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Sacré Tarek... On peut lui reprocher beaucoup de choses (son chant pas toujours formidable, ses productions... pas toujours formidables, ses composition...... pas toujours formidables), mais certainement pas sa passion pour le Heavy Metal...

Et je dois bien vous avouer que ça fait plaisir de le retrouver, même si mes espoirs au moment d’écouter ce nouvel album se limitaient à passer un moment sympathique... Il faut dire que cet album, sensé représenter le retour en fanfare du groupe, s’apparente plus à une opération survie de la part d’un groupe qui a multiplié les mauvais choix depuis un paquet d’années...

Petit retour en arrière :
1998 : Tarek “MS” Maghary, fan de heavy metal typé 80’s et adorateur de MANOWAR, va créer MAJESTY en pleine vague «true metal»... Et son credo n’est pas idiot : au lieu de copier les légendes allemandes, comme tant d’autres à cette époque, Tarek va puiser son inspiration chez les américains, eux qui ont vu tellement de groupes cultes éclore durant les 80’s, VIRGIN STEELE, et, surtout, MANOWAR en tête. Et toutes les recettes sont appliqués sur le premier véritable album du groupe, «Sword and Sorcery», sorti en 2002. Morceaux épiques, imitations flagrantes niveau chant (même si Tarek reste à des années lumières d’Eric Adams), artwork réalisé par Ken Kelly (que je ne vous ferai pas l’affront de présenter), et participation de Ross The Boss (idem) sur un titre. Bref, on nage dans le parfait copier/coller assumé, ce qui sera à nouveau le cas l’année suivante avec «Reign in glory» et la reprise «Battle Hymn» (de qui vous savez). Hors, à cette époque, les copycat de MANOWAR n’étant pas légion, le groupe se fait un nom...
Tarek se retrouve ainsi le porte parole européen de toute la scène metal US 80’s, et va multiplier les opportunités de reformation de légendes de l’époque en co-créant le maintenant réputé KEEP IT TRUE festival (du nom du premier album/démo de MAJESTY). Dans le même esprit, et dans la lignée d’un AVANTASIA qui avait déjà fait sensation, Tarek va créer le projet DAWNRIDER, qui sortira un album conceptuel avec plusieurs invités de la vague précédemment citée (MANILLA ROAD, HELSTAR, etc...).
Bref, pas mal de projet qui lui amèneront une certaine visibilité jusqu’à l’album suivant, «Hellforces» (2005), qui se verra même précédé d’un EP. Malheureusement, l’album se révèle décevant et MAJESTY manque clairement le coche qui aurait pu le faire passer en première division...
2007 : la filiation de Tarek avec MANOWAR va encore plus loin. Invité chez Magic Circle, le label de DeMaio, MAJESTY va changer de nom et va profiter de la visibilité des Magic Circle Festivals pour essayer de percer. Pourtant, l’album, sorti sous le nom METALFORCE, restera dans la droite lignée des précédents, et n’aura clairement pas beaucoup plus d’impact...
Déçu et sans doute résigné, Tarek lance le retour de MAJESTY en 2011 avec un best of, un DVD live, puis avec ce nouvel album, «Thunder rider».

Vous l’aurez compris : avec toute l’affection que j’ai pour le personnage, j’étais tout de même peu confiant quand à la qualité de ce nouveau disque... Et je me trompais lourdement, car, contre toute attente, MAJESTY vient de sortir là son meilleur album !

Bon, je vous arrête tout de suite, rien n’a changé dans le fond, et MAJESTY opère toujours dans un style au croisement d’un MANOWAR et d’un metal teuton plus classique. Cependant, la production est enfin meilleure, et, surtout, les morceaux sont vraiment bons... Ils ont cette fois la particularité de ne pas simplement jouer sur la fibre nostalgique de l’auditeur amateur de metal épique qui écoute tout ce qu’il peut se mettre sous la dent (et c’est une denrée rare...). Non, cette fois, ils sont vraiment bons.

Le titre éponyme d’ouverture est ainsi parfaitement exécuté. Tarek y chante mieux que jamais, les riffs sont efficaces et le refrain hyper accrocheur. On sent qu’un soin vraiment particulier a été apporté à la phase de composition, comme le démontre un «Warlords of the sea» épique et ambiancé. Et même si on retrouve quelques morceaux moins inspirés («Anthem of glory», vraiment du recyclage) ou un écart de style franchement étonnant («Make some noise», très Hard rock US 80’s, pas inintéressant, mais dénotant franchement du reste), on ne peut que succomber au refrain ultra mélodique et accrocheur de «New era» ou aux chansons guerrières que sont «Metalliator» ou «Rebellion of steel».

Et puis il y a «Metal Union», l’hymne du disque, bizarrement situé en fin d’album. Hyper fédérateur, ultra accrocheur, bien que classique, voir clichesque (mais tout l’album l’est), ce morceau est l’occasion pour Tarek d’assumer sa position de leader d’un mouvement niche que MAJESTY a plus ou moins lancé au début de sa carrière... On retrouve ainsi en invités la plupart des groupes qui se réclament également de ce metal US épique qui reste culte pour les quelques connaisseurs qui ne l’ont pas oublié : Sven D´Anna (WIZARD), Patrick Fuchs (ROSS THE BOSS BAND), et Marta Gabriel (CRYSTAL VIPER) en tête...

Infiniment classique, mais au combien efficace, je ne peux que vous conseiller de vous pencher sur ce groupe, éternel espoir d’une scène qui n’a jamais eu autant besoin de se renouveler qu’aujourd’hui. Et cet album sera peut être celui où Tarek pourra sortir de l’ombre... si Crom est avec lui...

0 Comments 20 décembre 2012
Whysy

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