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C'est en ce brumeux 28 mai, jour où la France vient d'obtenir l'organisation de l'Euro 2016 que je rallie le centre ville de Nice pour retrouver Arvi Kaint et Fred Burst, paire de guitaristes de Toxxic Toyz, à la terrasse d'un café, pour discuter de leur nouvel album, du nouveau line-up, de Ronnie James Dio et d'Ice Tea maison...




CHAPITRE I : L'histoire du groupe


Spade : Bonjour à tous, si vous pouviez commencer par présenter le groupe, comme c'est votre premier interview pour Heavylaw.

Arvi : Première interview pour Heavlaw ? C'est quoi ce bordel là ? Sept ans qu'on existe et première interview dans Heavylaw ?

Fred : Putain, quel scandale !

Spade : C'est donc l'heure de vous rattraper et de présenter le groupe, de sa naissance à aujourd'hui.

Arvi : Donc Toxxic Toyz ça a démarré en mai 2003.

Fred : Première rencontre ouais.

Arvi : Quand je suis arrivé, il y avait déjà Fred à la guitare, Rick à la batterie, et à l'époque un chanteur, qui s'appelle Ian. Il m’avait appelé car on se croisait souvent, vu que comme moi il faisait de la reprise dans les bars, et il savait que remonter un projet métal m’intéressait, et de plus j'avais déjà auditionné en 1993 pour un groupe de métal avec Fred et lui. Donc on a commencé a répéter tous les quatre, à chercher un bassiste, mais…pas de bassiste, pas de bassiste, et comme on ne pouvait  pas jouer live, il a lâché l'affaire.". Bon, on va passer sur les péripéties parce que il est parti, il est revenu, il est parti, il est revenu, il est parti, il est revenu, il est parti...(rires) Et donc quand il est parti définitivement, j'ai pris le chant en intérim, on avait déjà quelque chose comme 5 ou 6 titres. Par contre il a fallu s'échanger pas mal de parties guitares, vu que maintenant je chantais en même temps...
Enfin bref, on a trouvé un bassiste en été 2004, et vers novembre on a fait nos premières dates. Une fois le groupe entier, on a continué à composer, à trouver des petites dates, à faire des reprises, type Whitesnake, Saxon, Maiden, Megadeth, Tigers of Pan Tang, Aerosmith, The Knacks, enfin, dans cet esprit là, et à jouer dans un pub à Nice, le "De Klomp", dont le patron aimait beaucoup tout ce qui était hard rock, métal. On a fait un paquet  de dates là bas, 2/3 reprises, 1/3 compos...là il faut que je mange un petit bout...

(un moment plus tard)

On a enregistré une première démo3 titres, chez moi, je dirais en 2005, puis rapidement on s'est dit qu'on avait assez de matériel pour essayer de faire un album, on avait 9 titres, donc on a tout enregistré chez moi, j'ai fait le montage, et pour le mixage, j'ai demandé à un pote avec qui j'avais déjà enregistré des trucs à l'époque de "DeLaTune" (ndr : précédent groupe de reprises d'Arvi), il m'a dit "Banco", il nous a fait un prix correct et surtout on a pris le temps, c'est à dire qu'en tout on y a passé 4 mois et demi, pas en travaillant 8 heures par jour, mais je dirais 10 heures par semaine. Ensuite il a fallu trouver quelqu'un pour masteriser, on a encore trouvé un pote qui nous a aidé, et disons, juin 2007, on avait notre premier album FEAR dans les mains. On était déjà assez content de ce qu'on avait fait, même si on savait qu'il y avait des défauts, des erreurs de ci de là … et il est sorti en novembre 2007 en autoprod. Entre temps, on a continué à faire du live, notre premier festival, le Tomawok, à Nice, grâce à Marc Fernandez, le Chaosfest à Marseille grace à Mickael GENEST, plein de dates dans des petits festivals, des bars… on avait nos 9 titres compos, 17 reprises, de quoi tenir toute une soirée.



Donc l'album est sorti, on l'a envoyé à un maximum de gens, à des labels, des magasines, à des ceci, à des celà... Il y un seul label je crois qui nous avait répondu en disant : "Ah, la musique que vous faîtes est bien, mais avec une voix comme ça, ça ne nous intéresse pas, et puis le son n’est pas à la hauteur". On avait fait presser 500 albums, et on en a vendu un petit peu plus que la moitié, et pas mal est parti en promo, à démarcher les festivals, les webzines comme Heavylaw, à essayer de faire parler du groupe. On a eu pas mal de chroniques sur l'album, et on va dire que sur 25 on en a eu 2 et demi qui n'étaient pas bonnes, donc on était plutôt content des retours qu'on avait,.

(petite pause permettant aux protagonistes d'avaler quelques bouchées)

Arvi : Enfin bref, c'était toujours moi le chanteur, je composais les lignes de soumises à l'approbation des autres. On a commencé à avoir des problèmes avec le bassiste, car en fait, c'était un guitariste qui nous a dit "Moi, je préfère jouer de la basse avec vous que jouer de la guitare tout seul". On avait trouvé ça très bien comme esprit. Au début, c'est vrai qu'il s'y est mis et a progressé très rapidement. Puis il s'est mis à stagner, à sécher des répets, et a eu divers problèmes qui lui ont fait dire, après avoir enregistré les parties du 2ème album : " j'arrête, trouvez quelqu'un d'autre".

Entre temps, quelque mois plus tôt, par la magie des rencontres internet, un chanteur américain nous a contacté, car en fait, depuis 2004 était  écrit sur le site qu'on cherchait un chanteur, mais là, en 2009, on n'y pensait plus, on avait auditionné 2 mecs avec qui ça ne l'avait pas fait. Deux mecs tu vois, on a pas eu l'embarras du choix, on a eu que l'embarras. Et donc, ce ricain  nous contacte en nous disant "Je vois que vous cherchez un chanteur, je trouve votre musique super, ça m'intéresse de faire quelque chose avec vous". On lui répond "Tu as bien vu qu'on est français, qu'on est personne, qu’on n'est pas signé." "Oui, mais ce que vous faites, c'est vraiment la musique que je cherche, je trouve que vous sortez du lot ".. Enfin bref, on échange nos numéros, on discute de plein de choses, on lui explique qu'on ne va tarder à enregistrer un nouvel album, qu’on a déjà commencé des parties batteries, basses, tout ça. Et ensuite il nous a demandé de lui envoyer des playbacks du premier album, pour qu'il pose sa voix dessus, histoire de en pas mettre la charrue avant les bœufs. Entre temps, on était allé écouter ce qu'il chantait, et on était estomaqué. Je veux dire, on n'aurait jamais espéré tomber sur un chanteur comme ça. A mon goût, il est quelque part entre Russel Allen de Symphony X et Ronnie James Dio, paix à son âme d'ailleurs.



Et puis bon, il lui arrive des emmerdes personnelles, et il se retrouve dans l'impossibilité de poser sa voix sur nos playbacks. Et du coup, il s'excuse, est désolé, mais nous dit de ne pas l'attendre. On était déçu, mais bon, on savait que ça pouvait arriver.

Fred : On était psychologiquement préparés à l'échec.

Arvi : Le nombre de bons plans qui auraient dû tomber et qui ne sont jamais tombés...

Fred : Ça nous a forgé.

Arvi : Mais bon, c'est toujours un enchaînement de situations qui fait que ça se passe comme ça. Par exemple, on était sélectionné pour faire la première partie de Lauren Harris, sur au moins une date.

Fred : Et finalement, aucune date française n'a eu lieu.

Arvi : Et donc nous voilà, avec diverses galères, de boulot, de guitares, de dates pour enregistrer, on est fin août, et ce chanteur américain, Dave Mc Bee nous renvoie un message pour savoir où on en est. Fred lui répond qu'on est en plein enregistrement, et que l'on a pour objectif de boucler ça disons vers octobre. Ensuite, je lui écris en disant qu'il n'est toujours pas trop tard pour chanter avec nous, mais qu’on n'a plus le temps pour les playbacks, plus le temps de rien : il vient, il enregistre. On lui a payé le billet, c’était la moindre des choses quand même, et il est venu. Donc en octobre, il est en France. On a prévu qu'il reste 6 semaines, il reste chez moi, de toutes façons on enregistre chez moi donc ça tombe bien. On passe donc 6 semaines à enregistrer, il y a eu des moments très tendus, des moments très drôles, on travaille pas du tout de la même manière. Moi j'attendais de lui qu'il soit capables de chanter les chansons en entier avant d'enregistrer et lui me dit "Nous, aux États-Unis, on travaille de la manière inverse, des fois on arrive en studio, les lignes de chant n'existent pas, on fait phrase par phrase, on fait un montage, et après j'apprends à chanter comme sur le disque". Je trouve ça bizarre, mais bon, au final, quand il part, on a tout. Et pour dire, on enregistrait encore l'avant veille de son départ. Et là, on est allé mixer masteriser dans un studio qui s'appelle Harkam, à Eze, qui va bientôt déménager à Monaco d'ailleurs, on a bossé avec un type qui s'appelle Willdric Liévin et ça a été un super rencontre. On s'est retrouvé face à un mec ultra compétent, toujours cool, et quand tu travailles avec quelqu'un comme moi, il vaut mieux, et en plus, avec les même influences, il est multi instrumentiste, il a une grosse expérience du jeu, du live, du studio, de ceci et de cela, et le produit final, c'est ce que tu as eu à écouter.



Donc nous sommes super fier, en tout cas, moi je suis super fier de l'album qu'on a fait. Et vu qu'il y a la voix de Dave là-dessus, j'écoute l'album comme si ce n'était pas le mien, comme un album que j'aurais acheté, mais dont je connais super bien les titres. (rires) Tu vois, comme j'ai toujours chanté dans Toxxic Toyz, le fait que ça ne soit pas moi au chant, j'ai l'impression d'écouter un autre groupe. Un putain de bon groupe quand même !

Fred, en plaisantant : Ne sois pas trop prétentieux, s'il te plait.

Arvi : Non mais je veux dire que j'écoute cet album comme si je l'avais acheté.

(silence)

Arvi : Désolé, je mâche...

(silence)

Arvi : Et donc, Dave est parti, et on a décidé de le faire revenir en 2010, pour une durée indéterminée. Entre temps, on a cherché le plus de dates possibles pour pouvoir roder le groupe. Pour l’instant, on a fait que du studio, et à sa manière, donc maintenant, on va faire du live, à notre manière. Il est arrivé fin février, première date fin mars à la MJC Picaud (Cannes), où tu étais d'ailleurs, et on a des dates jusqu'à debut juillet. D’ici fin août, on aura fait une dizaine de dates. Ça s'améliore de live en live, c'est vraiment un bon chanteur, un bon frontman, et il est en constante progression, vu que ça fait pas longtemps qu'on joue ensemble. Avant, quand on était 4, on se disait qu'on avait trouvé un équilibre. On n'était pas le meilleur groupe du monde, mais on avançait, on franchissait des étapes. On n'est pas du genre à changer de batteur tous les ans, on veut tous aller au même endroit, on a tous un certain âge, et ce projet est certainement le dernier sur lequel on misera. Donc voilà, et avec Dave, musicalement ça a pris une autre dimension, c'est un gentil gars, ya pas de souci, mais après,  niveau méthode, il va falloir qu'on apprenne vraiment à travailler ensemble.
Et la dernière nouvelle qui tue, c'est qu'on est signé sur un label américain qui s'appelle Nightmare Records qui entre autres a Andromeda, Destination Calling, je crois qu'il a Nile aussi, et pas mal d'autres...

Fred : Narnia aussi, signature récente.

Spade : Ils ont splitté Narnia, tiens.

Fred : Ah bon ? Ah ben tant pis pour eux.

Spade : Une signature éphémère.

Arvi : C'est un truc classique : tu signes et tu splittes. Mais on va essayer de le faire mentir. Enfin bref, ils ont un beau catalogue, on sait que c'est un label de taille moyenne, mais qui a une belle réputation, un gros réseau à travers le monde, ils sont sur presque tous les continents, et en plus, il s'investit dans le live. Même si son métier c'est pas le booking, il se bouge pour faire jouer ses groupes. Donc voilà, la sortie officielle de l'album est annoncée fin août, début septembre (ndr : finalement pour le 12 octobre).

Fred : Sans sous-licence, ça veut dire que même au Japon et en Corée, ça sera en direct et pas en sous-traitance. Normalement, on devrait avoir une belle exposition d'album.

Arvi : Donc maintenant, on espère qu'il va faire le travail de promotion que tout label est censé faire. Après, à nous de répandre la bonne parole, mais c'est sûr qu'on espère avoir des articles dans les magasines français, allemands... Après les États-Unis, c'est de son ressort. Mais bon, mon avis est que les gens qui ont aimé le premier album seront contents du deuxième aussi, même si ça a un petit peu changé, on en a parlé avec toi, tu as eu l'occasion d'écouter les deux et tu me l'a dit, le deuxième est un peu plus compliqué, les refrains sont moins immédiats... C'est vrai que dans le premier album, on avait été très surpris quand on avait vu les chroniques qui disaient qu'on avait une tendance prog, alors qu'on s'en était pas vraiment rendu compte. Mais du coup, on s'est dit qu'on pouvait un petit peu appuyer ça. Moi, je suis un grand fan de Dream Theater, Fred un peu moins...Andromeda, c'est un groupe qui nous a tous claqué ; le bassiste qu'on avait était aussi fan de Dream Theater, Shadow Gallery … et par exemple, on est tous fan de Symphony X, même si c'est un prog très néoclassique donc bref on s'est dit que la manière dont les gens avaient décrit notre musique pouvait être appuyée et c'est vrai qu'on est allé un peu plus loin dans le prog, en s'autorisant à faire des morceaux progressifs et parfois compliqués. Par contre, avec la voix de Dave, je trouve que ça a pris une autre dimension. Encore une fois, c'est mon avis. J'espère qu'on aura l'occasion d'être sur des samplers, des trucs comme ça, que les gens pourront entendre la musique, parce qu’en parler, faire blablabla, "je suis fier", ça, tout le monde en est capable. Je pense que les gens qui ont aimé F.E.A.R. aimeront Mutation, mais je pense aussi que des gens qui n'ont pas aimé F.E.A.R. pourront aimer Mutation. A mon avis là, on peut ratisser vachement plus large, déjà par la qualité du son. Je veux dire, là, on a un album qui joue dans la cour des grands...et putain, si jamais tu mets tout ça dans l'interview, fais gaffe qu'on ait pas que des chroniques en bois.

Spade : Faudrait pas passer pour des bouffons.

Arvi : "Moi, j'adore ce que je fais".

Fred : "J'ai une de ces grosses têtes, la double porte là bas, j'arrive pas à la passer !"



Arvi : Donc voilà, je pense qu'on a bien présenté le groupe, je pense t'avoir tout dit niveau chronologie, donc maintenant, que va être le futur ? C'est la première fois qu'on est signé,  même hors Toxxic Toyz, jamais aucun de nous n'a été signé avec un autre groupe, même Dave, avec tous les gens qu'il a rencontré, les projets dans lesquels il a participé, finalement il a jamais été signé à part sur des projets où il était invité.

Fred : Si je crois, il y a un groupe avec lequel il a été signé, je ne sais pas dans quelles conditions, le groupe s'appelle Big Dixon...

Arvi : Ah, ouais...il a été chanteur pour un album mais il a pas fait les tournées, je crois...bon, après, son chemin à lui, il faut lui demander, parce que là, je risque de raconter des conneries. Mais par exemple, il est resté longtemps avant nous, on va dire de 2000 à 2008, avec un groupe qui s'appelle Shock Opera, et ensemble, ils ont fait 4 albums, le quatrième album devait être signé, et le label a dit "Oui mais il faut refaire tel truc, tel truc,..." et les musiciens ont dit "Oh non, fait chier" et ça s'est effondré comme ça. Lui était bien deg, et je pense que c'est ça qui nous lie aussi, on a tous la quarantaine, et on a tous vécu des échecs, semi-échecs, ou en tout cas une absence de vraie réussite, et donc là, on a tous conscience qu'on a quand même un truc qui tient la route et je pense que tout le monde va faire le maximum pour que ça aille le plus loin possible. Je pense pas qu'on sera Metallica.

Fred : On vendra pas 10 millions d'albums, c'est sûr...

Spade : On sait jamais, ça peut arriver n'importe quand.

Fred : On en reparlera dans un an.



Arvi : Bon, et donc l'album sort en septembre, lui sera rentré aux États-Unis fin août, donc c'est sûr que jusqu'à Février, il se passera rien, pas de live.

Fred : Pas de live, mais Dave a dit qu'il y a le Prog Power festival à Atlanta autour du 10 septembre, l'album devrait être sorti, et Nightmare Records étant un des sponsors de ce festival ils ont un gros stand, notre album devrait y être, Dave sera là pour en faire la promotion. En plus, comme Dave a fait un morceau avec Casey Grillo, le batteur de Kamelot (ndr : à l'affiche du dit festival), ya ptèt moyen...enfin, ya peut-être des choses qui vont s'ouvrir, on n'en sait rien. Mais voilà, maintenant, c'est hors de nos mains. On s'est souvent dit avec Toxxic Toyz, on est juste des musiciens, on s'est fait l'album à la maison, on s'est démerdé pour trouver des dates,...je pense qu'on est allé aussi loin que possible par nos propres moyens. Maintenant, on est signé, et j'espère vraiment que le label va prendre le relais, et pourquoi pas, si on vend des disques, qu'on fait un peu parler de nous, ça pourrait intéresser une agence de management, de booking, ou je ne sais quoi. En plus, j'imagine que des gens qu'on a contacté il y a 4 ans, si on revient maintenant, ils verront la progression, ils verront qu'on a rien lâché, que même quand eux nous ont dit "non", on a continué à avancer. Il y a un moment où question temps, question argent, on peut plus. Quand tu vois des groupes qui te disent "Oui, on a fait telle tournée, tel truc, tel machin, mais on a mis la main à la poche, la tournée a été payante"...Pourquoi pas. Peut-être qu'on jour, il faudra qu'on le fasse, mais là on est au bout, on a payé l'album...

Fred : Enfin, on est au bout de nos compétences surtout.

Arvi : On est signé, mais on s'est auto-produit. C'est à dire que, le label, on lui a apporté un album tout fait. Tout. Le son, le mixage, les photos, le livret, la pochette, on a tout fait, tout payé. Il a juste à le distribuer.

Voilà, je pense qu'on a tout dit. Après, si toi t'as des questions qui n'ont pas leur réponse dans la chronologie que je t'ai faite, vas-y, envoie.


Spade : C'est assez complet, puisque ça fait déjà une demi-heure... Pour info, c'est la durée des interviews que j'ai eu à faire jusque là.

Fred : Faut pas le laisser parler, parce qu'il ne s'arrête pas après !

Arvi : Au moins, j'ai été clair !

Spade : Une question, une demi-heure, je trouve ça particulièrement efficace !

Fred : Pire qu'une bonne femme...

Spade : Ben oui, parce que du coup, line-up on en a parlé, Dave aussi, et donc, en ce qui concerne la basse, où vous en êtes du coup ?

Arvi : Ah oui, la basse ! Racontons alors ! Quand Elrick a dit "c'est bon, je lâche l'affaire, trouvez quelqu'un", on a passé des annonces et on est tombé sur un mec qui s'appelle Manu, qui apparemment est un figure relativement connue parmi les musiciens rock de Nice, qui est un tueur. Mais un TUEUR. C'est le John Myung des Alpes Maritimes. Et je dis pas ça du tout en rigolant, il a une vélocité, une précision, un timing...c'est incroyable. Et en plus, un toucher, un son, il a tout ! Si jamais quelqu'un cherche un bassiste de cet acabit, il y a ce mec là qui ne fait rien en ce moment, il y a vraiment un talent à prendre. Donc il a auditionné pour nous, et on lui a dit "RESTE !!!", et il nous a dit "Ouais, mais vous faites de la musique pas assez compliquée, moi je veux faire du Dream Theater". Et puis finalement il nous a dit "Allez, finalement je joue avec vous", et puis au bout de quelques semaines, il a changé d'avis, et on avait un live qui était prévu depuis quelques temps, qui tombait le 12 septembre (ndr : 2009), et il devait se libérer. Mais là, rien à voir avec le fait qu'il lâche l'affaire ou quoi que ce soit, simplement, il travaille de nuit et on lui a refusé sa soirée. Donc on a appelé Elrick, qui était malade. Disons qu'on a appelé...je pense avoir appelé 20 bassistes, et pas des moindres, celui de Spheric Univers Experience, d'Anthropia...tous ceux étant dans le coin...



Serveur : Terminé ? Un petit dessert ? Café ?

Arvi : Vous voulez boire quelque chose ?

Fred : Un Coca pour moi.

Spade : Et un Ice Tea.

Arvi : Ah attends ! L'Ice Tea, vous le faites maison, ou c'est le Ice Tea canette ?

Serveur : Maison, maison...

Arvi : Alors, deux !

Spade : Ice Tea maison ?

Arvi : Oui, le thé glacé maison. Il font du thé, ils mettent des glaçons, du sucre. Pas à la canette quoi. Du thé glacé. Oh ! Faut sortir un peu là, mon bon Rémi !

Spade : Non mais je me dis "maison", ils mettent des pèches, ils mélangent...

Arvi : Et des briques.

Spade : Oui enfin bon, le thé glacé comme en Amérique quoi...

Arvi : Donc, on a cette date. Et tous les bassistes que j'ai appelé, avaient soit en enregistrement, soit le mariage de leur frère, soit un concert, soit ils faisaient le son, parce que certains sont multi tâches. Certains nous ont même dit "Ouais, ça aurait été cool" mais au final, personne ne pouvait, et on est à 2 semaines du live. Alors, est-ce qu'on annonce qu'on ne participe pas ? On devait jouer avec Shoot to Kill et Style Trip. Est-ce qu'on joue avec un bassiste sur bande ? Et puis là, le fils de Fred, qui est guitariste, nous dit "Mais si vous voulez, je prends la basse, les morceaux je les ai écoutés what millions de fois, je peux les travailler et je vous dépanne pour le concert." On avait jamais pensé à lui, et bien sûr, on lui dit « super, merci, fais-le ». Et donc, il a eu 10 jours pour préparer 6/7 morceaux. Même si il les connaissait, si il les avait dans l'oreille, il n'a eu que 10 jours pour les préparer. Il a tout relevé, tout joué, et au final, il les a joués parfaitement le soir du concert. Et du coup, on s'est dit "Est-ce qu'on lui propose le poste ou est-ce qu'on cherche à côté..." Et je me disais qu'il y avait quand même pas mal d'avantage. Niveau logistique, il habite au même endroit que Fred, donc c'est plus simple pour les répets, et puis il est jeune, donc il peut nous apporter d'autres choses niveau influences, niveau humain, niveau public, parce que le soir de ce fameux concert, tous ses potes sont venus, et sinon, et il va aussi se rendre compte que c'est une putain de chance à son âge et en échange, il va donner tout ce qu'il a. Donc, on lui a proposé le poste, et là c'est fait. Il connaît tous les morceaux, c'est un super musicien, et surtout, pour lui, le meilleur reste à venir.

Donc voilà, maintenant, il y a les 3 vieux cons du début, guitares et batteries, et nouveau bassiste, qui à termes fera des chœurs aussi je pense, et nouveau chanteur.




CHAPITRE II : Mutation

Spade : Et est-ce que ça a influé en quoi que ce soit sur la direction de l'album ?

Arvi : En fait, tout l'album a été composé et enregistré avant qu'on change le line-up. Les lignes de chant ont été écrites avant que Dave ne vienne. Alors, il y a des parties qu'il a modifié, soit parce qu'il n'arrivait pas à faire exactement ce que le lui demandais, soit parce qu'il proposait un truc où je disais "super, on garde". Cet album, c'est vraiment l'album de l'ancien Toxxic Toyz, joué par le nouveau Toxxic Toyz, donc ce sera le troisième album qui sera le vrai premier album de ce line-up.

Spade : Et malgré tout, tu disais tout à l'heure que les morceaux on vraiment été créés ensemble cette fois-ci.

Arvi : C'est à dire que chacun apporte des riffs, des trucs, mais chaque morceau est un collage de toutes ces choses. Tout le monde est libre de dire "oh tiens, la ligne de chant, on pourrait trouver mieux". C'est pour ça que je dis que c'est un travail de groupe. A part 2 morceaux, c'est du travail de groupe.

Spade : Et vous arrivez à l'entendre sur l'album ? Car, en tout honnêteté, ça sonne plus homogène.

Arvi : Sur F.E.A.R, les 3 seuls morceaux de groupe, c'est "Magic Kingdom", "Mistify" et "Broken Mirror". Les autres sont arrivés par moi ou Fred, quasiment en entier. Donc, est-ce que ça s'entend, ça je n'en sais rien, c'est à l'auditeur de dire...

Fred : Disons qu'on l'entend, parce qu'on sait ce qu'on a fait, ce qu'on n’a pas fait. Et on voit comment la structure des morceaux a été amenée et quel est le résultat, on se rend compte de cette évolution là, et si quelqu'un a assez écouté les titres du premier album et qu'on lui dit "tiens, ce morceau c'est lui qui l'a amené, celui-là c'est un mélange des deux", il va certainement comprendre la façon qu'on a eue de penser les constructions de morceaux et il va mieux se rendre compte qu'il y a une imbrication différente que tu ne trouveras pas sur le premier album.

Arvi : Je pense que Mutation est plus cohérent en lui-même. C'est vraiment le même groupe, , mais je pense qu'on a trouvé une identité : ça c'est Toxxic Toyz ! Après, ça ne veut pas dire que le prochain album ressemblera à Mutation, parce qu'avec 2 nouveaux membres, ça va changer la donne aussi, mais le premier, c'était un patchwork on va dire, il y avait encore les morceaux, on pouvait identifier les morceaux, niveau culinaire hein, pas musical... Là, vraiment, c'est notre recette, ya plus de grumeaux. C'est comme ça qu'on le pense.



Spade : Quelle est l'origine du nom "Toxxic Toyz" ?

Arvi : On a l'air de gros déconneurs, mais tu vois, quand on a choisi le nom "Toxxic Toyz", on voulait pas s'enfermer dans un style. Bon, un peu raté parce que les gens pensent à du glam...mais bon, on voulait un nom à la fois méchant et fun. On se serait appelé "Desintegrator", ça aurait été autre chose.

Spade : Et d'où vient l'inspiration des textes ?

Arvi : J’ai écrit tous les textes…on était parti sur l'idée d’un concept-album, mais sans "faire un opéra", c'est-à-dire des morceaux qui se suivent chronologiquement, mais d'avoir un thème global qui est vraiment ce que dit le titre, "Mutation". Pour moi, en tant que race humaine, on arrive vraiment à un tournant. Qu'y aura t-il derrière ? C'est entre nos mains, on a encore la possibilité de choisir, mais la plupart des gens ne le savent pas. Ils vont droit dans le mur parce qu'ils se disent "je n'ai pas d'autre choix". Donc, sans vouloir être un donneur de leçon, un moralisateur, ou sans prétendre que j'ai compris mieux que d'autres, j'ai parlé de tout ça. C’est le thème récurrent.

"Là, je vais présenter sous forme de track by track, puisqu'Arvi va énumérer tous les morceaux pour en parler"

Racing the Clock : Comme son nom l'indique, c'est un course contre la montre. Voilà où on en est et il faut se dépêcher de décider ce qu'on doit faire.

Chaos : C'est un morceau où je dénonce un petit peu ce que l'on appelle le "nouvel ordre mondial", toutes les lois nouvelles qu'on nous impose, que ce soit en France, dans le monde, les règlementations, on est de plus en plus fliqué, partout dans notre vie, personnelle, privée, sexuelle, alimentaire …on a de moins en moins de liberté. Dans le texte, je dis que le chaos, c'est quand même la manière dont la nature marche, et qu'on est en train de complètement s'en éloigner. La nature tente des trucs, trouve la bonne solution et reste dessus. Alors que l’humain essaie d'imposer en force des solutions qui ne sont pas les bonnes.

Time for Action : Ben là, il est ptèt temps qu'on arrête de se tirer dans les pattes, les uns les autres, qu'on se mette tous ensembles. Et si on descend TOUS dans la rue, il n'y aura jamais assez de CRS pour nous contenir. Et on pourra même leur dire "Eh les gars, on est dans le même camp si vous réfléchissez 2 secondes". C'est les mecs d'au-dessus qu'il faut déboulonner, pas entre nous qu'il faut se taper sur la gueule.

Innocent Blood : Sous forme métaphorique, c'était comment certaines personnes, d'une signature ont le pouvoir d'envoyer à la mort ou la déchéance des milliers, voire des millions d'individus, et là, c'est comme si ces personnes se nourrissaient de l'énergie dégagée quand les autres meurent. Et récemment j'ai lu un bouquin où je me suis dit que ce n'était pas si métaphorique que ça...bref, ça c'est ma petite parenthèse !

Worth Gold : C'est vraiment l'idée de...c'est marrant, tous ceux qui ont lu le texte m'on dit "Ah, tu parles de la crise !", sauf que ça a été écrit avant... C'est comment tout devient négociable. Le refrain dans "Worth Gold", ça dit (ndr :en anglais bien sûr) "Le temps arrive où l'eau va valoir de l'or", et j'en suis convaincu. Bientôt, on va nous privatiser l'eau. Ya pas de raison, tout est privatisé, pourquoi pas l'eau ? Et puis, si tu détiens l'eau, plus personne de moufte. "Ah ouais ? T'es pas content ? Tiens j'te coupe le robinet !" On va y arriver, tout est négociable aujourd'hui, tout se joue en bourse, plus rien n'est sacré. Bon tu vois, je suis pas religieux, mais il y a des valeurs qui étaient intouchables à une époque. Plus rien n'est intouchable, tout se monnaye. C'est ce que j'y raconte.

The Plague : "The Plague", ça peut vouloir dire soit "le fléau", soit "la peste", moi je le pense plutôt comme "fléau". Donc là, l'idée, c'est que le fléau des temps modernes, en plus de tout ce que j'ai dit dans les autres morceaux, c'est l'indifférence. C'est-à-dire qu'on est tellement blasé de voir les gens mourir de faim, se faire torturer dans des guerres, à la télé, que ça nous en touche plus une. On est là, on regarde ça, c'est normal, tout est normal ! On voit un mec, à New York, il se fait poignarder, des dizaines de gens sont passés à côté, lui était couché par terre. A la limite, t'as pas toujours le temps ni l'envie de t'occuper des gens, mais juste lui dire "Monsieur ça va ?"...

Spade : Vous saignez pas trop ?

Arvi : Ça prend 10 secondes... à un moment, y’avait une grosse flaque de sang... enfin voilà, c'est ce dont je parle dans "The Plague".

The Garden of Always : le triptyque, le 3 en 1,  qui est composé de  "In The Garden", "Reasons for our Fall" et "Mutation". Ces 3 morceaux résument tout l'album. D'où on est parti, et où on est arrivé. Et après, il y a la ghost track magnifique, mais je laisse aux auditeurs le plaisir de la découvrir (rires).

Fred : Ce sera pour les gens qui ont envie d'acheter l'album...



Arvi goûte son Ice Tea.

Arvi : C'est maison ça ?

Spade : Bah, si c'est comme moi, c'est de l'Ice Tea...Litpon quoi...

Arvi : C'est pas maison.

Spade : Ah non, c'est pas maison, non. C'est...de l'Ice Tea pèche quoi...voilà...on est d'accord.

(le serveur passe)

Arvi : Ca c'est de l'Ice Tea Maison ça ! Moi j'y crois pas.

Serveur : Ben pas du tout...

Arvi : Moi je t'ai posé la question.

Serveur : Je croyais que c'était une blague moi...

Arvi : Ben non, pourquoi ? Faire du thé glacé, ça arrive dans les bars. Tu prends du thé, tu mets du sucre, tu...

Serveur : Ouais ouais mais...

Arvi : C'est pour ça que je posais la question. J'aurais su, j'en aurais pas pris.

Serveur : Moi, j'ai pris ça comme un blague, c'est pour ça que je suis revenu, je vous ai reposé la question...

Arvi : C'est bête...je suis déçu...(rires)

Serveur : Je suis désolé hein !

Fred : C'est normal...

serveur : Rares sont les maisons où ils en font à Nice !

Arvi : J'en sais rien, je pose la question moi ! Il y a carrément des endroits où on peut plus avoir de café frappé.

Serveur : Ah, ça on en fait...

Arvi : Tu vois, c'est le genre de truc...si demain il y a une canette qui s'appelle "Café Frappé", je poserai la question. "Est-ce que c'est maison ou pas ?"

Serveur : Ah non, au shaker le café frappé, au shaker.

Arvi : Du thé glacé, je peux pas te dire si il y a des endroits qui le font...

Serveur : Pas beaucoup à mon avis. Mais j'ai bossé dans un hôtel où ils faisaient le thé glacé à la main... En tout cas, ici , on fait que Ice Tea.

Arvi : Ah, mais je te fais pas de reproche.

serveur : Mais je l'ai pris pour une plaisanterie tu vois.

Arvi : Ben je te paierai pour rigoler alors !



Spade : Bon du coup, on en est où...ah oui ! Dave, Dave...Vous avez mis plein de petites interventions de Dave tout au long de l'album. Pourquoi ?

Arvi : Ben écoute, Dave est américain, on chante en anglais, donc vraiment ce qu'il a dit, je prétends pas toujours comprendre pourquoi c'est drôle ou à quoi ça fait référence, mais je pense que les ricains le comprendront. Et il y a beaucoup d'albums où j'ai entendu ce type de délire, donc vu qu'il en a fait plein, au moins une dizaine, je me suis dit qu'on allait bien en placer quelques-uns. Après, pourquoi telle phrase est placée avant tel morceau, c'est arbitraire, il n'y a pas de raison particulière. Et en plus, si tu sautes les pistes, comme c'est en décompte négatif, t'es pas obligé de les écouter.

Spade : Du coup, la signification des phrases en elle-même...

Arvi : Alors ça, il faut lui demander. Mais sinon, la première, c'est venu d'un soir où on enregistrait et ma langue à fourché, et au lieu de dire "song" je dis "thong", qui veut dire "string". Et il a sorti cette phrase "You know, your ass looks kinda like a bubble without the punk thong thing going on". Alors je sais pas, j'ai l'impression que c'est surtout drôle à dire, ça sonne. Après, ce que ça veut dire...mais bon, ça m'a fait rire, d'ailleurs on entend mon rire juste après... Et la deuxième phrase, comme il vient d'un état du sud, il se l'est joué très redneck avec cet accent très lent, mais encore une fois, il faut aller lui poser la question. Et la dernière piste, ce n'est pas un tambourin, je ne sais pas comment ça s'appelle, mais j'ai ça chez moi, et un jour, en déconnant, il l'a pris et  a chanté la fameuse "ghost-track". Comme c'était enregistré, on a eu envie de la mettre... Et puis il y a le dernier mot, dont on ne va pas parler...ça sera à découvrir...et je trouve ça super que l'album se termine là dessus !



Spade : Bon, on a déjà parlé de pas mal de choses, c'est bien. Mais c'est pas fini. Parlons de l'intro. Est-ce vous qui l'avez composée cette fois-ci ? (ndr : l'intro du précédent album était composée par Phil Giordana, Mr. Fairyland)

Arvi : C'est moi qui l'ai faite, mais bon, comme tu peux le remarquer, ya très peu d'harmonies, de mélodies, c'est surtout une ambiance. Bon, en studio, on a rajouté quelques petits synthés et Willdric a proposé quelques notes, mais on est resté très sobre. C'était pas le but du jeu, vraiment une ambiance. J'espère juste qu'on l'a pas faite trop longue...

Spade : Moi ça ne me gène pas, ça prend le temps qu'il faut pour annoncer le morceau à venir.

Arvi : Voilà, c'est-à-dire qu'elle va sur le morceau suivant, on ne peut pas l'associer à un autre morceau, le riff démarre à la fin de l'intro.

Spade : Et le tout est suffisamment bien collé pour que ça marche.

Arvi : C'est vraiment l'effet qu'on cherchait, et d'ailleurs, on utilise cette intro à chaque concert.

Spade : Par rapport à la couverture, vous avez encore travaillé avec JP Fournier ?

Arvi : Ah, alors on peut en parler, mais on va choisir nos mots.

Fred : Un grand moment ! Très rock n' roll on va dire !

Arvi : Disons qu'il y a eu mésentente, mais au final, le dessin est bien de lui, et il nous convient parfaitement. Je tiens quand même à dire que c'est un putain d'artiste ! Je ne connais pas sa méthode, aérographe, peinture, mais c'est la classe. Autre chose ?

Spade : Si vous avez le temps...

Fred : Ah ben oui, on l'a...mais par contre on va devoir te demander une rallonge, ça fait plus d'une heure là...




CHAPITRE III : Questions diverses


Spade : Avez-vous pour projet de réaliser un clip vidéo, un jour ?

Arvi  : Ah, un jour, oui ! Mais comme je travaille dans le théâtre, je sais ce que c'est d'écrire un story-board, de s'occuper de tout ça. Et pour l'instant, on n'a ni le temps, ni les moyens. Donc il faudrait soit tomber sur quelqu'un de bonne volonté, qui a envie de s'investir et qui nous prend pas trop cher (mise à jour d'octobre : on a trouvé,c’est en route ;-) ! ), soit avoir des sous, avec ce qu'on vend, ou de la part du label. Oui, on aimerait bien, on sait que ça manque à notre arsenal thermonucléaire, mais au niveau investissement personnel, temps et argent, on ne peut pas.

Spade : Et c'était déjà en projet pour l'album d'avant, non ?

Arvi : On voulait faire un clip pour "Mystify" ouais. Mais c'est du gros boulot, tu vois, il faut faire des repérages, avoir des autorisations, trouver des comédiens, des figurants, il faut faire gaffe au facteur météo, comme là, où il va pas tarder à nous pleuvoir sur la gueule (rires)...enfin tu vois, c'est vraiment un gros truc, il faut trouver des gens qui ont une caméra HD, qui ont une table de montage...et moi j'en connais pas. Donc je passe une annonce, cherche bonne volonté pour faire un clip...mais on ne paye pas !

Spade : Ou alors, faire comme Bob Dylan, avec juste des pancartes.

Arvi : On pourrait faire un clip parodique, ou un simple plan séquence avec 2/3 caméras, monter ça vite fait... Mais vu le style de musique qu'on joue, on aimerait faire des clips un peu plus "sérieux" on va dire. Bon par contre, là il nous flotte dessus, donc on va se déplacer...

Spade : Faisons ça oui.

(le temps de déménager)

Arvi : Il va avoir un instant de panique le serveur...



Spade : Alors, est-ce dur d'arriver à concilier emploi et musique ?

Fred : Oui et non. On va pas dire que c'est dur pour les dates ou répéter, on met ça le week-end et puis c'est bon, mais là où ça devient contraignant, c'est quand il faut faire marcher ton imaginaire, te mettre à composer de nouvelles choses, il ne faut pas être fatigué ou stressé, et quand tu bosses, c'est difficile de ne pas avoir les deux en même temps. Donc il y a des périodes avec et des périodes sans.

Arvi : On sait que c'est notre dernière cartouche, donc je pense que tout le monde fait le mieux qu'il peut, mais c'est sûr que si on avait plus de temps à y consacrer, certaines choses seraient plus faciles. Ne serait-ce que travailler l'instrument tel quel, puis travailler les parties de Toxxic Toyz. Des fois on se lance des défis, "et si on faisait ça ?". Ouais mais bon...après, quand il faut le sortir à CE tempo là...

Fred : Quand il faut le sortir au pied levé en live...

Arvi : On essaie d'avoir une démarche professionnelle, même si on n'a pas toujours les moyens de faire ce qu'on voudrait.

Fred : C'est pour ça que si on pouvait vendre 10 millions d'albums, ça nous arrangerait.

Spade : Remplir le Stade de France 2,3 fois...

Arvi : c'est pas grand chose.

Spade : Ou alors vous en achetez 10 millions et vous faîtes un prêt.

Fred : Voilà, un prêt à 10000, puis les potes font pareils.

Spade : Enfin, de toutes façons, vous vous considérez comme un groupe relativement soudé qui a vraiment envie d'aller de l'avant...

Fred : oui je pense que tous les membres du groupe, jusqu'à preuve du contraire, ont la même optique, donc il n'y a pas de raison que ça le fasse pas. Après, les aléas de la vie, on ne les connait pas, mais avant qu'on décide d'arrêter cette expérience là, il faudrait qu'on ait mis la barre assez haut. Enfin, c'est mon avis. On a tous eu des expériences passées, des groupes qui ont plus ou moins duré, on n'a pas 15/20 ans (ndr : sauf pour Tomy, le nouveau bassiste...) donc on a une autre vision des choses qui fait que même si des fois il y a des tensions, on arrive à trouver des compromis acceptables et acceptés par tous, donc il n'y a pas de raison qu'on s'éclate la tronche à coup de guitare et qu'on arrête du jour au lendemain.

Arvi : Surtout qu'aujourd'hui, on est signé, on a un chanteur américain, des dates là-bas qui sont envisageables...on est parti pour au moins 3 ans. Je pense qu'il y aura un troisième album, , des concerts à l'étranger. Quand on arrivera en 2013, ça fera 10 ans que le groupe existe, et il sera  temps de faire le bilan, se retourner et voir si ça vaut le coup.



Spade : Parlons de vos influences. Moi, personnellement, j'ai du mal à faire ressortir vos influences dans cet album.

Arvi : Ben moi je prends ça pour un super compliment, le meilleur que tu pourrais nous faire, ça voudrait dire que l'on a vraiment notre propre identité.

Spade : Bon oui, la voix ressemble à celle de Russel Allen.

Arvi : Mais ils sont tellement peu à ressembler à Russel Allen donc...oh tu l'as vu l'avion de chasse !

*l'avion de chasse en question est juste une passante, fort jolie au demeurant*

Fred : En effet.

Arvi : C'est la pause "meuf" là...

Fred : Mais revenons à nos moutons.

Arvi : Tu pourras mettre ça dans l'interview. (rires)

Fred : "Le guitariste/choriste n'est qu'un gros obsédé".

Arvi : Et d'ailleurs, je m'adresse à...

Fred : Des couilles à la place du cerveau !

Arvi : Non, non...je m'adresse au futur public. Si vous pouvez venir avec vos sœurs, ça serait super.

Fred : Mais alors sans soutien-gorge et sans culotte, ça va plus vite.

Spade : Vous avez pensé à la caméra sur scène, comme Mötley Crüe ? En Europe pas trop, mais aux États-Unis, les femmes se dénudent volontiers.

Arvi : Ben c'est pour ça qu'on veut aller aux États-Unis ! On n'en a rien à foutre de la musique ! (rires)

Fred : On n'y va que pour les nichons !



Arvi : Bon, donc tu disais qu'on ressemblait à personne. Franchement, c'est le meilleur compliment que tu puisses faire à un groupe. Sur certains passages, genre 4 secondes, certains m'ont dit "Ah ! Ça, ça c'est Megadeth ! Ca c'est Anihilator ! Ca c'est Maiden !", mais donc, c'est très ponctuel.

Spade : Et au final, quelles sont donc vos influence pour composer ?

Fred : les influences, c'est ce qu'on écoutait avant  même de commencer la guitare. Moi, à l'époque, c'était Richie Blackmore avec Deep Purple, Rainbow, Whitesnake, des guitaristes comme Gary Moore qui m'a vraiment scotché la tronche, John Norum, Doug Aldrich. Bon, après, yen a plein d'autres, mais c'est vraiment ceux-là que je ferais ressortir en premier.

Arvi : je ne sais pas vraiment, parce que...

Fred : Et Jimmy Hendrix !

Arvi : ...j'ai joué tellement de reprises, de styles différents. A part le jazz et le latino, j'ai vraiment joué de tout. Donc des fois, je vais me dire "tiens la mélodie, je la ferais bien comme Moloko, un groupe de trip-hop, tiens, là, comme Prince". Et même si ce n'est pas du métal, sans pour autant tomber dans le funk ou le trip-hop, on en retrouve une trace. On a un morceau qu'on a pas encore exploité, où, à postériori, en écoutant la ligne de chant, je me suis dit "Ah ben oui, c'est Stevie Wonder", pourtant sur un morceau métal. Et rares sont ceux qui le remarquent.. Les groupes qui m'ont le plus influencé, je dirais Maiden, Accept, Queesrÿche, Metallica, ce sont des groupes que j'ai tellement ecouté...Extreme aussi, j'adore Nuno. Et pour moi, la Sainte Trinité : Dieu le père c'est Steve Vai, le Saint Esprit c'est Pantera et le fils c'est Dream Theater.

Spade : En parlant de Dream Theater, toujours aussi fan ?

Arvi : Et bien non. Il serait temps que ça s'arrête. Pour moi, Octavarium, c'est l'album de trop. Et ceux qui ont suivi, attention, ça joue toujours à un niveau que nous n'atteindrons jamais, mais ils ont mis la barre tellement haut, ont été tellement inventifs, que, à part Falling Into Infinity, jusqu'à Train of Thought, ya rien à jeter. Et donc, au lieu de sortir un album tous les 2 ans, c'est bon quoi, ils peuvent attendre 5 ans et en faire un qui tue. Je veux dire, ils ont plus rien à prouver. Ou alors ils ont des crédits à rembourser, comme Jeff Beck qui refait de la scène quand il veut s'acheter une voiture.

Spade : Et sinon,...

Arvi : Ah oui, avant que j'oublie, une grosse influence que pas mal de gens ont remarqué, même si ça concerne les premiers albums c'est Megadeth bien sûr... Des morceaux comme "Innocent Blood" ou "The Plague", on nous a souvent dit "Oh, c'est Megadeth ça". Alors attention, pas de plagiat, mais disons l'esprit Megadeth. Et Mustaine, c'est une référence pour moi.

Fred : C'est clair que je penche aussi de ce côté. Si on doit faire une comparaison, bienvenue ou pas, Megadeth/Metallica, pour moi, c'est Megadeth.

Arvi : Ouais, mais Metallica ils ont la science du riff. Megadeth, c'est plus les morceaux en eux-même. Mustaine, c'est un compositeur, Hetfield, c'est le riff qui tue. Bon alors, le vrai Metallica hein, pas le Metallica pédé. Pas Load, Reload et St.Anger, je te parle de Metallica. Pas de Pédallica.

Spade : Et le dernier, vous l'avez écouté je suppose ?

Arvi : Death Magnetic, ouais. Je trouve que les morceaux sont un poil longs, mais ils ont vraiment retrouvé l'esprit.



Spade : Vous avez vu, il y a une vague de mort intensive ces derniers temps : Peter Steele, Paul Gray de Slipknot, Dio,...qu'est-ce ça vous inspire ?

Fred : On a Brett Michaels qui est passé pas loin aussi, qui a eu une attaque cérébrale...

Arvi : Dio, c'est une grosse perte...enfin, si vous voulez en prendre un chez nous, prenez Fred !

Fred : Je ne suis pas d'accord.

Arvi : Bon, Dio, sans son cancer, il aurait eu encore quelques belles années devant lui, mais à 68 ans, il l'a déjà faite sa carrière. Le bassiste de Slipknot, je sais pas quel âge il avait, mais c'est autre chose. Après, je sais pas de quoi il est mort...
Sinon, je me rappelle, c'était dans un numéro de Hard Rock Magasine, avec des statistiques des morts dans le rock, la plus grande cause de mort : les accidents d'avions, et en 2e position la drogue.

Spade : Ah ben, si ils comptent la moitié de Lynyrd Skynyrd, forcément...

Arvi : Ben t'as Buddy Holly et Ritchie Valens de La Bamba, Randy Rhoads...

Fred : Le blues-man de Stevie Ray Vaughan qui s'est tué en hélicoptère aussi.

Spade : Daniel Balavoine aussi...

Fred : Daniel Balavoine.

Arvi : Dans un autre registre (rires). Remarque, tu l'aurais fait chanter dans un groupe de métal, il aurait mis la cartouche à tout le monde !

Fred : Il aurait éclaté tout le monde !

Arvi : Après ce qu'on en pense, je n'en sais rien…. on a de la chance, on a pas de toxico dans le groupe, ça nous empêche pas de fumer un truc de temps en temps.

Fred : Ça c'est toi...

Arvi : ...enfin bon on n'a pas de souci de ce côté-là…

Fred : mais autant demain, on part en tournée aux US, l'avion tombe dans la mer et puis voilà !

Arvi : Il y a un chanteur de soul, Curtis Mayfield, qui n’est pas mort, mais est resté très abîmé d'un spot qui s'est décroché sur scène et lui est tombé sur la gueule.

Spade : Pas de chance...

Arvi : Enfin bref, Dio...bon, Slipknot j'ai jamais accroché, donc ça me touche moins mais Dio... Ah oui, je voulais dire un truc quand même : je suis allé voir sa bio et je me suis aperçu qu'il était né en 1942. Donc, ce qui veut dire qu'en 1979, quand il enregistre le premier album dans lequel il va chanter avec Black Sabbath, il a déjà 37 ans. C'est mon âge. Et même si je sais que Dio a chanté avant, j'estime que sa carrière a vraiment démarré avec Black Sabbath.

Fred : Il avait joué avec Elf et Rainbow.

Arvi : C'était après, Rainbow.

Spade : Non, avant.

Fred : Oui, 76, quand Blackmore est parti de Deep Purple.

Arvi : Et donc je me dis qu'on est tous des quadras, à part le bassiste, mais du coup, il nous reste du temps, je veux dire, c'est envisageable qu'on ait une "carrière".

Fred : Toute proportion gardées bien sûr, mais ya moyen de se faire plaisir.

Arvi : Si les choses décollent pour nous, il nous reste peut-être 10/15 ans à en profiter.

Fred : Moi je prends, on va pas s'emmerder la vie !

Spade : Et par rapport à Dio, je crois qu'autour de cette table nous étions tous aux Gods of Metal l'été dernier (2009), ça doit faire quelque chose de l'avoir vu en si grande forme avec Heaven & Hell.

Arvi : C'était la première fois pour moi, et je me souviens avoir pris une superbe photo. Bon j'en ai pris plusieurs, mais j'en ai une particulièrement belle. Et sinon, j'ai une putain de belle photo de la chanteuse d'Epica, qui est incroyable. J'aurais dû la vendre dans les magasines tellement elle est incroyable. Elle est en train de...et elle a des seins comme ça ! Elle a ses longs cheveux roux, elle est en train de secouer la tête en arrière, ça lui fait une putain de crête, ça fait un soleil. Donc je la vends pas cher, si il y a des gens intéressés (rires).

Mais ouis Dio, j'étais très content. Cette année, aux Gods of Metal, yavait deux groupes que je pensais jamais voir un jour sur scène. Déjà, Dio, même si j'aurais préféré qu'il chante du Dio, mais j'étais content de le voir sur scène. Et il avait vraiment la voix. Et puis Tesla. C'est un groupe que j'adore ! Ya quatre albums avant qu'ils se séparent, plus un live, c'est du tout bon. Ils ont ce côté bluesy à l'américaine et ce côté heavy metal du début des années 80, un chanteur avec une voix type Bon Scott, genre bluesman haut-perché, et derrière, ça envoie aussi bien du hard rock que du heavy, c'est un super groupe.

Fred : Moi, j'étais content de voir Heaven & Hell, parce que justement, c'était la formation Black Sabbath de l'époque, de l'album "Live Evil", ce truc, à sa sortie, il a fusé sur mes platines. J'était content de voir ça parce que ça m'a ramené très très loin en arrière, et tout ce qu'ils ont joué, c'est quasiment le "Live Evil", et on se retrouve dans cette ambiance là...pour moi, c'est la plus belle époque de Black Sabbath. Dio, quand il a intégré Black Sabbath, le groupe était à son apogée. Musicalement et vocalement...

Arvi : Le Ozzy de l'époque, c'était pas un pédé ! Lui aussi respect. Même si il a débordé plein de fois, même si il n’a plus de voix, c'est...c'est Monsieur Osbourne quoi !

Fred : Je suis d'accord avec toi, mais je pense que quand tu compares les deux, y’a pas photo, Dio était un cran au dessus.

Arvi : Dio  a une voix unique, et Ozzy, c'est le champion du monde de la ligne de chant. T'entends le morceau trois fois, tu l'as retenu. Et quand il montait à l'époque, ça ne  rigolait pas !

Spade : Comme Ian Gillan. Avant il montait, maintenant il peut plus...

Arvi : Ouais, mais ces chanteurs là, ils ont donné tu vois. Par exemple, moi qui suis un grand fan de Pantera, sur Cowboys from Hell, il arrive encore à monter dans les aigües, sur Vulgar Display of Power,c’est fini. Si quelqu'un a un bootleg de la tournée "Cowboys from Hell" de Pantera, je prends ! Je veux entendre Anselmo à l'époque où il avait encore des aigües. Et ces mecs ne sont pas usés parce qu'il fument quelques paquets de clopes, mais parce qu’ils tournent sans arrêt, et à un moment...tu vois, on a pas ce problème avec la guitare. Tant qu'on n'a pas d'arthrite, on pourra jouer ! Un chanteur ou un batteur, ya un moment où le corps ne suit plus. Et Dio, l'année dernière, c'était impressionnant, d'arriver encore à bouger et à chanter comme ça.

Fred : Alors ouais, il va moins chercher dans les aigües que sur les originaux...

Arvi : Oui, mais il avait toujours ce grain...et notre chanteur, Dave, je trouve parfois qu'il a un truc de Dio, c'est incroyable. Tu réécouteras pour voir si ça saute aux oreilles.



Spade : Allez tiens, que pensez-vous du téléchargement illégal ?

Arvi : Ben, je ne sais pas si ce sera possible, mais j'aimerais bien écrire dans le livret: "Si tu a téléchargé ou copié cet album, ça veut dire que tu aimes notre musique, merci à toi. Maintenant, tu peux nous envoyer un chèque de 1 dollar, ou 1 euro, et on ne cherchera pas à savoir qui tu es." Tu vois, tant que tu participes à l'effort. Parce que, j'ai appris un truc récemment, qui demande à être vérifié, mais je pense que c'est vrai : quand un artiste connu, disons Steve Vai, qui a vraiment un public qui le suit, mais qui ne remplit pas les stades, doit passer en france, pour savoir où le faire passer, ils font des statistiques des albums achetés dans certaines zones géographiques. Et si dans telle zone, tout le monde l'a téléchargé, tu te dis "Ah ouais, dès qu'il passe je vais le voir !", et bien il ne passera pas...parce qu'il n'y a pas de vente d'album qui le justifie. Bon, je comprends qu'on télécharge, j'ai moi même beaucoup téléchargé, et  j'ai découvert Andromeda comme ça. Et j'ai acheté tous les albums. J'ai découvert Pagan's Mind, j'ai racheté des albums. Et j'ai découvert un groupe qui s'appelle Throwdown, ils ont fait un album il y a 2 ans qui s'appelle "Venom in Tears", c'est Pantera. : le son de Pantera, l'esprit Pantera, la voix d'Anselmo, incroyable. Alors j'ai acheté cet album. Après, j'ai téléchargé les autres albums et c'est plutôt hardcore violent donc je ne les ai pas achetés, mais justement voilà l’utilité du téléchargement : tu écoutes, comme si tu l'avais emprunté à ton pote, et tu te fais ton opinion. Maintenant, si tu l'aimes, vas l'acheter ! En plus, le son mp3, c'est de la merde. Prends un morceau que tu connais en mp3 et en cd, la différence est flagrante, et j’te parle pas du vinyle ! A part certains mp3 échantillonnés en 400, mais lourd à télécharger, en 192...il te reste plus rien ! Les grosses caisses, les cymbales, on dirait du verre ! La caisse claire, du sable ! Et à la limite tu télécharges Jackson, U2...tu leur fait quand même un manque à gagner, mais ils n’en ont pas besoin pour faire un album. Des plus petits groupes, si tout le monde se met à télécharger, ils ne feront plus de concerts parce qu'il n'y aura pas d'achat de disque, et il ne sauront même pas que leur musique est appréciée. Je veux dire, un groupe peut splitter à cause de ça. Si l'album te plait, il faut aller l'acheter.

Fred : Voilà, je pense que ça peut être utile pour découvrir des groupes que l'on ne connait pas, ça t'évite de te planter dans tes achats. Quand tu télécharges un disque, tu vas l'apprécier ou pas, mais si tu l'apprécie, c'est bien d'avoir la démarche de l'acheter.

Arvi : Et surtout qu'un an après leur sortie, t'as moyen de les trouver moins chers ou d'occasion, sur des sites comme Amazon ou PriceMinister. Un disque, il vaut mieux l'acheter d'occasion que ne pas l'acheter du tout. Et j'aime avoir un beau produit dans les mains.

Spade : J'ai déjà acheté des albums sans savoir ce qu'il y avait dedans, juste à cause du packaging. C'est comme ça que j'ai découvert Dream Theater d'ailleurs.

Fred : Et t'as un truc beau à regarder et plaisant à écouter.

Spade : Ceci dit, je me suis un peu planté avec le dernier Manowar...

Arvi : Dans celui là, ya que la boîte qui est en métal... Enfin bon, le téléchargement, faut que les gens comprennent que ce n'est pas seulement une histoire d'argent. T'as des groupes qui vont vendre 10000 cd, alors que il y a 50000 fans qui écoutent leur musique. Si ces 50000 se faisaient connaître, ça serait tellement bien. Faites-vous connaître.

Fred : Ça montre au groupe et au label qu'il y a des gens intéressés.

Arvi : Donc achetez des disques, et venez aux concerts.

Fred : Et pour des groupes comme nous, ça permet de financer les albums à suivre, et ça c'est important à savoir.

Arvi : Faire un album, c'est quelques milliers d'euros. Et encore, on se démerde bien, parce que j'enregistre tout chez moi, je fais tout le montage, on n'a besoin de payer qu'un mix et un master. Si il faut se payer un studio, un album, ça te coûte au bas mot 8000 euros. Moi, j'ai les compétences et le matériel pour, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Donc faites-vous connaître, allez sur les forums, dites que vous existez. C'est comme la fleur du Petit Prince, ou comme les femmes, faut leur dire qu'on les aime.

Spade : Et vous pensez que la scène métal est en ascension, ou plutôt en train de se casser la gueule ?

Arvi : Ben déjà, on est dans le mauvais pays. Ya une grosse scène métal en France, mais surtout dans le métal extrême. J'ai cru comprendre qu'il y avait de très bons groupes de black, de death, de néo machin core, mais dans le métal "mélodique", ya moins de monde. Et des tas de groupes ont le problème qu'on a eu pendant des années : trouver un chanteur. Bon, t'as le mec de Style Trip qui se démerde super bien, à la basse et à la voix. Manigance qui s'en sort bien avec Didier.

Fred : Il y a aussi un groupe qui s'appelle Ares, que j'ai découvert récemment avec une bonne réputation dans leur coin.

Arvi : Un autre problème : les gens ne viennent pas aux concerts. A un moment, faut arrêter de tortiller du cul. Si le concert est à 30 bornes de chez toi, que tu dois prendre ta voiture et que t'as la flemme, alors ne vas pas te plaindre qu'il se passe jamais rien. Déjà qu'en France c'est la croix et la bannière pour faire jouer des trucs un peur durs, si en plus tu te casses le cul comme Marc du festival Tomawok qui s'est ramassé 2 fois, c'est terminé, il n’organise plus. Il n’a peut-être pas de gros moyens pour s’offrir des "têtes d'affiche", mais il a fait venir des groupes d'Espagne, d'Italie, et faisait 2 festivals par an. Et même si des fois, je n’ai vu que des groupes qui me saoulaient, au moins j'étais là, à discuter avec plein de gens. Et au final, c'est une opportunité de découvrir pas mal de groupes, t'en as 5/6, et ça coûtera jamais plus de 20 euros. Tu vas au McDo à 2, ça te coûte 20 euros ! Il faut aller aux concerts  Qu'est-ce que tu as à perdre à y aller ? Quand t'as un festival en Allemagne ou en Italie, si tu te dis "Merde, ya que 2 groupes qui me branchent vraiment", vu que tu dois te payer le trajet, le logement, le truc, le machin, tu y réfléchis à 2 fois. Mais quand c'est tout près de chez toi, il faut y aller.

Fred : Je ne compte plus les fois où je suis allé voir des petits groupes, soit parce que je connaissais un des musiciens, soit car tout simplement, je n'avais rien d'autre à faire de ma soirée. A 10 euros, j'y vais, on verra bien !

Arvi : Si les gens téléchargent, et qu'en plus ils préfèrent regarder la nouvelle star, il ne faut plus jamais qu'on les entende se plaindre.

Fred : Parce que nous aussi on est bien content que les gens fassent cette démarche et viennent nous voir en live, donc je pense que c'est la moindre des choses d'avoir cette attitude, pour leur montrer que nous aussi, on s'intéresse à ce qu'il se passe, sur la scène locale ou régionale.

Arvi : Et puis c'est l'occasion d'avoir un avis à soi. Tu vas voir un groupe, tout le monde te dit "C'est de la merde", tu vas ptèt trouver ça bien, et inversement. Au moins, tu as ton opinion.

Spade : Déjà, grâce aux festivals tomawok, j'ai découvert Kragens et vous, les Toxxic Toyz, et je ne compte plus les découvertes liées au Volume (toute petite salle niçoise).

Arvi : Ben ouais, le Volume, ce n'est jamais plus de 5 euros. "Ah non, je viens pas, je connais pas les groupes, gnagnagna,..." Mais qu'est-ce que t'en as à foutre ? T'as quoi de mieux à faire, tu vas rester chez toi, à regarder TF1 ? Vas-y, sors !
Et même à Picaud, on a été un peu déçu. La salle n’était remplie qu'à moitié. Pourtant on avait notre nouveau chanteur, Kragens, ça faisait 2 ans qu'on ne les avait pas vus dans la région. Alors quand j'entends les niçois te dire "Ouais, mais c'est à Cannes,...", franchement, ya des coups de pieds au cul qui se perdent.

Fred : En bagnole, en train, c'est vraiment à côté. Le problème c’est que certains sont de gros flemmards, qui ne se déplacent que pour les têtes d'affiche, pour pouvoir dire "J'y étais !" Et encore, "si c'est pas mon groupe préféré,...", je trouve cette attitude là déplorable. Quand t'écoutes ce genre de musique, c'est que t'es passionné à la base. Alors fais le déplacement. Ou alors t'es pas passionné du tout, et alors là, ok, on n'est plus dans le même cadre de discussion.

Spade : Bon alors, j'ai plus vraiment de question, mais il reste les questions "stupides" Heavylaw. Donc, si vous pouviez jouer avec un personnage de Disney sur scène, ça serait qui ?

Arvi : Taz. Le diable de Tasmanie. Ah, Disney ? C'est la Warner ça...

Spade : Et ouais...

Arvi : De Disney ?

Fred : Pocahontas en levrette sur la scène.
(gros éclats de rire, on n'est pas des métalleux pour rien...)

Arvi : Moi, alors...ça serait Doris le poisson.

Spade : Et maintenant, si un génie vous apparaissait, et vous permettait de choisir 2 vœux chacun.

Fred : (se marre)...je voudrais avoir du talent...(rires)...nan euh...une carte bleue open, pour pouvoir tout acheter et dévaliser les magasins de musique.

Arvi : Moi, j'ai un vœu bizarre, parce que, à la base, j'aurais dit "pour toujours", mais genre, pendant 3 ans, ce n'est plus possible, pour personne...de mentir.

Spade : Pas mal.

Arvi : Impossible de mentir.

Spade : C'est la guerre civile !

Arvi : Voilà, si j'étais politicien, le mensonge serait un crime.

Fred : Bon, comme c'est l'arme qu'ils utilisent en permanence...

Arvi : Comme "Menteur,menteur", avec Jim Carrey, mais pas que pour une personne, pour tout le monde. On est tous à égalité du coup, personne ne peut en profiter. Et pendant 3 ans parce que au bout de 3 ans, on peut dire "c'est bon, les choses ont changé"...

Spade : Si on tient jusqu'à 3 ans.

Fred : Ouais, si tout le monde n'est pas mort avant...

Arvi : Et il me reste un deuxième vœu alors ?

Spade : Oui, tu as le droit à 2 vœux.

Arvi : Euh … que Jennifer Conelly tombe amoureuse de moi.

Spade : C'est très bien !

Fred : Et moi...alors...pour un deuxième vœu...pfff...

Spade : Un gros gâteau au chocolat ?

Fred : Etre à l'abri du besoin, tiens !

Spade : C'est général au moins !

Arvi : Tu veux dire ne plus faire caca ? (rires)

Fred : Ah ouais, faudrait que ça disparaisse, quel gain de temps.

Arvi : Plus rien à sécréter, plus rien à évacuer.

Spade : Ahem, euh, avez-vous des choses à rajouter ?

Arvi : Aimez-nous !

Fred : Voilà, et achetez nos disques !

Arvi : Et je ré-insiste, "faites-vous connaître" ! Vous aimez notre musique ? Venez sur le forum, inscrivez-vous. Vous aimez notre groupe, le visuel du groupe, les t-shirts ? Vous avez pécho votre meuf sur notre musique ?

Fred : Envoyez-nous les vidéos !

Arvi : Et laissez des liens pour qu'on vous contacte.

Fred : Eh, tu serais pas en train de laisser un message personnel pour les meufs que tu pourrais pécho en concert, là ?

Arvi : Je te rappelle que Jennifer Connelly est amoureuse de moi, alors...(silence)  ou Marie Josée Croze...

Spade : Un dernier mot pour Heavylaw, ou quoique ce soit ?

Arvi : Et ben merci de vous intéresser à nous. Heavylaw  fait partie de ceux qui jouent le jeu depuis le début, c'est une de ces communautés web qui fait vivre le métal.

Spade : Et bien c'est pas mal, ça fait 2 heures ça !

Fred : J'suis sur, ça fait 30 minutes qu'il est mort ton truc.

Arvi : Et il ne pleut plus !

Spade : Bon alors, merci beaucoup pour tout votre temps.

Arvi : Mais ça nous fait plaisir.

Spade : Et à la prochaine alors !


0 Comments 28 juillet 2010
Whysy

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