Vous recherchez quelque chose ?

La « période dorée » NTS restera incontestablement dans la mémoire de tous les amateurs de heavy metal qui auront eu la chance de la vivre. Et Manigance en représente évidemment un des plus beaux exemples… Mis sur le devant de la scène de manière extrêmement efficace, le chef d’oeuvre « Ange ou Démon » avait surpris tout le monde, et l’excellent « D’un autre sang » avait confirmé que Manigance était bel et bien un groupe unique de la scène metal francophone. Ayant également réussi à percer au Japon, le groupe termina cette période intense avec un live mémorable (et avec 4 disques en 4 ans, si on compte la réédition de « Signe de Vie », leur tout premier disque)… Jusqu’à l’arrêt de NTS… Le très bon « L’ombre et la lumière » (toujours avec Olivier Garnier, chez Réplica) viendra relancer la machine l’année suivante, mais le momentum était brisé, et il faudra attendre quasiment 5 ans avant de voir arriver « Récidive » chez XIII Bis… Cependant, malgré la qualité de l’album, la sauce a eu du mal à « reprendre » avec le public français, l’album étant peu aidé par une tendance à faire durer certaines chansons (perdant l’impact des albums précédents, malgré certaines qualités toujours bien présentes) et, surtout, par la faible promotion du disque, il faut bien le dire… Mais voilà, parce que chez HeavyLaw, on préfère les histoires qui se terminent bien, terminons ce préambule par une note positive : le nouvel album de Manigance est une tuerie !  Et, dans cette déclaration, je ne peux m’empêcher de penser à ADX, légendaire groupe français, auparavant signé chez XIII bis, maintenant chez Verycords, annonçant un retour musical aux origines du groupes, avec un artwork de Stan W Decker magnifique (comme d’habitude avec lui). Même stratégie, donc, pour Manigance, qui obtient le même résultat : un des meilleurs albums de leur carrière…  Soyons clairs, ce retour aux sources n’est pas qu’un gimmick commercial… On a véritablement l’impression d’écouter la suite spirituelle de « Ange ou Demon ». Non pas que Manigance ait énormément évolué au fil de ses albums, mais l’atmosphère, les riffs, et surtout les refrains nous ramènent directement à cette fantastique période… Il ne faut d’ailleurs pas attendre longtemps pour s’en convaincre. Après le très efficace « Pur sang », c’est « Leader » qui mettra tout le monde d’accord, car il représente finalement tout ce qui fait l’essence même de ce groupe d’exception : sa paire de guitariste (François Merle et Bruno Ramos) et le chant toujours fantastique de Didier Delsaux qui transcende le refrain qui vous rentre instantanément en tête pour ne plus en ressortir.  Et ce genre de refrain tubesque (comme le groupe en proposait sur ses deux premiers albums), « Volte face » en propose tout au long du disque, avec le titre éponyme (parfait single potentiel), l’exceptionnel « Sans relache » (avec son intro envoutante, et, à nouveau, son refrain mortel), et l’ultra mélodique « Planeta Zemlya », qu’on jurerai tiré de « Ange ou démon » en terme de mélodie et d’ambiance. Cette chanson au titre étrange (« planète terre » en russe) renvoie ainsi directement aux évènements en Ukraine et nous rappelle que les textes en français, chez Manigance, sont toujours aussi formidables… Remplissant parfaitement son rôle de « retour aux sources », l’album se permet cependant quelques petites surprises, avec le sombre « le coté sombre » (qui porte donc parfaitement son nom) et ses backing vocals hurlés très justement placés, et l’épique « Ultime atome ».  Bref, vous l’aurez compris, le sans faute est quasi atteint… Tout au plus pourra-t-on reprocher à Volte Face sa dernière partie moins marquante… La reprise « Say it ain’t so » (Murray Head) est très surprenante (avec des couplets en français) mais fait un peu retomber l’élan du disque (surtout après les énormes « Sans relache » et « Planeta Zemlya »), qui aura du mal à se relancer avec les sympathiques mais moins marquants « Le mirage » et « Parjure » (ce dernier remplissant cependant très bien son statut de dernier morceau de l’album, avec à nouveau un refrain rappelant totalement l’époque « Ange ou Démon »).  Mais ne faisons pas la fine bouche, car « Volte Face » est au final l’album inespéré. Non pas que Manigance ait déjà déçu son public par le passé, mais nous devons bien avouer que retrouver ce groupe avec un album d’une telle qualité tient de la magnifique surprise. Espérons maintenant que ce disque signe le début d’un nouvel « âge d’or »…  Pour compléter cette chronique, je vous encourage à lire l'interview de François Merle, donnée à l'occasion de la sortie du disque, qui revient sur "Volte Face", mais également sur toute l'histoire du groupe : ca se passe ici...

0 Comments 08 septembre 2014
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus