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Souvenez-vous, il y a de ça trois ans sortait The Great Mass de Septicflesh : un disque majeur, mature, efficace, et parmi les meilleurs de l’année 2011. Toutes les compositions étaient extrêmement soignées, et témoignaient d’une réelle envie de se démarquer de la scène traditionnelle du death mélodique. En effet, écouter The Great Mass, c’était faire l’expérience d’une musique complètement différente de ce que pouvait proposer à l’époque un Dark Tranquillity ou un Insomnium. Ce n’était pas nécessairement meilleur, non (encore que !), c’était différent, original. Voilà pour le contexte. J’ajoute au passage que j’ai personnellement adoré The Great Mass, et que cet état de fait risque de déteindre légèrement sur ma chronique. Vous êtes prêts ? Alors allons-y.

Bien évidemment, trois ans après la sortie d’un tel album, nous étions en droit de nous poser la question : que reste-t-il, aujourd’hui, en 2014, de la musique si efficace et unique de nos grecs préférés ? Ne tournons pas autour du pot, vous commencez (peut-être !) à me connaître, je n’aime pas ça. Titan n’est clairement pas à la hauteur de son illustre prédécesseur. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir choisi un titre imposant, en relation directe avec la majesté de The Great Mass. Pourtant, certains signes ne trompent pas, les premiers extraits étaient déjà loin de faire l’unanimité, avec un Order Of Dracul trop classique et un Burn pas assez convaincant malgré l’originalité suscitée par l’usage de la voix claire. Quant à la pochette, ça n’engage que moi, mais je la trouve assez laide, en comparaison des précédentes covers de Septicflesh.

Pour autant, l’habit de fait pas le moine, et qu’importe les enluminures, il ne faut pas juger d’un livre sur sa couverture. Alors concrètement, que vaut ce Titan ? Eh bien c’est l’éternel problème. Si c’était le premier album qu’un petit groupe inconnu, je vous dirais qu’ils se cherchent encore, que leur quête d’identité n’est pas encore achevée, et qu’il y a de bonnes idées par endroits. Cependant, venant d’un groupe comme Septicflesh, tout de même tributaire de morceaux comme Pyramid God ou Anubis, ce n’est pas la même limonade, on a forcément une impression de régression. Comment un groupe qui avait atteint un tel niveau de qualité (sonore et musicale), peut aujourd’hui sortir un album aussi plat ?

C’est bien simple, tous les morceaux, ou presque, se ressemblent, et c’est triste à dire mais la seule touche d’originalité provient de Burn, dont on a déjà fait état du manque de qualité générale. Pour autant, tout n’est pas à jeter, et certains morceaux comme Ground Zero ou Prototype auraient tout à fait pu figurer sur l’album précédent. On y retrouve une certaine énergie, trop absente sur le reste de l’album, qui semble ne pas avoir de relief : les guitares ont complètement disparu, les orchestrations sont d’une pauvreté navrante et semblent provenir de B-sides de The Great Mass.

Mais voilà, ce n’est pas pour autant mauvais, et l’album passe tout seul, le seul problème c’est qu’on en retient rien si ce n’est un riff ou deux, et encore. Là ou Communion et The Great Mass nous transportaient grâce à des compositions de haut vol, Titan nous laisse de marbre. Je suis peut-être un peu sévère, mais j’en attendais vraiment plus de ce groupe génial.

Je suis déçu.

0 Comments 23 septembre 2014
Whysy

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