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No sun is shining in your eyes a shadow growing in disguise I can't stand the silence Embracing you at night Après un Death and Legacy en demi-teinte, les autrichiens de Serenity reviennent, deux ans plus tard, avec War of Ages. Deux ans, c'est court. Mais le groupe s'est démené pour apporter du changement durant cette période.  Le premier, et le plus significatif, c'est le changement de line-up. Le départ de Mario Hirzinger, membre fondateur, claviériste, compositeur et parolier d'abord, et l'arrivée officielle de Clémentine Delauney. La jeune française, connue en France pour son passage éclair chez Whyzdom, avait assuré en live les parties féminines de Serenity.  Le coup de coeur a été mutuel, et après quelques mois de rumeurs persistantes, l'annonce est tombée en Janvier 2013.  Un second changement, tout aussi appréciable que ce vent de stabilité, c'est la volonté de s'éloigner un peu des sources d'inspiration, qui imprégnaient trop l'album précédent. Si on retrouve évidemment plus de Kamelot que de Dimmu Borgir, et si la voix de Georg s'approche toujours de celle de Tony Kakko dans ce War of Ages, le groupe récupère en autonomie ce qu'il avait pu égarer lors de son dernier essai.  Enfin les autrichiens reviennent à un univers visuel tolérable, loin de l'elfe mauve de Death and Legacy. C'est Seth Siro Anton qui se charge d'illustrer l'album, petit retour aux sources de Words Untold and Dreams Unlived. Bien que l'on reconnaisse la patte du grec, il a su proposer une illustration moins pessimiste que ce à quoi il nous avait habitués, pour un résultat final visant à se rapprocher de la musique des autrichiens.  La musique justement. War of Ages attaque sur l'introduction hispanisante de Wings of Madness, où des choeurs aériens accompagnent une guitare manouche, vite rejointe par nos chers instruments électriques. L'album n'en attendait pas plus pour déployer ses ailes, le rythme monte, et la voix de Georg, peut-être plus posée qu'auparavant vient nous conter l'après d'une bataille sanglante. Le morceau est efficace, et permet de se familiariser avec les nouveaux éléments intégrés à la musique du groupe. Avec Clémentine déjà. Et avec le passage au premier plan des guitares par rapport au clavier.  Wings of Madness donne le ton de ce War of Ages, tant dans le bon que dans le moins bon. Pour les bons aspects, évoquons tout d'abord la production, toujours impeccable. Notons aussi une volonté d'apporter une certaine diversité qui manquait cruellement à Death and Legacy. Le bref passage en guitare manouche déjà, mais aussi la structure du morceau, moins linéaire que ce à quoi les autrichiens nous avaient habitués. Et l'alternance des voix subtile qui, contrairement à Changing Fate sur l'album précédent, n'est pas franchement prévisible.  Du côté des déceptions, c'est l'intervention de Clémentine qui nous laisserait presque sur notre faim. Non pas que son chant ne soit pas au niveau ! Au contraire. C'est un plaisir de découvrir enfin sa voix, en version studio, sur un autre morceau que Bonny Portmore. C'est juste frustrant de ne l'entendre qu'en choeurs diffus, hantant Georg sur le refrain, telle une Simone dans The Haunting. C'est vrai qu'elle a son propre passage sur ce morceau. Mais on en réclamerait plus. La seconde, qui se confirmera au fil de l'album, est malheureusement une redite par rapport à Death and Legacy : l'album, qui se veut porteur d'un message, échoue à le transmettre, et encore une fois les fresques historiques dépeintes dans les paroles passeront inaperçues du plus grand nombre. Dommage.  L'album lui aussi arrive à éviter l'écueil de la monotonie. Les morceaux se suivent, et ne se ressemblent pas. Vous me direz qu'un album de moins d'une heure, sur dix morceaux, qui serait monotone, ce serait comme un maigre sans abdos, ou une grosse sans seins. C'est vrai. Mais ça dénote de la volonté de Serenity de revenir à un modèle plus efficace, et éloigné de ce qui apparaît maintenant comme l'erreur Death & Legacy.  Pour preuve, on trouve par exemple une ballade touchante avec For Freedom's Sake, où Clémentine utilise une partie de sa voix plus chaude, et plus fragile, qui se marie à merveille à celle de Georg sur du piano seul, avant de provoque le frisson lorsqu'elles se mêlent à l'unisson.  Tannenberg remplit le rôle du mid-tempo au refrain fédérateur.  Un morceau arabisant avec Shining Oasis, beaucoup moins caricatural que les précédents du genre ; un morceau presque martial, avec The Matricide.  Même un passage évoquant les choeurs médiévaux (dévidez quenouilles ! et quenouillettes !) sur la très réussie Legacy of Tudors.  Les univers se suivent, se mêlent, et s'installent dans les oreilles des auditeurs. Toujours subtilement, et sans longueurs.  Le seul morceau qui pourrait éventuellement surprendre par sa normalité, c'est Royal Pain, au refrain peu entraînant, et qui fait bien pâle figure face à Legacy of Tudors qui le précède.  La guitare, de même que la batterie soutiennent efficacement la narration, et le chant. On pourrait craindre un amollissement, mais c'est finalement plutôt le contraire qui se produit, et The Matricide par exemple est lourd, tout comme on aime. Age of Glory est une autre illustration de cet état de fait.  Pourquoi alors ne pas gonfler la note ? Pour les défauts évoqués plus haut. Si concept il doit y avoir, il serait intéressant de pouvoir le comprendre. Et puis, chers Serenitiens, faites plus chanter Clémentine. Après tout, elle montre sur ce War of Ages qu'elle sait tout faire (du passage lyrique et déterminé à la fragilité incarnée), avec un timbre agréable et hypnotique. Pourquoi intégrer un nouveau membre permanent pour lui laisser un rôle aussi proche du second plan ?  Serenity redresse malgré tout la barre, et se paye le luxe de nous proposer un album intéressant et réussi. A bientôt pour la tournée ?

0 Comments 26 mars 2013
Whysy

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