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« Vous êtes atteint d’un cancer du sang et il ne vous reste, selon nos estimations, qu’entre 3 et 5 années à vivre.»
Cette phrase, que vous n’entendrez jamais je l’espère, fut prononcée il y’a trois années à Nick Van Dyk, membre fondateur de Redemption. Heureusement l’histoire se finit plutôt bien puisque l’homme, à force de courage et de traitements a surmonté la maladie. Néanmoins, il reste toujours des séquelles. Mentales surtout. Quels effets de tels mots peuvent-ils bien produire sur l’esprit ? Comment réagit-on à l’annonce de sa mort proche ? Voici quelques questions qui ont marqué la vie du compositeur et qui lui ont servi de base pour l’écriture de l’album qui nous intéresse aujourd’hui. Tout le monde n’est pas touché par le cancer, mais l’idée de la mort est présente dans tous les esprits et c’est là le fil rouge de This Mortal Coil, cinquième réalisation du groupe.

Redemption n’est pas ici à son coup d’essai et je ne vous conte pas une nouvelle fois l’histoire de la formation. Pour ceux d’entre vous qui connaissent moins le milieu, Redemption évolue sur la scène du Metal progressif, aux cotés de groupes tels que Symphony X ou Dream Theater, les deux références en la matière et à la fois les deux groupes qui se rapprochent le plus de la musique des gars de L.A.. Le 26 septembre sera donc commercialisé le cinquième volet studio de l’épopée des américains. Avec des hauts et des bas, ces derniers nous ont habitués à une musique complexe, technique, flirtant avec la virtuosité à tout moment.

C’est donc parti pour l’analyse de cette galette qui nous raconte déjà bien des histoires, avant même son insertion dans le lecteur ! La première chose qui frappe les oreilles c’est la production sur laquelle j’ai peur de devoir trop m’étendre. Mais je ne peux en faire fi ! Le premier titre proposé,  Path of The Whrilwind, malgré une grande qualité d’écriture en est la première victime. Le son de la guitare d’introduction, sursaturé au possible ne laisse rien présager de bon pour la petite heure qui suit. Et, bien que par la suite l’ensemble s’améliore sensiblement ce sera le premier enseignement majeur de This Mortal Coil: le son n’est pas agréable. Il est en fait à peu près correct, mais indigne à mon sens, d’une formation aussi expérimentée et talentueuse. Et pourtant on retrouve à la réalisation Neil Kernon, une pointure dans le milieu… Soit ! Il faut désormais passer outre cet obstacle.

Heureusement les compositions sont elles, de qualité. On nous propose ici 11 titres, assez longs et très travaillés. La virtuosité est bien entendu au rendez-vous et les soli de guitare de Bernie Versailles et Nick Van Dyk sont parfaitement exécutés, sans faux pas. De plus, avant que ne s’installe un sentiment de monotonie, Redemption propose des compositions telles que Let It Rain ou Perfect, dont les introductions aérées permettent de conférer une certaine profondeur à l’ensemble, ainsi que des passages plus accessibles. L’album se conclut avec Departure Of The Pale Horse, chanson fleuve de 10 minutes au refrain magnifique et fort efficace. On se retrouve au final avec une œuvre cohérente, tout à fait en place et suffisamment variée.

Il est possible de ressentir, au-delà des partitions complexes, de belles mélodies et de nombreuses émotions dans cet opus. Mais pour cela l’auditeur aura besoin de plusieurs écoutes. On a en effet l’impression que plus on écoute l’album, plus il paraît intime et sincère. Je ne peux dès lors que déplorer une fois de plus la production générale qui, peut-être proche de ce que les musiciens recherchaient, constitue un véritable frein à l’apprivoisement de This Mortal Coil, notamment sur les voix lors de l’envolée finale, magnifiquement imaginées et plates au possible à l’écoute. Ou encore sur la lutte constante entre les basses.

C’est donc un sentiment mitigé qui s’empare de moi pour la rédaction de ces lignes. Après la première écoute je condamnais cet album et désormais, je reviens volontiers sur les titres les plus réussis. Une chose est sûre, si vous voulez jeter une oreille dessus, soyez patients et prêts à aller au-delà de vos premières impressions. This Mortal Coil recèle une énorme qualité intrinsèque, que seuls des auditeurs fanatiques ou attentifs pourront déceler. Mais que les fans se rassurent, ils y trouveront certainement leur bonheur.
Vous comprendrez enfin qu’une note attribuée semble bien peu de choses pour évaluer cet opus. Trancher la poire en deux ne me semblait pas juste, j’opte donc pour le bénéfice des multiples écoutes. C’est bon pour une fois !

Rom’

0 Comments 29 août 2011
Whysy

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