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La grande lignée des musiciens s'affaire au travail, certains d'entre eux sont tellement passionnés qu'ils produisent même le travail d'autres compositeurs. Dan Swanö fait partie de cette élite, ayant travaillé dans le milieu musical avec des groupes comme Edge Of Sanity, Bloodbath ou encore Katatonia, il connait la difficulté de la production. La première étape de création n'est pas forcément la plus facile au début d'un groupe. Dan permet aux jeunes talents de se faire connaître ou de s'extérioriser. The Very End formé depuis 2004 a trouvé l'appui de cet homme pour permettre la sortie de Vs. Life. La formation teutonne propose ici un album riche en puissance et en mélodies, ce qui ravira les oreilles des amateurs de death mélodique. Poussés par des influences extrêmes et le désir de s'approprier une renommée en début de carrière, les Allemands mettent le paquet dans leur premier essai. Autant vous dire que la rigueur et la droiture de nos voisins outre Rhin est une qualité bien appréciable et constitue indéniablement une arme de premier choix pour atteindre le but recherché.

À l'écoute de Vs. Life vous vous rendrez compte de l'impeccable production, de plus, vous aurez l'impression d'écumer un échantillon de death mélodique robuste et bien implanté. La trame mélodique qui compose cet album est boostée et entrainante à la fois, on se sent envahi par les cris, la rapidité d'exécution des musiciens et par une qualité d'écoute ma foi très agréable. Avec ce debut album, The Very End place la barre très haute et c'est peu dire, les titres d'ouvertures comme « Flatline » ou « Death Ticket » démontrent un aspect agressif avec des growls se fondant dans la structure musicale, mais le constat ne s'arrête pas là. La stupéfaction dès les premiers morceaux est au rendez-vous, puisque les lignes mélodiques, en plus d'être carrément puissantes, se montrent incroyablement entêtantes. Sans être forcément révolutionnaires, les chansons en mettent plein les oreilles et prennent aux tripes. Le savant dosage de violence et de refrains enivrants catapulte les titres au rang ultime.

Avec cette entrée en matière, on peut penser que nous sommes en présence d'un album d'une valeur sûre et le groupe n'aura pas de soucis à se faire sur sa carrière. Mais tout d'un coup, on est pris d'une sombre inquiétude comme si ce commencement n'était pas voué à un essoufflement inévitable ou bien si ce n'était pas pour impressionner que de tels morceaux étaient ainsi disposés ?
Or ce n'est pas le cas, le combo nous fait un étalage de toute la rage musicale embellie par des rythmes effrénés, des riffs incisifs (« Sewn Eye Bleep ») et des jeux de batteries tout simplement grandioses (« Death Ticket »). Les lignes de basses très présentes tout au long de l'album et exagérément prononcées sont accouplées aux percussions afin de renforcer l'intensité musicale et la virulence des morceaux. Cette impression de pesanteur est par ailleurs reprise par les variations vocales. On notera des tendances screamo sur certains titres alors que d'autres seront ponctuées par des chants plus variables. En effet, le frontman officie dans un growl afin d'asséner un grand coup dans les lignes instrumentales, et parvient à faire osciller son chant crié apportant ainsi des nuances dans cette folie ravageuse.

Vs. Life n'est pas un album si basique, la présence de nombreuses envolées fait bien sûr bonne impression, mais derrière ces effets on sent une certaine ingéniosité. Les soli viennent souligner les morceaux au bon moment pour relancer les mélodies, « Bone Patrol » invite la guitare sèche pour marquer un contraste encore plus tranché avec la vélocité du titre dans sa globalité et des breaks envoutants sont de la partie (« Silencing »).
Il arrive par contre que le groupe se laisse aller dans la facilité avec « Stabwounds » par exemple. Nous retrouvons une certaine linéarité dans ce morceau, ou du moins on ne se dégage pas d'une construction musicale classique. Néanmoins, d'autres titres parviennent aisément à gommer ces points noirs. « The Negative » ou « Minus Everything » montrent tout le talent et cette droiture germanique dont je parlais tout au début. La technicité des passages de guitares et la constance du chant possédé consolident donc l'idée que le The Very End est une formation qui ne cantonne pas à une approximation musicale.

C'est avec un certain impact que The very End déboule dans la cour des grands, bien entendu le remplacement de Mors Principium Est, de In Flames ou Dark Tranquillity n'est pas d'actualité, mais avec ce petit groupe rempli de fougue et de volonté, on ne peut qu'espérer de bonnes choses pour la suite. En tout cas avec ce Vs. Life nous aurons eu le droit à une prestation exemplaire qui aura eu au moins le mérite de mettre le groupe sous le feu des projecteurs.


- ĦĐ -

0 Comments 17 novembre 2008
Whysy

Whysy

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