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Il y a de ces groupes dans le paysage métal qui signent avec un label, acquièrent un nom, gagnent en popularité en réalisant quelque chose qui n’avait jamais été fait, en étant capable d’attirer l’attention du monde par une particularité frappante de leur musique. L’exemple par excellence de ce que j’avance est Apocalyptica, qui a acquis une renommée mondiale en jouant du métal avec une batterie et quatre violoncelles. Aucun autre groupe n’aurait permis meilleure comparaison pour introduire Van Canto, groupe Allemand réalisant un Power Métal a capella, remplaçant les instruments à cordes par les voix de 3 chanteurs.

Leurs techniques, autonommées ‘Rakkatakka’ pour les guitares et ‘Dandan’ pour la basse, permettent une émulation assez précise des instruments à cordes. Ainsi, ces vocaux ne donnent que rarement une impression de chorale classique. Parce que l’interprétation du rythme par un beat-box aurait été beaucoup trop ridicule, seule la batterie conserve sa place d’instrument classique dans la formation. Un chanteur (Dennis Schunke) et une chanteuse (Inga Schraf), complètent l’ensemble, pour interpréter un Power Métal qui, bien que d’emblée peu original dans le fond, s’avère du jamais vu dans la forme. Globalement, le Power vocal de Van Canto se laisse agréablement écouter et n’est pas rébarbatif. On est même surpris de la présence de solos, probablement réalisés par vibration des lèvres et imitant à merveille un guitariste soliste.

Cette forme d’interprétation originale permet au groupe d’intégrer à leurs albums plusieurs reprises de classiques, multipliant ainsi leur exposition médiatique. Les deux premiers opus contenaient ainsi des reprises de Metallica, Nightwish, Manowar, Blind Guardian et Iron Maiden. Le troisième effort du groupe de vocalistes, Tribe of Force, contient quant à lui, en plus de 11 pièces originales, les reprises de Rebellion (Grave Digger), avec comme invité Chris Boltendahl reprenant sa propre pièce, et Master of Puppets (Metallica). Bien que cette dernière s’avère pour le néophyte la pièce idéale pour avoir une idée de la sonorité du groupe, Tribe of Force a du contenu original à revendre, et n’est donc pas qu’un album insipide contenant des reprises anecdotiques.

Time to be Free, My Voice, Tribe of Force s’avère efficaces, parfois épiques, les refrains sont accrocheurs et on se surprend parfois à fredonner les riffs vocaux. Magic Taborea inclut des arrangements symphoniques, Water. Fire. Heaven. Earth. Accorde plus de place à Inga et l’arrangement de la pièce fait penser à certains groupes à chanteuses. Tony Kakko (Sonata Arctica) fait une apparition sur Hearted, qui contient aussi quelques growls discrets, pour un effet de pot-pourri vocal rythmé assez bien maîtrisé. Les pièces de Tribe of Force sont donc assez hétérogènes, se démarquent bien. Par contre, certaines pièces semblent plus molles, presque enfantines (One to Ten). Last Night of the Kings laisse quant à elle un arrière-goût de chorale de Noël.

En fin de compte, ce troisième album de Van Canto s’avère plus marquant que ce à quoi je m’attendais. Bien qu’assez standard dans le monde du power Métal, la composition de la plupart des pièces est suffisamment professionnelle pour affirmer que le groupe aurait réussi même avec des instrumentistes normaux. Cette réalisation n’est pas peu importante, car combinée à une interprétation vocale sans faille sur presque toutes les pièces, elle permet au groupe de s’extirper d’un statut de groupe anecdotique et facilement oublié. Tribe of Force n’es pas parfait, certaines pièces sont plus faibles, les thèmes et structures assez standard, mais mérite tout de même l’attention et l’essai du public. Une surprenante découverte.

Felixbm

0 Comments 09 mars 2010
Whysy

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