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Si Dream Evil a su s'imposer au début du 21e siècle avec quelques albums de qualité qui n'avaient pas laissé le public indifférent (Dragonslayer et Evilized), on peut honnêtement penser que cette période est révolue. En effet après un Book Of Heavy Metal en demi-teinte illustrant un manque d'idées flagrant et le départ prématuré de Gus G. (de très loin le membre le plus talentueux et le plus réputé du groupe) on peut dire que la formation suédoise est réduite à peau de chagrin au moment d'aborder ce nouveau disque.  Difficile de juger l'évolution d'un groupe comme Dream Evil. Formé en 2002 de l'association du producteur Fredrik Nordström et du guitariste Gus G. (reconnu pour ses élucubrations chez Firewind). Le groupe n'a jamais cessé d'hésiter entre le Speed Metal de ses origines et un Power Metal moins inspiré musicalement, mais mieux inscrit dans la tendance du moment (où les groupes de Heavy pur et dur fleurissent comme des petits pains). L'annonce du départ de Gus G. allait pousser Dream Evil à faire des choix et à s'affirmer. Difficile pour un groupe qui n'a jamais rien inventé de renouveler son style en si peu de temps.  Si Fredrik Nordström est reconnu partout pour ses qualités de producteur et de musicien, il n'en reste pas moins un piètre compositeur. Piètre, dans la mesure ou il ne parvient pas vraiment à donner une personnalité à sa formation, et encore moins à sortir des sentiers battus du genre (une maladie malheureusement très courante). Nous avons donc affaire à un album certes bien joué et bien produit mais qui ne présente strictement rien d'intéressant pour les amateurs de Metal racé et inventif. Les fans irréductibles de Heavy Power de base pourraient peut-être s'y retrouver, mais si le disque est plaisant dans une certaine mesure, cela reste de la musique qui ne passe réellement bien qu'en concert.  Le constat peut paraître sévère, mais Dream Evil ne semble pas vraiment s'être remis du départ de son sympathique et charismatique guitariste. Là ou Gus G. pouvait nous fournir quelques compositions guitaristiques osées et originales, son remplaçant ne peut que rester sagement dans ses charentaises sans jamais oser quoi que ce soit. Et l'analyse pourrait finalement être la même pour chaque membre du groupe, qui, comme un char privé d'aurige, semble erré désespérément à la recherche d'un style et d'une nouvelle personnalité.  C'est finalement encore une fois du chanteur que viendra la lumière, ce dernier bien que relativement peu connu parvient à insuffler une vraie énergie à ces compos fades et sans saveurs. Son timbre puissant et envolé, sachant user des aigus sans les rendre horripilants est sans doute la seule bonne surprise de ce poussif «United». Il parvient à dynamiser l'ensemble et rend des chansons comme «Falling», «United» ou «Doomlord» vraiment intéressantes. Mais il serait faux de voir dans un exploit individuel la preuve de rachat d'un mauvais collectif.  Il est d'autant plus triste de constater cela, que dans sa configuration actuelle le groupe ne semble pas mériter ce talentueux vocaliste (qui ferait mieux de chercher une formation plus valorisante). En effet entre les titres stéréotypés, les poses clichées, les surnoms ridicules d'une autre époque et les paroles dignes de la grande époque Manowar, Dream Evil tend vraiment le bâton pour se faire battre. Difficile en effet d'imaginer pouvoir cumuler autant de clichés et d'idées reçues en un seul groupe. J'en arrive presque à me demander si ce n'est pas purement marketing... Il doit y avoir des gens heureux d'écouter systématiquement le même son et les mêmes compositions à longueur de journée.  Difficile de juger cet album à l'aune des précédents tant il représente à la fois la plus conplète stagnation et le déni d'une quelconque évolution. Le départ de Gus G. fait mal et j'en arrive à me demander si Dream Evil a encore quelque chose à dire sur la scène Heavy Metal surchargée qui est la nôtre. En attendant ne vous y trompez pas, même pour les grands fans de Heavy traditionnel vous trouverez sûrement mieux ailleurs. Quant à la reprise de «My Number One» (le hit vainqueur de l'eurovision je ne sais plus quelle année, à l'époque ou ce concours n'avait pas d'intérêt), elle est tout aussi ridicule que pitoyable. J'ai encore du mal à considérer les reprises de ce genre comme réellement humoristiques, elles n'en restent pas moins égales à elles-mêmes... mauvaises!  SMAUG...

0 Comments 23 octobre 2006
Whysy

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