Une fois l’aventure avec Mystic Cross terminée, Don Lafon, Darren Davis et Sampy ont décidé de donner une suite à ce premier chapitre de leur vie de musiciens, déjà bien entamée. Six Minute Century né donc de l’union de ces trois hommes et du chanteur Chuck Williams. Le terreau américain semble donc encore suffisamment fertile pour donner de jeunes pouces progressives.
A cela, j’apporterai une nuance. Il s’agit davantage d’un album de Heavy/Prog que purement progressif. Le groupe s’est formé en 2004, et sort aujourd’hui son premier album chez Nightmare Records, intitulé Time Capsules dont les textes sont en partie inspirés par des événements historiques comme la guerre en Iraq.

Alors pourquoi cette précision stylistique ? Le quatuor est en effet davantage à classer dans un Heavy/Prog, car du progressif il reste surtout ces rythmiques saccadées et de rares plans Dream Theaterien. Mais la musique est dans l’ensemble assez accessible, les structures des morceaux ne comptent pas beaucoup de breaks, et les formats restent plutôt courts.
La guitare est très mise en avant par le mixage, alors que le chant de Chuck est légèrement en retrait. On ressentira donc de manière assez évidente cet aspect Heavy qui se dégage de Six Minute Century. Certains riffs nerveux pourront également nous renvoyer à l’œuvre de Metallica, comme sur One Man’s Dream.
A cela, on ajoutera la voix de Chuck Williams, dont le timbre est à classer parmi les chanteurs des années 80 avec leur voix aiguë. Je vous avoue que pour le coup, je ne suis pas mécontent que cette dernière fût mise en retrait. En effet, on la trouve très vite assez irritante et elle sonne parfois un peu décalée en comparaison aux ambiances plutôt noires que le groupe utilise.

Les compositions du groupe ne sont pas à leur avantage avec cette production un peu faiblarde. À coup sûr, ces titres doivent délivrer une toute autre énergie sur scène.
Je peine à trouver une accroche, les titres possèdent parfois des riffs plutôt sympa et percutants, mais la voix de Chuck a tendance à me rebuter. En dehors, de la guitare qui possède des riffs parfois assez accrocheurs, on ne trouve pas vraiment d’éléments intéressants. La voix fait retomber le tout, et la production étouffe le travail qui a pu être entrepris au niveau de la batterie et la basse pour lesquelles il faut véritablement tendre l’oreille pour saisir le jeu.

Le guitariste aura également son petit moment de gloire privé, avec la composition Guitar Concerto où il se fait plaisir dans un registre beaucoup plus classique, mais je vous avouerai que rien ne m’a sauté à l’oreille. Certes, on a des passages assez classiques, parfois du feeling, rarement de la puissance, mais surtout on est dans un registre dont on parcourt tous les mois les poncifs.

Vous l’aurez compris, je n’ai pas apprécié cet album. Mis à part une composition efficace pour la guitare, le reste est soit étouffé par la production, ou bien perceptible, mais rebutant. Alors si vous appréciez le chanteur Chuck Williams, peut-être que vous apprécierez mieux que moi ce Time Capsules. Il n’y a pas vraiment d’originalité, ni d’identité. C’est le premier album, tout est à faire encore.

Dreamer