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Principal héraut d’une scène grandissante venue de Russie, Arkona est aujourd’hui un groupe qui, grâce à sa grande productivité, à la qualité croissante de son travail, et à la fantastique obstination de son charismatique leader Masha « Scream », est en train de s’imposer parmi les combos de Folk/Pagan Metal les plus en vue du moment. Fort d’une récente signature chez Napalm Records pour la réédition de son 4ème album, l’excellent « Ot Serdtsa K Nebu », voilà déjà le groupe prêt à délivrer son 5ème opus pour cette rentrée 2009. A l’aube de ce qui s’annonce déjà comme l’une des sorties les plus captivantes de l’année, je vous propose donc une petite rétrospective, pour tous ceux qui comme moi auraient attrapé le train en marche, et seraient donc bien curieux de rattraper leur retard et de découvrir les origines légendaires de ce groupe unique.


Né en 2002, de la rencontre entre Maria – Masha « Scream » - Arhipova avec une communauté d’autres musiciens, fervents défenseurs du paganisme et de la beauté crue de leur froide patrie, Arkona tire son nom de celui de la dernière ville fortifié païenne, fierté du peuple slave, qui fut détruite lors d’une croisade menée au XIIème siècle par Valdemar, roi du Danemark.

Après s’être entourée d’un line-up stable, notre jeune guerrière à la chevelure de feu est prête à dévoiler au monde son incroyable talent, aussi bien en tant que chanteuse qu’en tant que compositrice. Elle n’a d’ailleurs que 20 ans lorsqu’est publiée la démo « Rus’ », dont l’équivoque patronyme signifie d’ailleurs tout simplement « Russie ». Fort d’une modeste expérience scénique forgée sur quelques scènes locales, le groupe, dès l’an de grâce 2004, se lance dans l’enregistrement de son tout premier album, dont le nom, « Vozrozhdenie » se traduirait en anglais par « Revival », ce qui donnerait approximativement « renaissance, renouveau » dans la langue de Molière. Voilà qui en dit long sur l’univers de référence du combo, qui, textuellement, exploite fièrement les clichés du Pagan Metal, avec une verve sans cesse renouvelée.

Et musicalement, qu’en est-il ? Bien sûr, la troupe venue du froid est bien loin de disposer des mêmes moyens qu’aujourd’hui ; beaucoup seraient sûrement déçus de s’apercevoir que les parties folkloriques étaient à l’époque uniquement assurées par des claviers, aux tessitures parfois peu probantes, aux sonorités à la limite du kitsch. Cependant, on ne peut que s’émerveiller devant cette conviction, cette colère, cette élégie passionnée qui transpire de chaque note de ce premier méfait. En gros, les riffs sont bons, les rythmiques, qu’elles soient heavy ou black, solides, les vocaux de Masha, chargés d’échos et de reverb, sont déjà irréprochables, en black comme en clair (l’alternance est bien menée et très équilibrée), et les parties synthétiques, bien souvent mises en avant, relativement efficaces. Alors bien sûr, on ne trouvera que bien rarement les chœurs d’aujourd’hui, une vraie teneur folklorique/traditionnelle manque de temps en temps, le chant extrême masculin qui intervient de temps en temps est tout simplement inutile, et les influences de la formation (Pagan Reign, Menhir, Butterfly Temple) se ressentent encore assez bien, mais franchement, même si je trouve que cet album est un peu trop long et homogène pour être écouté de bout en bout, je m’en régale avec une vraie délectation !

Il m’est notamment impossible de résister au monstrueux titre éponyme, où les fougueuses mélodies de clavier couplées aux riffs et au chant black de Masha me font tout simplement rêver comme jamais… Déjà renaissent les combats épiques, les rites anciens… D’autres morceaux très solides comme « Zalozhnyy », « Rus’ » (qui renvoie directement à l’album « Ziuwari » de Menhir), ou « Kolyada », qui figurait déjà sur la première démo parsèment déjà cette œuvre, encore modeste, mais dont certains passages sont proprement merveilleux.


Mais, contrastant avec ces véritables qualités, la présence de morceaux trop poussifs et un ensemble par trop homogène et maladroit m’empêchent de monter au-delà d’un sévère 6/10… Ne serait-ce que par respect pour les travaux à venir du groupe, qui eux, méritent bien davantage votre respect et votre attention. Cependant, si jamais votre chemin venait à croiser celui de ce premier album, donnez-lui tout de même une chance… La séduisante Masha jouissait déjà de tous ces atouts, et pour le groupe, la mission est remplie : Evasion garantie !


Gounouman

0 Comments 19 septembre 2009
Whysy

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