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Il y a deux types d’albums dans le monde, il y a les disques pleins de saveur, qui semblent nous rebuter au début, et dont l’intérêt ne cesse de croître au fil des écoutes pour atteindre au final un paroxysme grandiose! Et il y a les disques plus communs, qui séduisent le temps éphémère d’un instant, puis qui se fanent inexorablement avec le temps pour aboutir, lassitude aidant, a une fadeur digne des meilleures endives (Pour ceux qui ne saisissent pas la référence, il est de notoriété publique que les endives sont fades).  Où placerais-je la première production de ce groupe finlandais Thunderstone? Le doute est permis tant il est vrai que le succès croissant du Heavy/Speed Metal, porté par des groupes comme Hammerfall, Edguy et Sonata Arctica a vu débouler en nombre sur la scène européenne des combos plus que moyens, peut inspirés et largement suiveurs, brouillant quelque peu les pistes d’un chasseur de talent comme votre serviteur. Ça ne s’annonçait pas gagné d’avance tant la scène nordique souffle le chaud et le froid depuis quelques années.  Loin de moi l’idée de vendre la peau du dragon avant de l’avoir tué, je tenais à donner à Thunderstone les mêmes chances qu’a toutes les autres formations, dans le plus grand soucis de la probité. Cependant que ne fut mon inquiétude en m’apercevant que la musique de ce jeune groupe était exactement celle qu’on s’attendait à découvrir : à savoir simple, efficace, et beaucoup trop facile d’accès pour qu’on puisse espérer y découvrir des subtilités au fil du temps. Les premières écoutes furent plaisantes, mais comme mon expérience me l’avait prophétisé, cela ne dura pas très longtemps! Car calquant sa musique sur un Speed Metal très vaguement power, Thunderstone se retrouve dés les premières notes enfermé dans un registre d’expression extrêmement limité. Dans un genre ou Stratovarius a déjà tout dit ou presque en 1997 avec l’album «Visions», il n’est pas surprenant de voir ces jeunes poulains très vite tourner en rond dans l’ombre du grand frère. Les riffs sont convenus, les lignes de chants stéréotypés, les breaks trop prévisibles, bref l’ennui ne met pas longtemps avant de pointer le bout de son nez sur cet album.  On était vraiment en droit d’attendre infiniment plus d’un groupe encensé par la presse spécialisé et considéré comme la révélation de l’année et comme le futur grand espoir de la scène Heavy internationale. Selon moi, être signé chez un label prestigieux comme Nuclear Blast doit être un facteur motivant, et non pas une fin en soit permettant au groupe un laxisme coupable. Ainsi Thunderstone semble complètement bouffé par la pression et ne nous propose absolument rien de personnel. Certes il y a des titres plaisants, comme «Let The Demons Free» qui présente une belle énergie, «Me, My Enemy» et «Like Father, Like Son» pour leurs lignes de chant un peu moins typées que d’habitude et des refrains power très agréables. Je citerai également «Voice In A Dream» et son côté tube Hard Rock bien senti, et surtout «Virus» single et meilleur titre de l’album de par un tempo soutenu et une mélodie imparable, une belle chanson.  Mais à part ces quelques oasis c’est la traversée du désert, les autres chansons me laissent désespérément sur ma fin, malgré le sympathique grain de voix du chanteur Pasi Rantanen, les morceaux ne me surprennent pas, et je suis désolé de devoir parler de quasi-plagiat. «World’s Cry» et «Eyes Of A Stranger» utilisent des recettes déjà mille fois éprouvées et usées jusqu'à l’os, les ballades «Weak» et «Spread My Wings» atteignent des sommets de platitude et le morceau de bravoure de l’album «Will To Power» étale son ennuie sur plus de huit minutes, pour tenir sur la longue distance il faut avoir les idées et l’inspiration, ce qui n’est pas encore le cas. Le groupe a tout de même la bonne idée de finir son album sur une honnête reprise de l’excellent «Wasted Years» (le tube d’Iron Maiden) qui s’impose sans problème comme le meilleur titre de l’album! L’interprétation sans être fantastique n’entache en rien la qualité du titre et nous offre un bon moment, même si l’ensemble manque quelque peu de folie.  J’attendais plus de Thunderstone après l’avalanche d’éloge que j’avais entendu à son compte, il faudra que le groupe soit largement au dessus de ce maigre premier album pour percer de manière durable sur la scène internationale. Je ne crois pas que suivre à ce point le chemin des plus grands soit la meilleure manière d’atteindre le succès. Reste à voir quel sera le choix futur de ce jeune combo finlandais, qui disposait de tous les moyens pour réussir, et qui m’a beaucoup déçu.  SMAUG...

0 Comments 03 mai 2006
Whysy

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