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Y a du changement pour Raunchy ! En mars 2013 Kasper Thomsen quitte le groupe délaissant la formation sans sa voix particulière et ce petit brin de talent qui marquait l’originalité des Danois. Fort heureusement la séparation conclue de manière amicale à permis aux musiciens de trouver un remplaçant : Mike Semesky. La fin d’année 2013 s’est donc illustrée par de nombreuses tournées (une dizaine) mettant à l’épreuve le nouveau vocaliste. Pour compléter, le renouveau (eh oui notre président, ce nostradamus des temps modernes, nous l’avait dit : le changement c’est maintenant !) le groupe signe avec Massacre Records et mets un terme son contrat avec Lifeforce Records... Pour marquer cette nouvelle entente, Vices.Virtues.Visions. voit le jour et immortalise une stabilité retrouvée tant au niveau du line-up qu’au niveau de la production.

Raunchy nous avait habitué a une grande hyperbole musicale intégrant de nombreuses influences, mettant en lumière un croisement musical, le combo s’alignait donc par la même occasion dans la file avec Sybreed en incorporant un côté peut-être plus dansant et abreuvant sa mélodie de variations plus ostensibles. Effectivement les Danois oscillent entre death mélodique abrasif et métal davantage absorbé par des claviers et des effets stroboscopiques. Alors tout dépend de quel côté on se situe, si on veut persévérer dans cette logique, Vices.Virtues.Visions. est taillé pour les aficionados il n’y aura pas de doutes possible car Raunchy ne bouge pas d’un iotat. Délivrant un album perpétuant l’oeuvre de A Discord Electric, les musiciens s’installent confortablement dans leurs chaussons et ne se risquent à rien de bien dangereux.

Personnellement, c’est ce qui m’a un peu déçu. Au niveau des lignes vocal c’est très écrasé, on retrouve l’art prolifique de Jeppe Christensen (claviers) avec des sonorités propres au groupe. Cependant le remplaçant de Kasper n’apporte rien de bien neuf, son growl reste respectable (« Luxuria ») néanmoins, il n’arrive pas à faire comme son prédécesseur et à se détacher de la masse instrumentale. En effet, ceux-ci débordent, le cerne et viennent l’étouffer quelque peu... La cohésion est par contre plus renforcée puisque tous les musiciens avancent dans la même direction, or comme je l’ai mentionné plus haut les limites étant bien définies, le risque est évité et ainsi nous n’aurons pas le droit à des aventures sur des contrées lointaines comme ce fut le cas par exemple avec l’emprunt un peu western sur l’opus précédent.

L’homogénéité ne faisant pas défaut, Raunchy frappe dans son domaine avec son doigté et sa manière bien personnelle. Les titres proposés, certes pas très originaux, ont au moins le mérite d’avoir une simplicité d'exécution rendant la structure musicale limpide. C’est easy-listening mais au regard de son antériorité, on commence vraiment à tourner en rond. La formation développe des chansons en se regardant la queue pour se l’attraper tel un chien enragé. La fougue employée dans les mélodies n’aboutissent pas forcément et viennent parfois s’écraser sans réelle orientation comme on peut le découvrir sur « Frozen Earth ». Des passages reprennent étrangement des riffs déjà utilisés de manière insidieuse en arrière plan...

Raunchy a sorti son nouvel album, soit, mais quel ennui ! On a la sensation que la compression de neurones et d’inventivité se mesure en unité microscopique, car mis à part sa fluidité ce Vices.Virtues.Visions. n’aura rien de bien joli à donner. Aussitôt écouté, aussitôt oublié, rien ne reste en tête. Les Danois auront retrouvé une réplique vocale de Kasper mais elle se limite à l’interprétation le talent lui ne se duplique pas et c’est là que la bas blesse. Il manque cruellement d’étincelle pour mettre le feu aux poudres et c’est pourquoi nous laisserons Vices.Virtues.Visions. dans l’oubli.

0 Comments 11 novembre 2014
Whysy

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