l'heure, nous allons pénétrer la sphère du premier sus-cité, ce n'est pas que je sois fainéant mais nous nous attacherons à l'étude du second opus dans une autre chronique. Parce que dès à présent, on parlera uniquement de The Wicked Symphony, tous les mots seront pesés et ne traiteront que de cet album.  Pour accomplir sa tâche, le compositeur s'entoure de sa cour parmi lesquels nous retrouvons des grands fidèles venus des quatre coins du monde : Le Brésilien Dédé, Le Norvégien Jorn à la voix d'or, Michael 'jefépludemétal' Kiske et l'Anglais Bob Catley. Mais de nouveaux noms apparaissent sur cet opus comme Russell 'TheEye' Allen, Klaus Meine, Tim "Ripper" Owens et encore Ralf Zdiarstek. Il y a du beau monde, que dis-je de la pointure ! Mais n'est-ce pas une obligation ? Et oui, car si la mention « The Metal Opera » a disparu, il n'empêche que nous sommes en présence d'une démonstration musicale reposant sur l'individualité et la collégialité des talents. Je pense que Tobias a essayé d'élargir le champs d'Avantasia avec l'implémentation de différents timbres, car souvenez-vous The Scarecrow avait été fustigé en partie à cause de son orientation beaucoup trop rock et son ambiance en rupture complète avec les deux premiers de la série.  Il est vrai que le registre speed metal est mis aux oubliettes, le compositeur montrait déjà une évolution dans son style d'écriture et c'est désormais une confirmation, même si The Wicked Symphony traine plus les pieds dans un style à la contrée du Power / Heavy que du Rock. Soyons honnête, les deux premiers du nom sont excellents certes, je ne remets pas du tout leur qualité en doute, bien au contraire c'est avec mélancolie que j'aime me les passer de temps en temps. Néanmoins, si Tobias avait continué sur ce train là on se serait franchement lassé. Personnellement, je trouve plutôt osé et couillu d'avoir tenté de changer radicalement la sonorité de la formation. Et puis après tout, si ce n'est pas pour son plaisir personnel qu'est-ce qui pourrait pousser notre homme à composer ? Seulement pour répondre aux besoins des autres individus ? La qualité aurait été de mise ? Je ne pense pas, et de surcroît j'ai l'intuition que si le sieur Sammet s'était entêté, il aurait fini par démolir un chef d'œuvre basé sur deux épisodes. Donc, au risque de me répéter, le cerveau de l'histoire tente de (se?) réconcilier tout en offrant des chansons empruntant différentes ambiances misant un maximum sur les refrains. Chose accomplie car dès le premier titre, « The Wicked Symphony » nous sommes plongé dans une mélodie épique avec des instrumentations dignes des plus grands films du cinéma. Les chants apparaissent petits à petits et le morceau se colore grâce à la réunion de talents certains. On ne peut qu'admirer cette capacité créatrice, la rythmique, les cuivres et les vocalistes s'unissent de manière ébouriffante pour donner un résultat bien au-dessus de ce que l'on pouvait espérer.  Chaque morceau sera appuyé par une pléiade de soli et de refrains ultra fédérateurs (« Dying For An Angel » , « States Of Matters ») dans lesquels les guests chanteront à l'unissons de véritables ritournelles qui rentreront de manière instantanée dans les esprits. Les invités sont choisis pour embellir la production et sublimer celle-ci. Force est de constater que leur choix est éclairé et on peut reconnaitre que les apparitions ne font que servir les morceaux. Le seul mi-temps (Jorn, présent sur 4 chansons : « The Wicked Symphony », « Runaway Train », « Crestfallen » et « Forever Is A Long Time ») relève encore plus le niveau. Cet homme a un organe hors du commun. Il faut dire que son chant est incroyable et on ne peut que s'incliner devant tant de facilités déconcertantes. La succession des chanteurs créée l'émotion et le point culminant de chaque morceau est atteint sur le refrain. Ils parviennent à accompagner aisément l'auditeur dans un état de concupiscence; ce qui est plus difficile d'accepter encore une fois c'est l'orientation...  Avec cet opus, on reste principalement, dans la veine de The Scarecrow c'est indéniable, néanmoins des réminiscences d'un ancien temps transparaissent comme sur « Wastelands » avec un Michael Kiske magistral et des mélodies ultra catchy. Le refrain aura, encore une fois de plus, raison des esprits réfractaires et toute la structure prend forme autour d'une célérité accrue (ma façon d'éviter le terme de speed metal). L'album est en fait construit sur la particularité de chacune des chansons. Par exemple « Scale Of Justice » met en lumière une orientation plus martiale et violente avec Tim Owens au micro. Le résultat n'est pas forcément super agréable (tiens j'ai envie de gueuler pendant trois minutes et j'en fait une chanson) mais a au moins l'avantage de marquer les esprits. Une rockeuse du milieu m'a dit un jour en parlant de ce titre : "Niveau il y a, c'est indéniable. Talent, il y a c'est indéniable. Mais bobo aux oreilles aussi il y a, c'est indéniable." Preuve que cette chanson retient égoïstement toute l'attention lorsque l'on s'y frotte de près ou de loin. La force de caractère s'empresse et les breaks omniprésents truffent la structure musicale. « Crestfallen » de son côté, continuera cette démarche d'individualisation et déstabilisera avec son riff au piano osé mais restant très acceptable sans dénoter l'album. On pourra même affirmer sans honte que ce titre tire plutôt les limites couvertes jusqu'à présent. Le son est très original avec l'utilisation des filtres et des chœurs, on se retrouve plus ou moins en terrain inconnu. Ceci est la marque probante d'une volonté de générer des morceaux qui feront leur effet (« The Edge »).  Un album de la trempe d'un Avantasia mettant les talents en exergue s'appuie forcément sur des orchestrations grandioses. Le sentiment de semi-ratage qui avait frappé l'épouvantail a-t-il été accepté ? Amélioré ? Réajusté ? Je ne saurais clairement le dire mais j'avoue que les morceaux sont bien mieux mis en reliefs et justement grâce à leurs particularités. The Wicked Symphony redore à sa manière le blason quelque peu entaché d'Avantasia en alternant les titres harmoniques et francs ou grâce à la complémentarité des chanteurs (« Blizzard On A Broken Mirror »). Quoiqu'il en soit, on fait face à un album bien plus complexe qu'il n'y parait. La succession des morceaux de choix se poursuit avec entrain et facilité et c'est sans compter sur les semi-balades « Runaway train » ou « Forever Is A Long Time » que l'album atteint son rythme de croisière déployant divers mediums et une chaleureuse émotion qui envahi l'auditeur.  L'album est constant sur son régime, endiguant la banalité, balayant le sentiment de déjà-vu et s'exerçant aux expérimentations... Mais il y a un point noir... « Black Wings » que nous pourrons définir comme un titre structuré autour d'une sonorité plus grave arboré par un riff qui souille avec une rythmique mid-tempo. En effet, qualitativement ce n'est pas le plus réussi, on pourra reprocher une batterie trop mécanique (encore plus à ce niveau de l'album) et une perte de feeling alors que jusqu'à présent c'était là dessus que se défendait l'album. Le refrain n'arrive pas à convaincre et les mélodies encore moins, ce n'est pas à jeter, loin de là ! Mais la qualité s'effiloche ostensiblement donnant des signes que le niveau semble inégal à cet endroit précis.  Alors, on pourra une nouvelle fois reprocher à The Wicked Symphony cet éloignement avec les deux premiers opus. Ceci dit, la griffe de Sammet reste la constante que l'on reconnaitra au travers de l'album : les variations, la construction musicale axée autour des paroles et cette fibre naturelle qu'a le compositeur pour susciter l'émoi et pénétrer l'esprit grâce à ses mélodies entêtantes. C'est sûr il ne faut pas s'attendre à un retour des « Metal Opera », je pense que l'on peut mettre une croix dessus... Cet opus est de très bonne facture et je crois que l'on peut se délecter de tous les morceaux offerts et fondus dans un moule made in Tobias Sammet (qui est quelqu'un que bon...). On ne peut pas cracher sur cet album sous prétexte qu'il a donné une nouvelle impulsion à sa musique. On reconnait notablement sa signature ainsi que sa patte qui a le don de changer et d'évoluer. Les vrais connaisseurs saurons apprécier cet album comme il vient, pour les autres il suffira de prendre du large et laissez dont les chefs d'œuvre là où ils sont. Le reste n'est qu'une continuité et l'évolution d'un magicien de la musique.   - ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 10 avril 2010
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus