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Plus de 10 ans après leur formation, Primordial est aujourd’hui un groupe reconnu et respecté de tous les fans de Viking/pagan Metal. Que l’on apprécie ou non leur style si particulier, que la voix de Nemtheanga, le leader, nous émerveille ou nous agace, que l’on préfère le côté black des débuts ou le son plus clair des dernier albums, on ne peut que s’incliner devant l’intégrité du groupe, qui, s’il n’a jamais proposé deux fois le même album, n’a non plus jamais connu d’impair ou dévié de sa démarche première. Et dès les premières notes de ce sixième opus, aucun doute n’est possible, aucune crainte ne subsiste : la sincérité, la vigueur, la passion qui ont toujours animé la formation, n’ont pas faibli, et n’ont peut-être même jamais paru aussi vivantes.


« To the nameless dead » est une œuvre à l’intensité ébouriffante, écrite dans la sueur et le sang, avec cette même verve, cette même colère, cette même mélancolie qui habitaient déjà le très beau « The Gathering Wilderness ». Si c’est possible, le groupe irlandais va encore plus loin. Disposant d’un son optimal, plus puissant et massif que jamais, on ne peut que se perdre dans ce recueil épique sans repère évident, bloc taillé dans le granit, qui suscite le respect, déchaîne l’imaginaire, mais… N’offre point d’halte ou de répit.

Et, par tous les dieux, que cette tragédie est évocatrice ! Y est retranscrite toute la souffrance du combat, toute l’ampleur du fracas des armes, toute la rage des vainqueurs, toute la rancœur des vaincus. On nous décrit, on nous plonge, on nous injecte même directement dans les veines le flot de sentiment incontrôlable du guerrier, ce grisant mélange de fureur, de crainte, d’espoir, et d’ivresse de gloire…Et Nemtheanga de se faire le héraut de ceux qui ont combattu…En vain ? De ceux qui, comme les autres, auront versé leur sang, se seront courageusement battus jusqu’au bout, et dont jamais l’Histoire ne retiendra le nom, dont jamais personne ne se souviendra…

Les pièces maîtresses de cette œuvre sont probablement l’ouverture « Empire falls », avec un excellent refrain, et « Heathen tribes », dont les solos apportent un plus de mélodie et un soupçon d’onirisme absolument irrésistible. Je m’incline aussi devant l’introduction plus dépouillée de « Gallows hymn », devant les lointains échos de « Traitors Gate » et devant l’énorme introduction de « No nation on this Earth »… Mais l’album forme avant tout une unité impressionnante. Aucun morceau faible, mais chacun paraît plus fort écouté dans son contexte. Pour peu qu’on se laisse emporter, l’univers évoqué nous dévoile sa dimension visuelle, et les scènes qu’il dépeint sont vraiment à couper le souffle…

Mais, par tous les dieux, que cette immersion est difficile ! Rentrer dans l’univers de Primordial pour un nouveau venu tient vraiment de la gageure… Riffs heavy ou black ultra complexes, rythmiques surchargées, voix déchirée, claire sans l’être vraiment, criée ou légèrement blackisante, omniprésente, batterie saccadée, arrangements et productions grandioses mais étouffants… Comme pour l’album précédent il faut vraiment prendre le temps de se laisser happer dans cet univers tellement hermétique… Mais dans lequel on est si bien, une fois installés !


Mélange selon moi du superbe « Spirit the Earth aflame » et du grandiose « The Gathering wilderness » dont il s’avère tout de même assez proche, cette sixième offrande me convainc tout à fait. Il ne manquait plus qu’un hymne de la tempe de « Gods to the godless », quelques chœurs virils, ou quelques parties plus aérées et/ou plus facilement assimilables et cela eut été parfait… M’enfin, telle n’est pas la démarche de Primordial, que l’on admire aussi pour sa capacité à faire fi des commentaires de la foule et à tracer son chemin comme bon lui semble, après tout…Inclinons-nous, prosternons-nous donc comme il se doit devant la qualité du nouveau monument… aux morts, que nous ont proposé, nanti d’un superbe package, nos valeureux irlandais. Appelé à devenir très vite une référence du genre…


Gounouman

0 Comments 16 novembre 2007
Whysy

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