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Une dizaine d’années après les immenses succés que furent Rust In Peace, Countdown To Extinction ou encore Youthanasia, Megadeth revient en 2001 présenter son dixième bébé, j’ai nommé : The World Needs A Hero, un album tout en atmosphères feutrées et en dialogues.  Avant de m’expliquer sur cette description vague et un peu bizarre pour du Megadeth, une petite mise au point au niveau du line-up s’impose, étant donné les changements fréquents que le groupe a subi. Donc en tête de file, au chant et à la guitare, on retrouve le grand Dave Mustaine ; en seconde guitare et assurant également les backing vocals, Al Pitrelli ; à la basse le beau (désolée j’ai pas pu m’en empêcher) David Ellefson ; et enfin, à la batterie Jimmy DeGrasso, le digne successeur de Nick Menza.  Bon alors pour en revenir à la description que j’ai faite au début de la chronique, c’est vrai que le premier mot qui m’est venu, la première impression qui m’a marquée en écoutant cet album, c’est cette atmosphère feutrée, avec des mélodies assez sombres, un chant jamais forcé et beaucoup de dialogues. Rien à voir avec un Youthanasia ou un Countdown…, qui mettent la pêche de par l’énergie et le dynamisme qui se dégagent d’eux. Bien que le premier morceau, Disconnect, puisse laisser penser qu’on reste dans la veine de ces albums par sa structure, ses mélodies, il n’en est rien et on s’en rend compte dès le morceau suivant, The World Needs A Hero, lequel est bien plus représentatif de l’ensemble de l’album qui porte son nom. Sur ce dixième opus, le groupe cherche beaucoup plus à créer une ambiance particulière que sur ses précédents disques, et c’est précisément cette ambiance le fil rouge de l’album. Cette atmosphère bien particulière joue sur les contrastes entre passages ultra mélodiques se situant souvent en intro des titres et moments cent pour cent thrash , comme le reflète si bien des morceaux comme Recipe For Hate… Warhorse ou l’interlude mélodique typé latino Silent Scorn, avec trompettes de concert avec les guitares pour former un mélange surprenant mais néanmoins excellent, le tout sur fond de batterie militaire. Elle se sert également de la présence de nombreux dialogues et de paroles souvent moins chantées que parlées par Dave Mustaine pour accentuer ce sentiment de confinement et d’intimité. Les refrains eux aussi renforcent ce sentiment car même s’ils sont moins accrocheurs qu’auparavant, ils se révèlent plus chauds, plus graves (comme l’illustrent bien celui du titre éponyme ou celui de Moto Psycho) . Cela dit le niveau reste tout de même élevé et certains refrains marqueront fortement l’esprit de tout Megafan (je pense notamment à celui de 1000 Times Goodbye ou de Burning Bridges). Je me dois quand même de rendre hommage à Dave Mustaine et à ses musiciens qu’il sait toujours choisir avec un flair incroyable, tant leur technicité est époustouflante. Ainsi, Jimmy DeGrasso comme je l’ai déjà dit, impose son jeu et se révèle un successeur plus que digne de Nick Menza, avec une rapidité peu commune mais jamais brouillonne, le son de la batterie est tout le temps clair et distinct malgré le tempo infernal que le batteur impose, ce qui est fort agréable. Au niveau des guitares, rassurez-vous, même si l’univers est complètement différent des albums précédents, les soli énormes et si particuliers à Megadeth sont bel et bien présents comme le révèlent Dread And The Fugitive Mind ou Return to Hangar pour ne citer qu’eux, et sont appuyés et mis en valeur par des riffs tranchants et graves. Les lignes mélodiques des guitares sont une fois encore magnifiques et puissantes, particulièrement sur le titre Burning Bridges, que j’aime beaucoup et qui reflète bien le génie dont peuvent faire preuve ces messieurs. Un dernier mot enfin, the last but not the least comme on dit, à propos de la ballade Promises, absolument somptueuse, qui n’est pas sans rappeler Apocalyptica avec ses parties au violon et au violoncelle. Le refrain est poignant, les accords de la guitare acoustique discrets mais efficaces, les paroles belles et émouvantes… Et qui aurait cru que la voix si particulière de Dave officierait si bien dans le registre de la ballade ? En tout cas c’est somptueux, c’est la seule ballade Megadeth que je connais mais c’est une des plus belles que le metal ait connu. Je ne dis pas que le groupe devrait en faire plus, bien sûr que non, mais je tenais simplement à vous dire combien elle était belle et combien Dave et ses compères maîtrisent les différents styles.  Voici le moment de conclure cette chronique… Que dire ? Et bien si vous ne connaissez pas du tout Megadeth, ce n’est peut-être pas avec cet album qu’il faut commencer car il n’est pas des plus accessibles (hormis la ballade). Cependant, The World Needs A Hero est un album de qualité, homogène et bien construit et qui vaut le coup qu’on prenne le temps de l’écouter, pour apprécier au mieux toutes ses qualités. Bonne écoute !  ~ La Dame à la Licorne ~

0 Comments 27 avril 2006
Whysy

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