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Sorti dans un parfait anonymat, ce qui en dit long sur l'intérêt porté par le label à cet album, voici donc « Trinity », troisième et dernière réalisation du projet Revolution Renaissance monté par l'ex-Stratovarius Timo Tolkki. Dans la mesure où ce dernier avait clairement annoncé la fin du groupe avant même que l'album ne soit en bac, on peut comprendre l'absence de promotion autour du groupe... Mais tout de même, quel gâchis !

Après le départ de deux de ses membres (Justin Biggs et Michael Khalilov), le line-up du « groupe » se voit remanié avec l'arrivée de deux éléments de choix : l'ex-Hammerfall Magnus Rosén à la basse (laquelle ronronne à merveille, soit dit en passant) et le grec Bob Katsionis aux claviers. Ces derniers s'avèrent relativement discrets mais sont bien présents et effectuent un travail ad hoc ; tâche difficile s'il en est, quand on sait qu'en dehors de Jens Johansson, les claviéristes sont assez peu mis en valeur par le sieur Tolkki.

Après un second opus plutôt sombre et progressif dans sa forme, résultant d'un « travail d'équipe », le guitariste finlandais s'est mis en tête de clore l'aventure en composant intégralement le dernier épisode. Et cela s'entend ! La six corde semble en effet avoir retrouvé du mordant et se fait de nouveau plus présente... Le bougre avait visiblement envie d'en découdre.

Que dire de cette nouvelle offrande ? A première vue, elle ne rivalisera jamais avec les perles et autres classiques de qui-vous-savez ! Mais ça, vous vous en doutiez. Je suppose même que nombre de commentaires désobligeants ont fusé avant même l'écoute de la première note ! Pour autant, vous auriez tort d'enterrer aussi rapidement ce « Trinity ». Car sur un plan strictement instrumental, cette galette possède de nombreux atouts et révèle même une certaine fougue que l'on pouvait croire éteinte chez le finlandais. Ainsi, plusieurs morceaux satisferont, sans pour autant les enthousiasmer, les nostalgiques des vieux Stratovarius (Marching with the Fools, Falling to Rise, Crossing the Rubicon, ...). Ces compos arborent une structure « Power Metal » des plus classiques, mêlant rythmique entrainante et un sens de la mélodie toujours aussi efficace (tradition nordique oblige !). A noter également la présence d'un titre épique, finement composé et orchestré (Trinity ), qui n'aurait pas dépareillé sur l'album « Elements Pt I ». Et comme de coutume avec le finlandais, la traditionnelle ballade de clôture d'album (Frozen Winter Heart). Et là, on se dit que c'en est presque frustrant de voir Tolkki signer (enfin ?) un album de cette trempe sachant qu'il n'y aura rien qui suivra (ni promotion, ni tournée, ni nouvel album avec ce line-up).

Alors, « Trinity », l'album du renouveau ? Celui qui réconciliera les fans d'antan et le six-cordiste finlandais ? Ne rêvons pas... Si les qualités de composition sont présentes, elles n'atteignent pas non plus les sommets de la gloire passée. Mais ce sont surtout deux autres problèmes qui handicapent (voire décapitent) cet opus. Tout d'abord, la production, correcte mais sans plus. Timo Tolkki, s'il semble toujours doué pour l'écriture, ne semble pas avoir trouvé la même réussite en tant que producteur ! Rien de rédhibitoire, mais un poil de puissance en plus serait la bienvenue... Ce qui choque le plus, c'est indéniablement le chant. Une catastrophe ! On est loin des meilleures performances de Gus Monsanto (écoutez donc Lightseekers ou Adagio pour vous en convaincre). Ici toutes ses interventions, ou presque, tombent à plat et se révèlent sans relief, sans âme... comme si une angine lui avait bouffé les cordes vocales à trop pousser dans le vide (l'intro de Falling to Rise est convaincante par exemple, mais dès qu'il force un peu, aïe !). A croire que ne figurent sur cet album que les versions démos de ses enregistrements. C'en est parfois pénible à écouter, c'est dire ! Son timbre particulier n'est jamais utilisé à bon escient.

L'aventure Revolution Renaissance se termine donc ainsi... Avec un album hautement respectable mais qui, à l'image du groupe, se voit marqué d'une malédiction lui empêchant de donner pleinement de son talent et de recevoir l'estime méritée. Souhaitons désormais que chacun des protagonistes de l'histoire puisse retrouver une voie fortunée et que le père Tolkki nous revienne prochainement avec un album impeccable !

0 Comments 13 janvier 2011
Whysy

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