La tâche d’un chroniqueur peut parfois s'avérer difficile. Que ce soit pour essayer de rester le plus objectif quand vous avez adoré ou détesté un album, sachant pertinemment que objectivisme et musique ça fait 35, ou encore que vous ne savez pas quoi raconter dessus parce qu’il ne vous a juste pas parlé. C’est un peu ce qui m’est arrivé avec cette galette, qui m’a laissé plus proche de l’ennui que de l’excitation totale.

Pallas est un vieux briscard du rock progressif. Après 25 ans de carrière, plus de cinq ans d’absence et l’arrivée d’un nouveau chanteur, ils reviennent avec leur dernière création, au titre aussi énigmatique que sa pochette est moche, XXV.

Ce XXV nous raconte sous la forme d’un concept album, l’histoire d’une humanité déchue et tournant en rond. Les guerres se succèdent et au lieu de s’unir afin de tous vivre et prospérer ensemble, les hommes préfèrent se quereller et laisser libre court à leur avidité et méchanceté (“Falling Down”, “Crash And Burn”). C’est alors qu’arrive un alien du peuple ayant créé les humains, les Atlantes (“The Alien Messiah”). Celui-ci leur propose un moyen de sauver l’humanité et de laisse derrière elle ses mauvais penchants. Ainsi il leur laisse 24h pour trouver 25 hommes parmi les plus sages et honnêtes (“XXV - Part 1”), d’où le nom de l’album, afin que ces derniers guident l’humanité. Mais cela ne suffit pas et l’Homme avec un grand H finit par avaler son extrait de naissance, de la main même de ses créateurs (“XXV - Part 2”). Bref vous l’aurez compris, ce disque parle d’aliens (un peu) et surtout se veut une critique de l’Homme et de ses travers inhérents. On pourrait presque dire les deux mamelles du prog quoi. Même si l’histoire tient la route, on peut pas dire que cette dernière brille vraiment par son originalité.

Au niveau du son en lui-même on se retrouve avec des compositions rock progressives très inspirées old school teintées d’une touche de metal. Ceci est conforté dès l’introduction de la première piste (“Falling Down”), où une voix à la radio nous souhaite la bienvenue dans la fin des eighties. Pas vraiment ma tasse de thé on va dire, préférant la pêche d’un prog plus moderne. Et la production, bien que bonne, ne va rien arranger à ce manque de patate. Cependant, l’introduction de quelques éléments de modernité apporte un peu plus de dynamisme à l’ensemble. Quelques lignes de basse intéressantes, un ou deux solos de claviers certes déjà vus mais réussis, un peu de double pédale par là, quelques samples électroniques. Des petites choses qui au final rendent le shmilblick plus digérable, mais ne m’ont pas sauvé de l’ennui.

Sans être plus marquante que ça la première partie de l’album ne commence pourtant pas si mal. “Falling Down” et son refrain restent assez entraînants. “Something in the Deep” nous convainc avec son côté ambiant et un final orchestral de très bonne facture. “Monster” possède aussi un refrain assez sympathique. Puis arrive la deuxième moitié de l’album et déjà ça devient plus laborieux. “Young Blood” est irritant au possible. Idem pour le chant sur “Sacrifice”. “Blackwood” et “Violet Sky” sont juste anecdotiques et “XXV - Part 2”, reprenant le thème de sa première partie, ne se réveille que vers la moitié du morceau.

Au final, XXV n’est pas vraiment un mauvais album, mais il me donne un arrière-goût de dépassé. L’histoire manque d’originalité pour ce style et le sujet qu’elle aborde a déjà été vu et revu. Le ton posé frôle presque la niaiserie sur “Sacrifice”. C’est simple à chaque fois que j’entends le “We'll fight for our children that they might survive” chanté façon bouche en coeur j’ai envie d’aller me défenestrer.

En somme une pierre qui n’apporte pas grand chose à l’édifice mais les amateurs de prog des années 80 ou du groupe trouveront peut-être à leur goût. En brèfle ne sauvez jamais les enfants, ils sont chiants et en plus c’est plus marrant de les foutre dans des congélos. Sans plus.

Quetzy-oui-oui