Décidément, Menhir est vraiment un groupe sur lequel on peut toujours compter ! Même si d’un album à l’autre, les évolutions sont toujours minimes, la qualité, elle, ne faiblit jamais.
3e album (en plus du EP « Buchonia ») en 6 ans d’existence, « Ziuwari » ne fait que confirmer tout le bien que l’on pouvait penser de la formation allemande. Aucun changement à l’horizon depuis « Thuringia », si ce n’est une baisse de l’agressivité et une amélioration constante de la qualité de la musique, de la production, de la maturité, de l’expression du propos.


Disposant ici du meilleur son qu’ils aient jamais eu, nos bardes allemands continuent de nous compter d’anciennes légendes avec talent et conviction. Si les claviers ont reculé d’un pas, ils soutiennent toujours aussi efficacement les compositions, plus belles et prenantes que jamais. Du début à la fin, nous voici emportés dans un récit épique et médiéval à la fois puissant et enchanteur. Il me manquait encore un petit quelque chose pour confirmer la présence de Menhir dans le panthéon du Viking Metal. Ce petit quelque chose, nous l’avons : cet album, qui, sans être tellement meilleur que ses prédécesseurs, s’élève plus haut, par une constance de qualité entre les titres, et une inspiration qui n’a jamais semblé si florissante.

Et l’album de s’ouvrir sur « Wotans Runenlied », l’un des ses plus beaux titres. Claviers atmosphériques en nappes, rythmiques puissantes et saccadées, chant clair exalté… Tout est là ! Mais le petit plus se fait vite ressentir…Ecoutez-moi ces soli mélodiques gorgés de feeling, et ces leads si efficaces au moment du refrain ! Ne sentez-vous pas alors l’appel de la liberté, le vent du nord qui souffle à votre oreille ? N’avez-vous pas du mal à lutter contre cette envie impétueuse de chevaucher, cheveux au vent, dans de verdoyantes plaines loin de toute civilisation ? Bref, je m’emporte, mais vraiment, cet album me paraît le support idéal à de telles échappées imaginaires…    

Morceaux plus véloces (« Die Letze Schlacht ») ou plus typés heavy (« Das verbogen Reich »), intermède majestueux (« Herminafrieds Klage »), refrains inoubliables (« Walhalla » et surtout le final de « Ziuwari » qui s’incruste dans votre tête pour n’en plus sortir), claviers toujours mélodiques en diable… Dommage vraiment que l’album contienne quelques longueurs et que la magie s’estompe au fil de l’album, malgré le fantastique final du titre éponyme.


Au final, voilà sans aucun doute le meilleur opus de la formation. Bien moins black que ses prédécesseurs, il s’avère donc plus facile d’accès mais possède malgré tout une très bonne durée de vie. Les imperfections se font rares, et même si je ne puis toujours pas mettre une note plus élevée que cette déjà très bonne mention, sachez que cet album est vraiment un très bon cru de viking Metal. Alors, d’accord, ce n’est pas encore la mention chef d’œuvre, mais sincèrement, jamais le groupe ne m’en a semblé si proche. Et ça vaut bien le coup d’être souligné !

Un bon gros 8,5/10.


Gounouman