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Ce 6 ème album du combo du New Jersey a une thématique plus sombre que les réalisations précédentes ; ce sont en effet des morceaux aux titres et aux paroles emplies d'amertume que Jon Bon Jovi et sa bande nous livrent. Que ce soit au sujet de la religion (Hey God, Something to Believe In), de la société (These Days) ou de l'amour (It's Hard Letting You Go, Hearts Breaking Even, Lie to Me).  C'est, et ça reste à ce jour, l'album de plus noir du groupe. C'est aussi le premier sans le bassiste Alec John Such, qui a quitté le groupe. Coïncidence ?  Il est remplacé par Hugh McDonald qui n'est toujours pas considéré comme un membre à part entière du groupe, malgré une fidélité au poste jamais démentie.  Le groupe n'a pas perdu pour autant sa fougue et son énergie, Hey God , All I want is Everything ou These Days vous en convaincront. Mais amertume et désillusions sont au cœur de ce disque qui contient certains des meilleurs morceaux des américains : These Days, If That's What it Takes, It's Hard Letting you Go, Something for the Pain, Something to Believe In.  L'album s'ouvre sur un brûlot dont la sécheresse étonne chez un groupe comme Bon Jovi, Hey God, interpellation directe du créateur à qui il reproche la difficulté de vivre décemment de nos jours. Plutôt inattendu de la part de la formation Hard-FM.  Ensuite s’enchaînent des titres qui brodent sur le même thème : le rêve américain est mort, évaporé au soleil comme un mirage que l'on rattrape enfin.  « But I lost my faith when I hit reality » (Something for the Pain) : tout l'album est là, dans ces quelques mots désenchantés. Et si l'on peut toujours chanter à tue-tête les refrains, frissonner lors des ballades dont le disque est truffé, sauter en l'air en s'époumonant sur les titres les plus rocks, qui écoute les paroles ne peut que ressentir l'impuissance et la frustration qui se cachent derrière des morceaux plus matures, des morceaux qui relatent la vie dont sont témoins les musiciens, leur quotidien et celui de tant de leurs compatriotes en ces temps de crise.  Même les ballades, qui parlent d'amour, comme toujours avec Bon Jovi, sont toutes empreintes de tristesse, chroniques de ruptures douloureuses.  La plus emblématique des chansons de ce disque est le morceau éponyme, These Days, un morceau typiquement Bon Joviesque, où le chanteur laisse transparaître les fêlures de son âme au travers de sa voix chaude véhiculant la tristesse, le désespoir qui ont envahi sa vision du monde. Un harmonica discret vient ajouter sa petite touche d'amertume désabusée en fin de titre.  « No one wants to be themselves these days  Nothing lasts in this graceless age  And I guess I'd rather die than fade away." Trois phrases parmi les plus significatives du morceau, trois phrases qui synthétisent l'essence même de cet album. Non, cette fois, Bon Jovi n'est pas là pour amuser, pour faire sourire, pour émoustiller les filles et rendre jaloux les garçons. Cette fois, c'est du sérieux. Cette fois, Bon Jovi offre sa vision du monde qui nous entoure, et c'est un regard triste, empli de compassion pour l'humanité qu'il nous retourne.  Musicalement parlant, c'est du solide, comme ce à quoi nous a habitué le combo américain, tant au niveau de la rythmique, que de la guitare, Richie Sambora nous éblouissant encore une fois de son jeu scintillant (Damned, Hearts Breaking Even) pendant que Jon Bon Jovi nous charme plus que jamais avec sa voix de velours (Lie to Me), exprimant ses émotions avec une conviction contagieuse (These Days, Damned, (It's Hard) Letting You Go)  Une touche de couleur, cependant, dans cette muraille de nuages noirs : If That's What It Takes, qui laisse entrevoir un certain optimisme. Un titre presque joyeux égaré dans une forêt de pessimisme. De même que All I Want is Everything. Diamond Ring est plus lumineuse également. Une fin d'album qui s'ouvre vers un peu plus de lumière, par conséquent.  Mais se termine sur une note amère, avec Bitter Wine...  « In a world that gives you nothing We need something to believe in »

0 Comments 01 décembre 2014
Whysy

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