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(petite discussion informelle)
Maintenant ça enregistre, soyons donc sérieux !

Bonjour Wildpath ! On vous connaît déjà, mais peut-on avoir une petite présentation, puisque j'ai la chance de tous vous avoir en face de moi ?

Marjolaine - Vas-y Nico !
Nico - Bon alors c'est un groupe qui est du metal symphonique à chanteuse ... Mais en fait, c'est peut-être mieux de laisser parler les vétérans !
Olivier - Alors ! C'est un groupe de metal symphonique, qui a été fondé en 2001, sous l'impulsion de Alexis et moi même.Première grosse étape, ça a été l'enregistrement de Nyx's Secrets, en 2005 par l'intérmédiaire de Willdric LIEVIN (de Fairyland et de Hamka), qui a écouté ce qu'on faisait, et qui a trouvé ça cool ... Donc on est allés chez lui pour faire ça. Ca nous a permis de décrocher un contrat au Japon avec la Staygold, ça a bien marché, on est rentrés dans le "top 50 HMV", s'il vous plaît. Et après ça, ça a commencé à devenir un peu plus sérieux pour certains d'entre nous, mais d'autres ont préféré quitter l'aventure, pour se concentrer sur leurs études, qui n'avaient rien à voir avec la musique, alors que nous on s'est dirigés par là. Pour Non Omnis Moriar, on a eu le line-up définitif : Nicolas à la basse, qu'on connaissait déjà avant, Marjo qui bossait avec l'ancienne chanteuse Caroline, et Pierrot qui était dans la même école de musique que nous ! Donc ça c'était en 2009.
Mathias - Et moi je pue des pieds !
Olivier - Ouais bon, Mathias est rentré juste après l'enregistrement de Nyx's Secrets, il était dans la même fac de musicologie.



Alors à l'époque, en 2006, la première interview que vous aviez accordée, c'était pour Heavylaw ! Qu'est-ce qui a changé depuis ?

...

C'est pas les questions piège hein ! Normalement, les questions difficiles, c'est après les questions de présentation !

Mathias - Je peux me permettre de répondre du coup ? Le principal changement, c'est que les compositeurs principaux vont de plus en plus loin dans le côté orchestral, dans un premier temps, et du coup ça oriente clairement la musique de Wildpath, et chaque nouvel album est plus orchestral que le précédent. On peut le remarquer entre Non Omnis et Nyx Secret, et je trouve qu'il y a le même fossé entre Non Omnis et Underneath. Et la deuxième chose qui a beaucoup changé, c'est, comme tu le disais, le line-up. On est tous arrivés avec notre background, nos influences, nos machins, et du coup on s'écoute beaucoup aussi, on apporte tous des choses à écouter, on se fait écouter des choses, parce qu'on n'a pas tous les mêmes goûts, les mêmes envies... Et ça nous influence tous, du coup chacun a amené sa petite pierre (même Pierre a amené sa petite Pierre ! )
Pierre - Du coup il en a amené deux !
Mathias - Donc oui, c'est de plus en plus composé, c'est le ressenti que j'ai aussi, rythmiquement c'est plus complexe, c'est plus metal, c'est plus gros, ça va avec les moyens de production. C'est aussi une envie de notre part !
Olivier - Sur le dernier album, l'envie globale c'était d'aller chercher dans plein de choses.
Mathias - Oui, le Wildpath primal, tout le monde écoutait la même chose, et allait dans la même direction, je grossis le trait, mais c'était l'idée.

Je voulais justement parler un peu de l'album. J'ai remarqué de nombreuses influences, de la musique de film ou d'autres artistes, Eflmann, Zimmer, Diablo Swing Orchestra, Muse ... Quelles sont toutes vos influences ?

Pierre - Finalement, Underneath, c'est beaucoup d'univers musicaux différents, joués par des métalleux. C'est un peu l'idée que je m'en fais. Si un musicien qui joue du metal depuis X années, tout d'un coup se découvre une passion pour la bossa nova, il pourra jouer de la bossa, mais il aura toujours en tête son passif de metalleux, et du coup des choses vont se ressentir. Et ça sonnera comme un metalleux qui joue de la bossa nova. Underneath, c'est une espèce de mélange de pleins de couleurs, et ça crée beaucoup de ... de couleurs, je me répète non ?
Nico - C'est aussi l'idée que dans toutes les musiques, il y a des choses qui sont bonnes à prendre, qui sont super intéressantes, marier ça avec le metal, ça nous plait.
Marjo - Oui c'est ça, on est musiciens avant tout, on est intéressés par plein de choses, et ça se ressent dans notre musique.
Mathias - Sauf le jazz, ou c'est globalement de la merde (tout le monde rit).

Et chaque chanson de l'album émet effectivement quelque chose de différent ! Qu'est-ce que vous avez voulu mettre dans l'album ? Pas seulement en termes de musique, mais aussi de textes.

Alexis - On sortait de Non Omnis Moriar, qui est un concept album, avec une histoire, la musique qui essaye aussi de raconter l'histoire. On voulait que la musique raconte autant que les paroles. Et il y a ce récit, qui fasse le fil rouge de l'album. Et on a aussi voulu une histoire en profondeur, qui pose le contexte. Pour Underneath, on a voulu quelque chose de plus léger, au premier abord. A travers tous ces univers, tous les thèmes qu'on peut aborder, on a essayer de faire une unité. Tout ce qu'on peut y voir s'inclut dans un scénario global. Donc ce qui est raconté dans les chansons est assez indépendant. A chaque fois on va aborder des petits thèmes, c'est pas mal de thèmes sur le voyage et sur le départ. Mais tout ça peut être mis bout à bout, et raconter une seule pensée
Pierre - SOUS JACENTE. Underneath quoi.
Alexis - Voilà. Les univers abordés ont quelque chose de très éclectique, qui paraissent un peu fou, ça part dans tous les sens ... Et pourtant, quand on arrive à la voir, il y a cette espèce de grande ligne qui traverse tout.

Et qu'est-ce que c'est alors ? Ou alors c'est trop facile de la demander comme ça ?

Alexis - On a essayé de faire Underneath sous forme d'un jeu de piste, ou d'une enquête. Même dans le visuel, tout raconte quelque chose. L'album est un digipack, on l'a vraiment voulu comme ça, on s'est fermés à certains labels qui ne voulaient pas le sortir comme ça, et nous auraient peut-être permis une distribution plus large, mais on voulait vraiment ce produit là, parce que ça allait avec la musique. Et dans le visuel il y a trois éléments fondamentaux qui sont montrés. Un vase qui est abimé, une carte, et une espèce de livret de voyage. Ces trois choses là déjà, on peut les retrouver, métaphorisées ou non, dans les paroles de l'album, et ça forme des indices, qui permettent de reconstituer l'histoire. Je ne sais pas si c'est vraiment intéressant de te dire "bon, en fait voilà, ça raconte ça". Mais plutôt, on espère que les fans les plus passionés du groupe, s'ils en sont, auront la patience de se dire que "tiens, il y a encore des choses pour moi, encore plus profond". C'est ce qu'on veut. On veut que la musique de Wildpath, et les produits sortis par Wildpath, soient abordables pour quiconque veut écouter une fois comme ça, et que celui qui s'y intéresse plus ait plus à y trouver.



Pour revenir au process de composition, vous avez déjà dit que ça ne se passait pas exactement que dans le passé  ...

Olivier - Si, le process de composition si en fait. C'est juste qu'on se voit souvent, on répète assez souvent tous ensemble. Et du coup la grosse base, tout ce qui est orchestral c'est la base de la composition dans Wildpath, et après on injecte la couche metal. C'est cette étape là qui est imprégnée de l'influence de chacun.
Mathias - C'est surtout que Wildpath, c'est un groupe où on répète beaucoup, mais on se voit beaucoup aussi. Les échanges se font en amont. C'est vraiment "tiens, écoute j'ai découvert ça, c'est super sympa ...". Et avec toutes les soirées, les week-ends qu'on passe ensemble, on s'échange des musiques, et c'est "ah ouais c'est chouette", ou alors "ah non ça j'aime pas" ...
Pierre - Légalement ! On s'échange des musiques légalement. (rires)
Mathias - En fait les influences viennent donc en amont, et le process reste le même ensuite.
Olivier - De façon plus pratique, nous en gros on écrit toutes les lignes. On synthétise les idées qu'on a eues en amont, et après il y a une relecture de chacun pour savoir sa partie, des changements, des trucs qu'il a envie d'amener ... On essaye de faire en sorte que ça marche pour tout le monde.

Alors vous commencez par la partie orchestrale, puis vous rajoutez ensuite les différentes couches ?

Olivier - En fait on veut vraiment que la musique soit écrite selon les règles classiques de l'harmonie... Donc on essaye de faire un truc qui soit cohérent selon ses règles, puis on essaye d'en faire un truc qui sonne metal. On récupère les lignes, on orchestre les choses comme on pourrait orchestrer une oeuvre classique, sauf qu'on essaye de l'adapter aux instruments dont on dispose ...
Alexis - Donc c'est pas en deux temps, d'abord l'orchestre, puis le metal. Tout se fait presque en même temps. Quand on écrit tout l'orchestre, on peut avoir d'autres idées "tiens ça ça pourrait être bien", on teste, et puis finalement la version définitive ça pourra être une autre partie ... On pense déjà l'idée musicale, telle qu'on la voit, et après on voit comment on va pouvoir la jouer, comment elle peut être au complet, comment chacun peut s'y retrouver avec ses parties.

Et justement, pour les lignes de chant, comment arrivent-elles là dedans ? Ou alors est-ce qu'elles sont intégrées à ce process et ces règles de l'harmonie ... J'y connais rien donc ça peut être des questions débiles !

Olivier - C'est justement le casse tête de la composition : jouer avec ces problèmes là. La ligne de chant, il faut qu'elle soit cohérente avec l'univers qu'on a essayé de développer dans la chanson, il faut qu'elle respecte la règle, et puis il faut qu'elle soit chantable !
Marjo - Moi j'interviens sur cet élément là en fait surtout. Sur la composition je regarde si elle me plait, comment je me sens à l'aise avec ... Et puis si effectivement c'est jouable ou pas, si c'est un défi à relever, si c'est vraiment impossible ...
Olivier - Voilà la composition vraiment pure est lachée pour les musiciens telle quelle, et ensuite on se rend compte si elle est jouable ou pas. On a l'idée musicale, on veut ça, et après c'est "ah ben oui, mais ça va être très très dur". Il y a plein de parties pour les guitaristes par exemple, que ça ne va pas être du tout guitaristique, ou comme ce qu'on peut entendre chez les autres ... Et des types de jeu ... D'habitude personne ne fait ça... Et voilà ! C'est pareil pour le chant.
Alexis - Et puis il y a aussi les paroles en plus ! Ca revient à la question précédente, on est assez chiants là dessus parce que justement on a le concept à développer, on a des trucs qu'on a vraiment envie de dire ... Il y a des choses qu'on ne peut pas dire forcément en tant de syllabes ... Du coup il y a vraiment des bricolages à faire sur le chant. Mais on essaye de faire en sorte que ça tienne la route à chaque fois, et que ça respecte tout ce qu'il faut !
Nico - Du coup, je reviens juste un petit cran en arrière désolé, par rapport aux instruments, et à la voix par extension : contrairement à plein d'autres groupes, la composition elle est faite d'abord sur le papier, sans être faite à l'instrument. Alors qu'il y a plein de groupes par exemple qui composent en jammant ; c'est pas le cas de Wildpath. Et du coup ça fait que plein de choses ne sonnent pas comme ce que ferait spontanément un guitariste, ou un bassiste, parce que c'est pas pensé sur l'instrument à la base.
Marjo - ça apporte une petite originalité
Nico - Voilà, c'est ce qui apporte de l'originalité je pense des différentes lignes de Wildpath !
Mathias - Ca fait naître surtout des plans assez durs à jouer ! (rires)
Nico - Oui, parce que ça n'est pas pensé sur l'instrument, et naturel !

En revenant sur le chant, Marjolaine, tu ne chantes pas de la même façon que sur NOM. C'était voulu, ou c'était dans l'expérimentation, dans le défi ?

Marjo - Deux choses ! Clairement une volonté de ... Déjà j'ai pu plus travailler avec eux. Quand il y a eu l'arrivée des nouveaux membres pour Non Omnis Moriar, tout était écrit, tout le process était déjà bien lancé ... Et on se connaissait moins aussi ! Alors t'arrives moins avec tes gros sabots "hé je changerais bien ça ou ça !". Du coup voilà, les choses se font ... A cette époque là je travaillais vachement dans les aigus ... Et finalement je me suis rendu compte que j'étais vachement plus à l'aise dans mes graves, et j'avais exprimé aussi cette envie et cette volonté pour Underneath de pouvoir aller là dedans. Ce qu'on a fait du coup, qui change un peu. Et puis il y a aussi tout le côté "chaque morceau a une sorte d'histoire, une sorte d'univers" dont on parlait. Avec mon instrument j'ai voulu essayer de coller à ça au maximum, en proposant des choses différentes, des petites variations ... C'était l'envie. Si ça s'entend du coup, c'est une bonne chose !

Donc, on a un gap sur les parties orchestrales, un gap sur le chant ... Mais aussi un gap sur les parties rythmiques ! Tout ça, c'était dans l'évolution logique que vous vouliez pour Wildpath ?

Alexis - Je pense qu'il y a aussi l'influence des membres qui a beaucoup joué.
Pierre - C'est comme pour le chant, quand on est arrivés, moi et Marjo pour Nom (et Nico aussi), on était un peu "bon bah les gars, on enregistre dans deux semaines, voilà les partoches".
Mathias - C'était un peu la première chose que vous avez faite avec Wildpath, avant même le concert !
Pierre - Avant toute chose, moi je suis arrivé j'avais un pied dans le plâtre, c'est pas moi qu'on devait auditionner à la base ... Tu prends quelques morceaux du premier pour faire l'affaire, et sinon, tu bosses NOM. Donc voilà, tu arrives, t'es un peu en eaux troubles, et du coup entre NOM et Underneath, de l'eau a coulé sous les ponts, et de l'huile dans les salades (ça sort d'un livre que je suis en train de lire ça), et on a appris à se connaître comme ça, on s'est donné beaucoup d'influences ... On se répète hein. On aime beaucoup se répéter.
Mathias - Juste pour finir sur la rythmique, c'est dans l'idée d'aller plus loin, on essayer d'aborder des choses que Wildpath n'avait jamais faites avant. Voilà pour les musiciens qui écouteront, dans Underneath il y a des mesures asymétriques qu'il n'y avait pas avant, ça faisait partie des choses qu'on avait envie d'essayer, qui sont ..
Pierre - des nouveaux sentiers encore sauvages !

Bon une question un peu relou maintenant, donc préparez-vous. Il y a bien une chanson que vous préférez chacun, dans Underneath ?

Marjo - Mais tu sais, on a TROP galéré pour trouver un single ! Autant sur NOM ça nous semblait évident, autant là on était tous "celle là elle est trop bien ! Non celle la !" ... Pour représenter vraiment l'album. Et en même temps c'est tellement de choses différentes qu'on a trop galéré à choisir le single, et je pense ... Enfin, on peut essayer, mais je pense qu'on va vraiment galérer à trouver notre morceau préféré !
Mathias - Après, il y a des trucs qu'on aime bien jouer aussi ...
Marjo - Oui voilà, après il y a même des passages qu'on aime plus que les autres ... 

Nico - Et puis il y a la différence entre ce qu'on aime bien jouer, et ce qu'on aime bien écouter !
Pierre - Il y a des morceaux qui sont ultra chiants à jouer
Marjo - D'aileurs, on ne les joue pas !

C'est un peu facile là, on ne donne pas de noms toujours !

Marjo - A jouer, moi je me régale sur The Craft !
Pierre - Par exemple, le morceau Underneath, à jouer il est moyen fun j'ai mal aux jambes j'ai mal aux bras j'ai mal partout, à écouter il est très rigolo, parce que quand même d'un point de vue extérieur purement auditeur tu prends une grosse tatane ... Par contre un morceau comme the craft, en album, il sonne, en live, il sonne ... Mais il y a une différence x100, elle est ENOOOOORME, et du coup à jouer, tu prends un plaisir fou ! Il y a beaucoup de morceaux comme ça, sur l'album quand tu l'entends il y a l'univers qui fait l'effet, mais assez généralement en live il y a le côté metal qui ressort plus, c'est plus dansant, plus chaleureux ...

Vous avez collaboré avec Constance Amelane pour ce dernier album. Comment ça s'est passé ? 



Marjo - Ecoute, Constance c'est quelqu'un qu'on a rencontré il y a pas mal de temps, grâce à des amis communs etc. Et on a vachement accroché sur sa personnalité, tant humaine que musicale, et je ne sais pas si tu avais suivi, sur Non Omnis on avait fait pas mal de bonus, de cadeaux offerts aux gens qui nous suivent. Sur Underneath on avait envie de faire ça aussi, et on s'est dit que c'était l'occasion ! Finalement, un duo, enfin, ils avaient fait sur l'époque de Nyx, quand je n'étais pas là, et moi j'avais déjà fait, j'aimais bien, je bossais à deux chanteuses avant, donc super. Allons-y. On lui a proposé, elle a accepté, on s'est régalés à faire ça, donc on s'est dit qu'on allait le faire sur scène également, forcément.


AH BON vous allez donc le faire en live ce soir ? 
 (pendant ce temps, Constance se promène dans le backstage)

Marjo - Héhé quelle surprise, tu ne t'y attendais pas hein ?
Nico - Je pensais qu'elle venait juste tester le micro ! (rires)



Et l'idée du clip alors, ça vous est venu comment ?

(Pierre éclate de rire)
Pierre  - En fait, on a eu tellement de contraintes techniques, à trouver des idées simples à faire avec une caméra, que ça ne nous prenne pas un temps de fou (bien qu'au final ça nous a pris un temps de fou), on s'est tapé la tête contre les murs pendant des nuits entières, et on bricolait. On avait une idée du rendu final .. Mais on est vachements contents du résultats. Il y a pas mal de moments où on sent qu'on était en train de craquer, et il y a des moments où c'est clairement n'importe quoi. C'est peut-être là dessus que les gens ont accroché, on ne sait pas trop si c'est le morceau, ou si c'est le clip ... Voilà on ne le regrette pas, et on en refera surement d'autres. On a pas mal de projets en cours niveau vidéo.
Mathias - Après au niveau de l'idée, on est à peu près tous d'accord pour dire que tout passe aussi par un vecteur vidéo. Et Wildpath n'avait encore pour Underneath aucun support vidéo, alors on s'est dit qu'il fallait, pour Underneath, une vidéo qui pourrait avoir de l'impact, un petit peu toucher du monde ... L'idée était vraiment de se donner un support en plus.
Pierre - Wildpath est un groupe multimédia !
Mathias - Exactement !

Dernière question sur l'album : Nico, tu chantes sur Cristallized. C'est venu comment ?

Nico - C'est venu comment ? Par rapport à moi ?

Marjo - Facile, c'est qu'on l'a fait chier pour qu'il le fasse !
Nico - Eh bien on m'a proposé de chanter, et j'ai dit oui tout de suite, en plus le passage était super intéressant ...

Olivier - Vu qu'on se voit souvent en dehors du boulot, on a souvent chanté entre deux bières, on a déjà entendu chanter Nicolas, et ...
(Le manager de Wildpath) - faut l'entendre chanter Highway to Hell quand même. Ca remet presque en cause l'existence de Bon Scott.
Olivier - Haha ! Et donc ouais, on aime beaucoup la voix de Nico. Et donc ce passage un peu gros blues, ça collait bien au type de voix que peut faire Nico. 



Ca va se refaire ?

Nico - Advienne que pourra !

Sur le live un peu, vous aimez jouer the Craft, il y en a que vous n'avez pas joué, vous ne les aimez pas ?

Marjo - Ecoute, il y en a qu'on n'a pas essayé de monter, tout simplement ! On n'a pas eu l'élan de se dire "ah celle là on a trop envie de la jouer !". Peut-être dans une prochaine setlist ...
Pierre - Si il y en a un que j'aime pas jouer particulièrement, c'est le premier morceau (Seeds of a Dream) qui est purement instrumental, et du coup je m'emmerde pas mal. Je dirais que c'est le seul que j'aime pas jouer.
Olivier - Globalement, quand on a voulu ces morceaux dans l'album, on avait une idée musicale derrière, mais on essaye aussi de le faire sur scène, donc il n'y a pas un morceau qu'on ne va pas aimer ! On va tout faire pour, quitte à le changer un petit peu, prendre un peu plus de place sur une partie ...
Alexis - On n'aime pas du tout l'idée d'acheter un album parce qu'on aime une chanson, et finalement tout le reste est pourri ! Donc on essaye d'éviter ça ! Ca fait partie de nos priorités ce genre de trucs. 
Mathias - De faire que des morceaux géniaux !
Nico - Sur scène on essaye aussi d'apporter autre chose que sur album, donc on les travaille différemment, plein de passages qui, si vraiment on comparait, on nous dirait qu'on ne fait pas du tout la même chose, des passages qu'on retravaille ... Moi il y a des passages que je retravaille, parce que sinon je me ferais chier, et du coup ça fait ressortir autre chose.
Olivier - On essaye de communiquer le plaisir sur scène, que l'on a à jouer ces morceaux là, donc il faut qu'on ait du plaisir, quitte à modifier un petit peu la structure des morceaux pour les rendre plus efficaces, et pour essayer de partager cette énergie là. Autre chose, c'est que quand on écoute un CD, chez soi, dans la voiture, peu importe, il y a certaines choses qui nous parlent. Et dans un concert, et surtout un concert metal, c'est pas forcément les mêmes choses. Et ça on essaye aussi de jouer avec ça, on voit ce qui marche bien sur scène, on essaye de les mettre un peu plus en avant, et donc on a vraiment une vision CD, une vision live, quitte à faire évoluer les deux. On a tous été à des concerts où on a l'impression d'écouter le CD, mais en plus fort et avec des gens qui le jouent, mais finalement, c'était le CD. C'était bien hein ! Mais c'était le CD ! Et ça on essaye d'aller un peu plus loin aussi. On a une optique qui essaye de rendre le live une expérience à part.

J'ai entendu beaucoup de bien de vous en live.

Mathias - ah et pas sur CD ? (rires)

Vous avez joué donc pas mal de covers dans le passé, j'ai en tête Pokerface par exemple.



Marjo - Il y a eu aussi I'm so excited, des Pointer Sisters.
Alexis - Il y a eu It's Raining Men aussi !
Marjo - Oui pour une seule scène, une surprise live, jamais enregistrée.

Et donc ce soir, on peut attendre un truc ?

Marjo - Bah on ne va pas te pourrir le truc quand même !

Les lecteurs d'Heavylaw liront ça après le concert !

Pierre - Très juste !
Marjo - Mais toi. Tu pourras le dire après dans ton interview du coup !

Tant pis ... Comment s'est passée la collaboration avec Adrana pour ce soir du coup ?

Marjo - Eh bien écoute c'est grâce aussi en partie à facebook. C'est con hein, mais toutes les chanteuses on est en lien un peu, et du coup avec Anaé on s'écrivait de temps en temps, on s'entendait bien, et on s'est toujours dit que "hey ce serait cool si on faisait une date ensemble un jour !". Et en plus on fait partie du même label, Brennus. Donc voilà quand on a organisé cette date, on s'est demandé qui on allait inviter ... Et voilà du coup on leur a proposé, et ils ont accepté, donc on est ravis !

En plus une soirée avec seulement deux groupes, c'est agréable, ça permet de donner plus d'espace à chacun.

Marjo - Ben c'est ce qu'on veut vraiment ! Quitte à organiser nous mêmes un concert, on a envie de faire les choses bien entre guillemets. De bien recevoir les gens, de bien recevoir notre public, le groupe invité ... Ca veut dire prendre les choses en main pour que les gens puissent avoir une balance décente, un temps de jeu correct, un changement de plateau sans que tout le monde cravache ...
Mathias - Même si on va cravacher au final !  
Marjo - Oui mais quand même ... Dans l'idée on voulait inviter un troisième groupe, il y a des groupes qui nous ont demandé ... Mais ça n'aurait été très agréable pour personne je pense. On aurait eu des temps de jeu réduits
Nico - les balances surtout !
Mathias - Ca va aussi avec le fait que, les morceaux on a du mal à les choisir, c'est ce qu'on disait tout à l'heure. Du coup, jouer moins d'une heure et demie, pour nous, c'est un peu égoïste, mais voilà, ça nous frustre. On organise la date, on a le luxe de pouvoir s'offrir une date tête d'affiche, c'est aussi pour éviter d'avoir à se dire que "oh non, on ne va pas pouvoir jouer autant qu'on veut parce qu'on doit inviter un autre groupe". C'est un peu égoïste de notre part, mais on a envie d'avoir un set où on peut jouer tous les morceaux que l'on a envie de jouer
Alexis - Et encore !
Marjo - Et encore, ça tiendrait qu'à nous, on aurait joué deux heures et demies ! Mais bon.



Vous avez déjà fait des sets plus longs !


Marjo - Deux heures. On a déjà poussé jusqu'à deux heures.
Nico - Ouais mais il y avait l'ambulance à côté
Pierre - les bières !
Marjo - Le service de réanimation !

Vous parliez tout à l'heure du Japon, vous avez toujours eu un lien assez fort avec ce pays. Vous prévoyez d'y tourner un jour ?

Olivier - Euh ...
Marjo - Plus tard, peut-être ? 
Pierre - Ca ne dépend pas de notre autorité ...
Marjo - On aimerait bien tu vois, ça dépend et du budget du label, c'est quand même pas évident.
(Le manager) - Alors là je parle parce que c'est moi qui produis la version japonaise de l'album : le label exige un certain nombre d'exemplaires vendus pour inviter le groupe sur quatre dates (sur Tokyo et Osaka), et ce chiffre n'a pas été atteint.
Olivier - Underneath n'est pas encore sorti là-bas d'ailleurs, il va bientôt sortir. Tu pourras revenir nous interviewer dans quelques mois ! Mais au Japon !

On a aussi un lecteur canadien qui nous a demandé si on pourrait vous voir au Canada !

Marjo - Pareil, on aimerait bien, mais ...
Alexis - Il y a encore moins de chances là je pense ...
Pierre - Ca dépend, s'il nous paye une salle ! Une salle, les bières ...

Quelques questions un peu plus à la con, on arrive justement sur Megaupload et compagnie. Ca a fermé il n'y a pas longtemps, il y a une grosse offensive en ce moment sur le piratage ... Qu'en pensez-vous en tant qu'artistes ?

Marjo - Je pense que c'est plutôt une bonne chose ... Enfin, ça dépend comment tu présentes les choses, mais le piratage, on n'est pas contre, en soi.
Mathias - Au contraire limite. De toute façon, on se fait pirater. ils n'arriveront jamais à arrêter ça, donc pourquoi se brider ?
Marjo - Surtout qu'on n'est pas diffusés partout.
Mathias - Maintenant on en est arrivés à un point où les gens qui veulent acheter, ils achètent.
Nico - Clairement. Surtout dans le metal.
Mathias - Les gens qui ne veulent pas acheter, ils n'ont pas besoin d'acheter !
Nico - Surtout dans le metal, on a un digipack qui est beau, les gens qui accrochent au niveau du groupe, ils ont envie d'acheter ! Qu'ils l'aient téléchargé avant ou pas.
Alexis - Et s'ils aiment, ils ont envie d'aller au concert aussi. 
Mathias - Ouais clairement. Donc nous on s'en fout quoi.
Marjo - Oui voilà, par exemple grâce au téléchargement, on est écoutés en Amérique du Sud par exemple, alors qu'on n'est pas distribués là bas !
Pierre - En Russie aussi !
Mathias - Alors voilà, de toute façon on est piratés, les gens qui ont envie d'acheter, ils achètent quand même.  
Marjo - Et l'inverse, c'est pas parce que quelqu'un télécharge qu'il aurait acheté. Ca ne fait pas forcément des pertes en termes de vente.
Olivier - Pas pour Universal quoi !
Mathias - Au final, les gens que ça emmerde, c'est les gens qui vendent 250 fois plus que Wildpath ! Pour nous, c'est limite un moyen de promotion.
Nico - T'imagines, sur un CD on ne gagne pas beaucoup beaucoup d'argent ... Les parts ne sont pas pour les compositeurs ou les musiciens ... Du coup c'est pas eux que ça fait chier.
Mathias - Cela dit, c'est pas agréable de savoir qu'on est téléchargés. Ce qu'on fait, on le fait aussi pour le vendre, et savoir qu'on est téléchargés, ça fait un petit pincement au coeur. Mais il faut avoir du recul par rapport à ça. Même chez des gens qui vendent plus dans le metal, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de groupes qui vendent suffisamment pour que ça leur porte préjudice.
Pierre - Et puis il y a le support qui est important aussi. Le CD, ça fait plusieurs années que ça existe, ça commence un peu à piquer du nez. Il y a eu la cassette, il y a eu le vynile. On est dans une époque numérique, L'internet comme ils l'appellent ça commence à devenir vraiment important, tout se fait par internet ... Changer de support, ça peut être une bonne idée. Nous le CD, on tenait à le sortir pour l'objet,
Alexis - On achète aussi pour avoir le bel objet oui.
Pierre - Alors moi pour l'ACTA, je tiens à préciser que j'ai jamais téléchargé. D'ailleurs je n'ai même pas L'Internet.

Et comment vous conciliez vos vies d'artistes, et de gens normaux ?

Marjo - En fait, on n'est pas des gens normaux ! Je crois que c'est ça le problème. On est vraiment tous musiciens.
Olivier - Oui on a vraiment organisé nos vies pour pouvoir se laisser du temps pour gérer le groupe et tout ça. La plupart d'entre nous, on est profs de nos instruments respectifs, ou on fait des projets de ci de là pour essayer de vivre comme on peut ... Mais c'est pas un truc qu'on peut faire une fois de temps en temps, si on veut vraiment en faire un truc crédible.
Mathias - et il y a un paradoxe dans la musique : si tu le fais à moitié, tu n'y arriveras pas. Et ça n'est pas parce que tu le fais complètement que tu y arriveras ! Donc dans le doute, il faut quand même le faire complètement. C'est le choix qu'on a fait tous.

Et pourquoi le tout en anglais ?

Nico - Parce que c'est mieux !
Marjo - Parce que le français ça sonne pas toujours très funky. Et puis le metal en France ... On essaye vraiment de se dire qu'on ne va pas se limiter à cause du texte. Autant se dire que le plus de gens possible puissent profiter et de la musique, et de l'histoire.
Mathias - Et puis en français, les gens français comprennent ! Et ça ça craint !
Alexis - Il n'y a que les français qui râlent que ça ne soit pas en français hein.
Nico - Et puis l'anglais, ça sonne mieux sur du rock ! C'est plus intéressant. Le français c'est chiant.
Olivier - Même sur les tournures, au dela des sonorités de la langue, des phrases sont vachement plus poétiques en anglais, alors qu'en français ça va tout de suite sonner grande poésie Grand Corps Malade et compagnie ...
Pierre - C'est pas de la poésie c'est du slam !!
Olivier - Voilà, pour tout ça.
Mathias - Et puis, l'anglais c'est une langue qui est intonée, alors que le français, c'est monotone !

Donc ça n'arrivera jamais ?

Tous - Peu de chances. 
Pierre - Sauf si on fait une reprise de chanson française ...
Mathias - Oui on a mis du latin aussi. 

Alexis - Et du verlan.

Olivier - Mais du verlan anglais !
Marjo - Et puis c'est pas du verlan, mais de l'à l'envers !

Et donc petite question qu'on pose à la fin de toute interview Heavylaw. Bonne question à la con, donc lachez-vous. Vous trouvez une lampe, avec dedans le génie d'Alladin. Qu'est-ce que vous lui demandez ?

Tous - Pfff !
Nico - c'est quoi ces questions sérieux ? 

Olivier - réponse par mail ?
Nico - Un seul voeu ? Ah non. Premier voeu, je lui demande d'avoir plus de voeux.

Pierre - Il faut savoir négocier.
Nico - Ensuite, alooors ...
Marjo - Elle est terrible ta question ...
Pierre - J'ai des idées graveleuses, mais je vais les garder ...

*silence*

Pierre - J'ai plein d'idées débiles, mais ...
Nico - Non mais en plus ça ne nous correspond pas trop comme question, on est tellement terre à terre tous ...
Mathias - Ahaha tellement crédible ! Nico, miss France : 'que la guerre s'arrête, et que tout le monde soit heureux' !
Pierre - L'accès à L'Internet pour tous, des trucs comme ça ?
Mathias - Ce qu'on pourrait se souhaiter pour nous, c'est d'exploser (métaphoriquement hein)
Pierre - Ouais sinon c'est douloureux
Mathias - Ouais d'exploser avec Underneath, et de faire de belles premières parties !


C'est ce qu'on souhaite aussi ! Et d'ailleurs, vous avez peut-être prévu d'autres dates ?

Marjo - A priori oui, une qu'on va annoncer sous peu ...



Un dernier petit mot aux gens qui nous lisent ?

Pierre - Paupiette !

Bon alors peut-être une phrase ?

Nico - Ouh ! Ca devient technique là !
Pierre - Eh bien ça fait plaisir qu'Heavylaw se tourne vers nous euhhhh, un groupe français émergent, se savoir soutenus et écoutés ...

Nico - On va garder paupiette.

Alexis - Pour revenir au voeu de tout à l'heure, parce que ça me travaille là ! Que les gens apprennent à écouter la musique autrement. Particulièrement les français, qu'ils apprennent à écouter autrement, à comprendre ce que c'est, et pas juste...
Pierre - Ils se rendraient compte que Wildpath c'est vachement bien !

Merci beaucoup alors, et à tout à l'heure sur scène !

Pierre - Merci à toi, et j'espère que tu t'y retrouveras dans toutes ces merdes !

0 Comments 19 février 2012
Whysy

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