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La scène métal française est en pleine effervescence, il suffit de jeter un coup d'oeil aux différentes sorties. Toutes plus puissantes les unes que les autres, avec la qualité inévitablement au rendez-vous, il est vraiment dommage que la France renie de tels artistes. Notre pays est le berceau de nombreux groupes talentueux tout style confondu. Que ce soit le progressif avec Adagio, le heavy mélodique avec Manigance ou le death technique et violent avec Gojira. Des groupes qui possèdent une reconnaissance européenne bien que les médias les ignorent et les méprisent. Nous allons aujourd'hui nous intéresser à un jeune groupe très prometteur qui ne va pas tarder à faire parler de lui et de la scène extrême française.

Dagoba existe depuis 6 ans maintenant. Le jeune groupe marseillais est parvenu à se tisser une réputation solide dans le milieu underground et semble très soucieux de l'image qu'il véhicule. C'est donc au travers de photos stylisées et de pochettes à l'esprit torturé que le groupe s'adresse aux médias. Une approche très professionnelle qui laisse espérer le meilleur pour le second album. C'est avec une expérience relative (1 EP + 1 Album) que le groupe se paye les services d'un des plus gros producteurs scandinaves. C'est Tue Madsen qui a enregistré, mixé et masterisé ce second album aux fabuleux studios Antfarm (Mnemic) dont la réputation n'est plus à faire. C'est la Mecque du groupe d'extrême. Evidemment, c'est avec une production qui surpasse toutes nos espérances que les 4 gaillards de Dagoba vont nous remuer les oreilles.

Dagoba pratique ce que l'on pourrait appeler du power métal. A ne surtout pas confondre avec des groupes de heavy/power, car la musique de nos français se rapproche plus d'un Pantera sous amphétamines accusant de nombreuses influences death et industrielles, toutes deux parfaitement intégrées à cet ensemble ravageur, portant fièrement l'étiquette métal. L'impressionnante production sait mettre en valeur chaque aspect de la musique du combo, que ce soit la puissance du chant, la vélocité du batteur, ou la précision du guitariste. Alignant des musiciens compétents, Dagoba parvient, sans sourciller, à créer des chansons fortes et à développer aisément ses ambiances modernes. Des compositions homogènes alternant des phases violentes et d'autres plus calmes, voire acoustiques. Des finaux aux pianos, des orchestrations futuristes sur cavalcade de double pédale, des refrains ravageurs alternant cri hardcore et voix heavy, des breaks et des montées en puissance dévastatrices, Dagoba sait composer et le démontre avec brio tout au long des 45 minutes de What Hell Is About.

Dagoba joue avec l'auditeur tout au long de son album. C'est avec des compositions travaillées à l'extrême que nos compères marseillais malmènent nos oreilles. Toutes sont différentes et aucune ne fait office de remplissage. Il suffit de jeter une oreille sur Die Tomorrow (...What If You Should?), première vraie de chanson de l'album (après une introduction dévastatrice). A l'aide de riffs mélodiques et structurés, le groupe parvient à faire bouger la tête et taper du pied. La force de l'album est sans équivoque ce contraste entre mélodique et brutalité. Je salue le batteur qui réalise une performance sans faille, sa précision dans la double pédale (utilisée à outrance) est incroyable et confère à chaque chanson une force inimaginable. Les compositions sont dans l'ensemble plutôt longues et les parties musicales sont nombreuses. C'est alors que l'on admire le travail d'orfèvre. Les orchestrations prennent le dessus, c'est à l'aide de samples électroniques que Dagoba crée ses ambiances à la fois crades et modernes. Les paroles, plutôt bien écrites portent principalement sur la mort, ou le suicide. De plus la symbiose entre les musiciens est parfaite.

Le chanteur est le point central. Alternant le chant extrême et le chant clair de manière équitable, il image les compositions au mieux et participe à la dynamique d'ensemble. De plus, et grande surprise de la part de nos marseillais, Shawter (chant) est accompagné à deux reprises par l'hypnotique Mr Simen "Vortex" Hestnaes (Dimmu Borgir, Arcturus) dont la voix claire est une merveille à chaque apparition: le refrain de It All About Time et celui de The White Guy (Suicide). Avec tant de surprises on ne s'ennuie pas une seule seconde. On note une succession de chansons violentes puis plus heavy, toutes possédant une puissance folle. Il suffit de se pencher sur l'enchaînement The Man You're Not (véritable tube au refrain trop efficace), Cancer (le titre le plus heavy de l'album, entièrement en voix claire, le refrain est très réussi) et It's All About Time (le meilleur titre, et le plus violent de l'album tout simplement... 6min49 de bonheur intense!). On note également une chanson scindée en deux pistes: un instrumentale électrisant (The Things Apart) suivi de la déflagration (The Things Within) tout en voix claire, avec un refrain planant très agréable; ainsi qu'un instrumental acoustique (042104). Chaque chanson est une petite perle de brutalité: mélodique et jouissive. Tellement de puissances enfermées dans si peu d'espace force le respect!

Je pense avoir fait le tour de cet album qui ne manque pas de qualités, mais dont le seul défaut pourrait être sa résistance aux temps. Un album aussi direct et rapide se découvre très vite, s'apprécie très vite, mais il est possible qu'il s'oublie trop vite. Seules les semaines nous le diront, mais en attendant What Hell Is About est un véritable coup de coeur et je vous le recommande chaudement !

...TeRyX...

0 Comments 25 mars 2006
Whysy

Whysy

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