Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler d'un groupe local. Lonewolffait partie du fleuron de la scène metal Grenobloise, pour ne pas dire l'un des rares groupes intéressants à mon humble avis dans notre belle ville alpine.

Le combo officie dans un registre Heavy 80's à l'allemande, comprenez donc du Heavy metal efficace et sans fioritures. Directement dans la veine de "Running Wild" et autres "Grave Digger" pour ne citer que les monstres du genre. Vous n'imaginez pas quelle fut ma suprise il y a quelques années de découvrir un groupe de cette trempe dans le paysage local, que je croyais rempli de groupes amorphes ou extrêmes à souhait (voire les deux). Donc ici nous avons affaire à des riffs en bétons, des mélodies simples mais efficaces, des solos sortis tout droit des enfers, et un chanteur à la voix rauque et virile à souhait.

Lonewolf initie depuis 1993, mais leurs prestations scèniques se font de plus en plus rares en France, même si toujours de qualité. Les grenoblois jouent beaucoup plus à l'étranger notamment en Allemagne, ou le public est beaucoup plus friand de ce genre de Heavy. Et donc aujourd'hui je vais vous parler de leur deuxième et dernier Opus en date "Unholy Paradise" datant de 2004. Vous me direz que c'est pas une nouveauté, et vous aurez raison mais vu la qualité des dernières sorties, j'ai trouvé plus intéressant de m'occuper d'albums moins récents.

Tout d'abord notons que cet album est auto-produit, mais que malgré ça, la qualité sonore est plus qu'honorable, et largement meilleure que certains groupes qui enregistrent leurs albums dans des studios de renom. Le son est certes un peu plus "raw" comme diraient certains, mais je trouve que ça colle très bien avec la musique du groupe.

L'album commence sur "Stronger Than Evil", on sait tout de suite à quoi s'attendre, dès le premier riff, les influences de nos pirates allemands se font sentir. C'est un morceau rapide, mélodique et puissant à la fois. Le headbang est facile sur ce genre de morceau, c'est un vrai régal pour les oreilles. Notons aussi que le son de cet album nous permet d'entendre tous les instruments, même la basse, ce qui n'est pas le cas dans de nombreux albums.

Vient ensuite "1789", l'hymne de cet album si j'ose dire. Une vraie bombe, un morceau comme on en fait pas assez, toujours très typé "Running Wild", donc rapide et puissant, avec un refrain qui vous reste dans la tête pendant des heures et des heures. De plus, en live, ce morceau est orgasmique rien de moins. Vous l'aurez deviné au titre, le morceau parle de notre chère Révolution Française, et c'est vraiment plaisant de chanter ce genre de morceau. Le solo de ce morceau qui dure pas moins d'une minute, est vraiment magnifique. Bref rien à redire sur ce morceau, au niveau musical et lyrique, c'est un vrai joyau.

"S.P.Q.R.", inutile de vous préciser que ce morceau traite de l'empire romain, c'est un standard du groupe, un morceau inévitable. Avec un refrain guerrier et puissant, une intro sublime, et un riff mid-tempo très puissant. Encore une fois du très bon, Headbang assuré pour tout amateur de Heavy à la Teutonne.

"Wild and free", encore un morceau énormissime, rapide et puissant à la fois, le tout avec des mélodies entrainantes, un vrai cocktail détonnant pour notre plus grand plaisir. Notons par ailleurs que les paroles parlent des fans de Heavy Metal que nous sommes.

"Snake In Eden", une intro typiquement Running Wildienne, vous l'aurez compris les Wild sont l'inspiration première de nos amis grenoblois. Le morceau enchaine ensuite sur un riff puissant, et très 80's, un peu à la maniere de "Judas Priest". Ce morceau est plus mélodique que les autres, tout en restant lourd et puissant, une vraie réussite.

Vient ensuite le magnifique "Behind The Cross", un de mes préférés de l'album. Toujours rapide et puissant à la fois, ce morceau est vraiment exquis. Les paroles parlent de l'inquisition, pour la petite histoire les paroles sont réadaptées d'un morceau sur la premiere démo du groupe.

"Unholy Paradise", le morceau éponyme duquel une ambiance différente ressort, on ressent un petit côté "indien", un peu comme un "Uaschitschun". Ce très bon morceau parle de notre bonne vieille planète et ce que nous lui faisons subir (comme quoi le heavy metal n'est pas toujours guerrier hein ;) ). Ce morceau marque un ralentissement dans l'album, mais n'en est pas pour autant moins bon que les autres.

Et voici que débarque "Medieval Witchcraft", plus speed que son prédécesseur, encore une fois il est impossible de ne pas penser à "Running Wild". Ce morceau parle de sorcières qui communiquent avec le royaume des morts, afin de comprendre les erreurs de l'humanité pour ne jamais les recommettre, si seulement ça pouvait être vrai...

"Phantomride" est un morceau rapide, et très 80's, qui traite du sempiternel combat manichéen, en se demandant qui est vraiment le bien et qui est vraiment le mal. C'est un morceau de bonne facture, même si moins marquant qu'un "1789" ou "Wild and free".

Et pour finir le très bon "Erik The Red", je pense qu'il n'y a nul besoin de vous préciser que ce morceau traite de notre bon gros viking qui découvrit le Groenland apres avoir été chassé d'Islande. C'est un morceau plus long que la moyenne, et de très bonne qualité, la composition est vraiment bonne, c'est un morceau puissant avec de bons passages mélodiques et un refrain facile à mémoriser, afin de pouvoir le chanter instantanément.

Donc, Ce "Unholy Paradise" qui est le 2e opus du groupe, enfonce encore un peu plus fort que son prédécesseur "March into the Arena". Si vous êtes amateurs de "Running Wild", ou plus globalement de la vague Teutonne de Heavy 80's, foncez, vous ne serez pas déçus. Si vous n'aimez pas le heavy lourd et puissant, ce n'est pas la peine, Lonewolf n'est pas fait pour vous. C'est donc un combo local très talentueux, comme on n'en trouve que très rarement.

Au grand regret des metalheads grenoblois, on ne les voit plus trop par chez nous en ce moment, c'est bien dommage car c'est toujours agréable de voir un très bon groupe local au milieu de nombreux groupes plus que moyens.

Et il est très appréciable à l'aube de la commercialisation du metal, de trouver encore des groupes fidèles aux sources du Heavy, qui ne jouent pas sur l'apparence, mais bel et bien sur le contenu, et qui n'incorporent divers et variés éléments dits "modernes" à leur musique afin de toucher les masses juvéniles et prépubères qui débarquent par la petite porte dans le milieu metal. En tout cas, Lonewolf est pour moi un des meilleurs groupes français à l'heure actuelle, un des rares jouant encore du Heavy Metal authentique.