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Lillian Axe est un vétéran américain, qui possède quand même pas mal d'albums et d'années derrière. Pourtant, ils n'ont jamais été très connus, ni reconnus. Pour ainsi dire, personnellement, je n'avais prêté l'oreille que distraitement sur eux, il y a quelques temps, et ils n'étaient pas revenus à ma mémoire. Mais je me suis quand même souvenu du nom lorsque, sur votre webzine préféré (Heavylaw bien entendu), la promo de «XI: The Days Before Tomorrow», leur 9e album, est apparue. Voyons ce qu'il en retourne.

Chez Lillian Axe, la première chose que l'on remarque ce sont les influences. Si elles ne sont pas particulièrement flagrantes, elles collent quand même à la peau de la formation américaine. Et les deux principales sont sans aucun doute Muse et Savatage que l'on retrouve bien souvent. Alors le mélange peut sembler étrange, mais leur musique, un hard rock à pointe de blues, possède un imparable sens mélodique. En effet, on fredonnera facilement des refrains taillés pour plaire, et pour coller à la scène. Parfois ils manquent en revanche d'efficacité et se cassent un peu la gueule («Take the Bullet» ou «Soul Disease» par exemple qui ne sont pas marquantes).

Le problème de Lillian Axe est de souvent céder à la facilité pour plaire, et donc allègrement chercher chez les influences là-haut pour se donner une parure à eux. «Babylon» et «Death Comes Tomorrow» évoquent vraiment Muse. Cela a quand même ses avantages …

Donc, les américains n'ont pas spécialement une personnalité affirmée. Vrai. Ils ne sont pas originaux non plus car leur musique est déjà vue et revue des tonnes de fois, une autre affirmation véridique. Cependant, le groupe se démarque un peu du lot par, justement, ses mélodies imparables qui toucheront les plus nostalgiques d'entre vous, mais également par la qualité de la superbe voix du frontman Brian Jones. Il assure vraiment, versatile et puissant, et donne une ampleur considérable aux titres. Sans lui, peu de chance que tout cela soit aussi bon.

Le disque reste parfois un peu trop uniforme et manque de profondeur. La recherche est là, mais pas assez poussée. Car une fois cela écouté, on a une petite mélodie en tête mais ça s'arrête ici, on ne retient pas grand chose. Sans être fade, on regrette franchement que tout cela ne soit pas plus fouillé, voir dynamique car de temps en temps, malgré le feeling groove, on s'ennuie un petit peu. Il manque encore quelque chose qui fasse décoller l'opus.

Il y a pourtant une piste qui est excellente : «Lava on my tongue». Pleine de profondeur, de surprises et de subtilités, c'est sur ce modèle-là que l'on aimerait voir Lillian Axe se calquer davantage, plutôt que devant quelques échecs nommés «Take the Bullet» ou «My Apologies». Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que ces derniers soient mauvais. Ils ne sont simplement pas assez bons, en dépit de leurs qualités intrinsèques.

C'est un peu ce qui nous chagrine avec Lillian Axe : tout est bon, mais pas assez ! Ils peinent à trouver l'excellence mais restent pourtant très bons, avec un niveau plutôt considérable et les compositions du meneur Steve Blaze démontrent une sérieuse expérience dans le milieu. De plus, l'art de mêler les styles (rock et metal, blues et heavy) est bien fait. En plus de cela, la production est absolument parfaite, restituant presque dans l'époque. Reconnaissons à Lillian Axe de savoir faire voyager avec ce «XI: The Days Before Tomorrow».

Donc tout cela est quand même bien loin d'être médiocre. Mieux encore, c'est bon. Car si oui, des défauts apparaissent, on a quand même un vrai plaisir à écouter tout cela, qui passe sans prise de tête, rien de bien compliqué ou de sorcier, c'est assimilable tout de suite et ça a bon goût. Même si moins bon qu'un Glyder par exemple (et son excellent «Yesterday, Today and Tomorrow» dont vous trouverez la chronique sur nos pages), on est quand même happés dans leur univers. Alors au diable la mauvaise foi qui dit qu'il ne faut écouter que de l'original, au moins Lillian Axe garde deux éléments importants que beaucoup semblent oublier : la sincérité et le plaisir. Rien que ces deux arguments-là font remonter la note.

Alors qu'avons-nous là ? Une (très) bonne galette, facile à écouter mais qui manque encore un peu d'épices pour être parfaite. De plus, certains défauts gênants viendront entacher un fond qui, s'il avait été aussi plaisant que la forme, nous aurait offert une tuerie. Malgré tout cela, cet opus est à écouter, et avec «XI: The Days Before Tomorrow», Lillian Axe montre de réelles capacités. A exploiter davantage la prochaine fois.

0 Comments 06 février 2012
Whysy

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