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Une des bonnes surprises de l’année [s]1990[/s] 2010 est de retour. En effet, nous avions laissé les natifs de [s]Twin Peaks[/s] Bergen, Audrey Horne, au sommet de leur art avec leur album éponyme qui avait marqué les esprits ici bas. Trois ans plus tard, revoilà donc la bande à [s]David Lynch[/s] Ice Dale (ou plutôt Arve Isdal ici) qui doit confirmer, après un opus réussi de bout en bout, et rien n’est plus dur que de succéder à un album réussi.

Pour ceux qui ne suivent pas au fond, Audrey Horne propose un Hard Rock teinté d’influences Blues et Grunge, du Post-Grunge si on veut être savant ou un peu pompeux. L’influence d’Alice In Chains dans les thèmes et le ton des compositions a toujours été présente dans le groupe, créant par endroit une sensation de Spleen plutôt bienvenue et très bien emmenée. Si je vous parle au passé de cet aspect des compositions, c’est que dans Youngblood le groupe a, un peu, changé de fusil d’épaule. La musique et l’univers des norvégiens se sont assouplis laissant la part belle aux guitares tranchantes de Thomas Tofthagen et Arve Isdal alors que le rôle du chanteur Toschie a été réduit. Youngblood mettant ainsi parfois de côté les influences de la scène de Seattle des années 90 au profit d’un Hard Rock plus standard, moins ambitieux et malheureusement moins personnel.

Par contre, ce que le groupe a perdu en personnalité, il l’a gagné en gnack. Pas de quoi réveiller d’entre les morts Laura Palmer mais ce surplus de puissance dégagé par Audrey Horne permet de découvrir le groupe sous un angle un peu différent. Parce que si l’ensemble reste un album de qualité qui se découvre au fil des écoutes et qui démontre, si besoin était, que Arve Isdal est un compositeur exceptionnel, Younglood marque un tournant dans la carrière de Audrey Horne. Ce disque est parfois trop “heureux” pour être vrai  (le riff d’intro de “Straight Into Your Grave”, le ton de “Youngblood”) et pour être du Audrey Horne. Les refrains sont entraînants, presque trop, les riffs sont joyeux presque trop, les mélodies chaleureuses, presque trop. Le résultat est remarquable mais manque parfois de coeur qui faisait partie du charme du groupe. Cependant les norvégiens savent aussi revenir par moments à des recettes qui ont fait leur succès (le riff bluesy de la calme “The Open Sea”).

Musicalement parlant c’est un sans faute, les deux bretteurs abattent un travail remarquable aussi bien en rythmique (“Here Comes a Lady”) qu’avec les soli (“Redemption Blues”) et la batterie de Kjetil Greve est un modèle de sobriété et d’efficacité. En revanche, la performance de Toschie est un peu en demi teinte, comme ci ce dernier avait atteint ses limites et ne peut pas ainsi porter les chansons à un niveau supérieur. Parfois, à cause de ses propres capacités (“Here Comes A Lady”), mais aussi des lignes de chant (le refrain un peu kitschouille de “Youngblood”). Aussi bizarre que celà puisse paraître, son chant est plus réussi que sur l’album précédent mais il a du mal quelques fois à faire décoller les compositions (“The King is Dead”).

La forme est au diapason. La production et le mixage rendent justice au travail d’Audrey Horne. Les guitares n’étouffent pas l’ensemble, la batterie porte la section rythmique et le chant est mis en avant de façon admirable. Le son ressemble aux compositions du groupe en étant plus rentre-dedans que ses prédécesseurs. Encore une fois, le groupe montre que son savoir-faire n’est plus à remettre en question et qu’il maîtrise toutes les facettes de son disque pour le plus grand bonheur de ses auditeurs.

Moins envoutant, moins mélancholique mais plus maitrisié et plus professionnel ce nouveau Audrey Horne va diviser les fans de la première heure. On ne peut pas reprocher aux norvégiens de vouloir évoluer dans un style plutôt rigide et, que vous soyez d’un côté ou de l’autre, force est de constater que Youngblood est un bon disque qui plaira au plus grand nombre grâce à des riffs élégants et des compositions facile d’accès, maitrisées et entraînantes. Vieux fans ou nouveaux conquis il ne reste plus qu’à savoir si tel le feu vous marcherez à leurs côtés

Balin

0 Comments 11 février 2013
Whysy

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