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Troisième et dernier album du groupe transalpin Athena, Twilight of Days (2001) est aussi leur plus speed et leur plus powertututant.  Après un A New Religion (1998) qui avait remporté un succès d’estime par la présence au micro du prometteur Fabio Lione (Rhapsody pas encore of Fire) et d’une approche très progressive, Athena avait su se faire un nom dans le monde métallique en plein renouveau de la fin des années 1990. Mais le groupe a changé subitement de direction pour ce dernier opus pour revenir en un terrain plus conventionnel par rapport à ses choix et ses ambitions: Un speed métal chatoyant et sous produit qui tente de suivre la queue de la comète Rhapsody Of Fire (un peu comme sur leur premier album Inside The Moon daté de 1995 ce qui nous rajeunit pas). Inutile de vous dire que ce changement de cap fut largement décrié à l’époque comme un revirement mercantile et fourbe d‘une jeune groupe avide d‘engranger des recettes en capitalisant sur les succès déconcertants  des Rhapsody, Stratovarius, Sonata Artica (c’est vrai que c’est bien connu les groupes de speed utilisent des Petrus de 1949 en shampoings canins)

Mais reprenons, figurez vous, amis lecteurs,  que Twilight of days est un album conceptuel qui présente l’histoire d’un roi légendaire d‘un royaume luxuriant et pacifiste qui est tout à coup ......

Comment ça tout le monde s’en épluche des concombres par temps clairs??
Ah vous faites les malins, amis lecteurs, vous me menacez de zapper ma modeste chronique d’un groupe de troisième zone séparé depuis 2001.???? Bah faites vous voulez la version longue, à la Rhapsody of fire sur huit pages de livret,?? Avec prologue, avant propos, préquelle, flash back et tout le toutim????
Noan?bon bah tenez vous tranquilles les coquinous!!! Le concept médiévalo-épico-warrioresque n’était certes déjà pas une nouveauté en 2001 mais il sied si bien au genre que les transalpins ont rapidement réuni une trame narrative pour cadre à leur speed métal chevaleresque (Till The End, Touch my Heart) et guerroyant (Hymn).

Ce qui saute aux oreilles dès la première écoute de Twilight Of Days est tout de même la faiblesse d’une production digne d’une démo transdanubienne de l’ère Giscard avec une batterie horripilante au bout de quelques morceaux. Quand on sait que cet instrument est la colonne vertébrale du métal, on ne peut que déplorer une écoute qui en devient fastidieuse. Le son est rugueux, limite anachronique pour un début de XXIième siècle mais il renforce les tonalités heavy-warrioresques du groupe, ça sent la vieille école, les Highland Glory, Axenstar, Treasure Land ou Noble Savage, tous ceux pour lesquels le caractère et une certaine forme de grandeur sont indissociables du speed métal. En deux mots c’est l’école Underground Symphony, matrice généreuse de groupes speed improbables.

D’ailleurs, le nouveau et dernier chanteur d’Athena, le fringuant Francesco Neretti  a une voix très particulière qui tente contre toute raison d’aller plus haut qu’elle ne devrait (et ça j’adore! :p ). Cette volonté de dépasser ses propres qualités vocales, tout donner, qu’importe la justesse, la précision et même si certaines syllabes finales deviennent criardes c’est vraiment  ça la philosophie du speed et ça fait chaud au cœur! Après bien sûr les mélodies sont assez classiques, les compositions  menées adroitement par un guitariste talentueux et un compositeur claviériste assez doué sont correctes sans être étourdissantes mais au milieu de titres sympathiques (make history, twilight of days, et le valeureux Lord of Evil), l’album propose UN moment de grâce où un riff, un pont, une mélodie et un refrain communicatif réussissent à atomiser les remarques constructives des surfeurs à mèche.
Ce disque est un des nombreux représentants d’une vague, d’un tsunami, le retour du speed mélodique de la fin des années 1990/début 2000 et toute la folie de cette période se retrouve pour former un tube, un hymne une explosion de joie et pour Athena cet hymne à la vie est Falling Ghosts.
Il arrive dans la vie d’un métalleux de se retrouver JUSTE dans UNE chanson d’un groupe, et de se sentir lier à elle par un charme étrange qui subjugue les arguments rationalistes pour se transcender dans un refrain qui sait capter l’immédiateté  de l’air de temps au point de l’incarner. Falling Ghost a réalisé ce prodige et brille de sa sixième place au sein de cet album.

"I Can See The Light
‘cos the world’s an eye
I don’t want to be blind
I Can live my life!!!
In the name of love,
In the name of soul,
I must be strong, I can feel freeeeee"


Twillight of Days est ainsi le chant du cygne d’une formation rapidement oublié dans le flot mélodique des années 2000. Athéna n’a pourtant pas démérité et a su tenter des choses tout en se faisant plaisir.

0 Comments 21 février 2011
Whysy

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