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Il est vrai qu’en France le metal n’est pas des plus populaires et pourtant, bon nombre des instigateurs du genre dans notre pays font preuve d’une originalité surprenante et se révèlent comme étant des groupes à fort potentiel ! Tel est le cas de Karelia !
J’ai découvert ce groupe à mes débuts dans le metal et je me souviens avoir été intriguée par la pochette. Une rapide écoute m’avait conquise et, dès que je fus de retour chez moi, je me plongeai dans l’univers si particulier de Karelia. Vais-je réussir à vous entraîner avec moi ? On va bien voir…
Quand on découvre (et c’est également valable quand on le connaît bien) Usual Tragedy, la première chose qui nous frappe, c’est l’originalité ! En effet, on a une base de heavy sur la majeure partie des morceaux, avec des riffs graves, profonds et imposants, mais contrairement au heavy metal qu’on a l’habitude d’entendre, l’atmosphère qui se dégage de cet album est très sombre, quasiment aucune trace de joie de vivre, seulement un désespoir poignant qui vous saisit aux tripes avec de ci de là, une pointe d’espérance perçant l’obscurité…
L’autre grande particularité de Karelia se situe au niveau vocal : en effet, Matthieu Kleiber, le chanteur, joue avec sa voix de manière impressionnante, alternant voix « claire », profonde et grave sur les passages calmes, et voix carrément heavy, beaucoup plus éraillée et plus aiguë aussi pour les moments plus speed.
Mais la qualité de l’album ne s’arrête pas à ces deux singularités, bien au contraire ! J’ai également été impressionnée et même bouleversée par les paroles de Usual Tragedy… Pour vous situer, sachez que l’album conte l’histoire d’un homme qui a traversé les deux Guerres Mondiales, la première en voyant son père mourir devant ses yeux, et la seconde en étant lui-même soldat, espérant vainement revoir un jour sa bien-aimée qu’il finira par retrouver morte à son retour… Alors concrètement, les paroles, qu’ont-elles de si particulier ? D’une austérité poignante, elles sont composées de mots simples, dotées d’une poésie naturelle et incroyablement émouvantes. La palme d’or dans la catégorie « paroles-trop-belles-qui-font-pleurer » revient sans conteste à Daddy’s Grave, qui, avec ses violons en intro puis ses riffs graves et tranchants, ses mélodies touchantes, ses chœurs, ses soli techniques (enfin je m’y connais rien remarquez mais bon…) et son refrain puissant, demeure le joyau de l’album et son morceau le plus poignant, les paroles racontant le vécu d’un enfant qui vient de perdre son père… Autre piste représentative du don de Karelia pour écrire des paroles bouleversantes, My Guilty Absence, magnifique chanson d’un amour déchu, brisé par la guerre. A noter également sur ce morceau l’usage excellent du piano, avec des arpèges très liés et rapides qui teintent My Guilty Absence de gravité et renforcent l’aspect sombre du morceau.
Puisqu’on en parle, le piano est toujours utilisé de manière exquise et ses mélodies sont à chaque fois touchantes, elles apportent un petit plus au morceau. Pour vous en convaincre, je vous conseille l’intro de Deserter, toute simple mais avec une très belle résonance. En ce qui concerne l’ensemble musical de l’album, les compositions sont très riches, le côté symphonique a été manié avec habileté, car, associé à des chœurs graves, il donne une réelle profondeur aux différents morceaux sans pour autant qu’on tombe dans la surcharge et dans la lourdeur. Mais le côté heavy/speed n’est pas en retrait, on a de solides riffs et les soli de guitares sont là pour ravir tout fan du genre (Deserter est sans doute celle qui illustre le plus ce côté un peu heavy/speed mélo) et montrer que Karelia est quand même un groupe axé heavy mais qui a su trouver ses particularités. Le petit point faible, si on veut vraiment fignoler, c’est quand même la batterie qui, même si elle se révèle rapide et d’un niveau plutôt honorable, n’est pas très originale dans ses rythmes, ce qui est dommage.
Les mélodies, elles, suscitent toujours notre sensibilité, que l’on ait affaire à des morceaux assez speed, comme Letter For An Angel ou Blind (lequel nous offre un merveilleux soprano pour seconder Matthieu), ou sur les morceaux plus lents comme Called Up ou My Guilty Absence. Les refrains ajoutent également à la force de Karelia car ils sont tous superbement prenants, je ne dirais pas accrocheurs car même si on les retient bien, ils ne sont pas ce qu’il y a de plus joyeux… Mention particulière pour le titre Usual Tragedy, l’un des piliers de l’album de par la puissance et l’émotion qu’il dégage, notamment lors de son refrain.

Voilà, pour terminer je vous encourage vivement à acheter ce cd si vous aimez ce style de musique car on a là un grand premier album, qui vaut le coup et parce que c’est un groupe français exemplaire et qui montre qu’ici, on est capable de grandes choses !
Bonne écoute !

~ La Dame à la Licorne ~

0 Comments 26 mars 2006
Whysy

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