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En allant glaner quelques informations sur la bible virtuelle du métal Metal Archives (conscience professionnelle oblige !!), je suis tombé sur un chiffre qui m'a laissé songeur : 777 groupes de métal répertoriés au Portugal par le site (à titre de comparaison tout de même, les Etats Unis en comptent plus de 12 000...). De quoi impressionner pour un pays dont, finalement, on entend assez peu parler sur la scène métal, si ce n'est quelques noms, enfin plus précisément un, Moonspell bien sûr. Et comme il faut bien commencer quelque part, je vous propose aujourd’hui de découvrir ThanatoSchizO, formation lusitanienne au patronyme aussi étonnant que peut l’être sa musique, par le biais de leur 5ème album, intitulé Zoom Code.

ThanatoSchizO, c’est avant tout l’effet de surprise. Oui, car quand au beau milieu de Hereafter Path, un accordéon vient avec ses sonorités si langoureuses se coupler à la rythmique pour le moins tranchante de la chanson, ça étonne. Mais surtout, ça convainc. On se prend à penser à Zoom Code comme une espèce de chasse au trésor, où l’on va essayer de dénicher toutes les pièces du puzzle pour découvrir le magot. Si l’on devait retenir un point fort au groupe portugais, ce serait sans conteste celui de l’originalité. En cherchant à acoquiner différentes influences, du heavy au thrash en passant par des touches plus « ethniques » (les sublimes sonorités orientales des violons sur L. par exemple), les musiciens nous prouvent que leur talent de composition et de métissage est bien réel. L’approche vocale va également dans ce sens, puisque l’alternance entre vocal clair masculin / féminin (la chanteuse a d’ailleurs un timbre assez particulier, presque dissonant lors de la première écoute, mais auquel on s’habitue finalement assez vite) et le growl est total, apportant encore un peu plus de variété à cet album.

Mais voilà, plus on écoute Zoom Code, plus on a du mal à accrocher. Finalement, qu'est-ce qui distingue un bon album d'un grand album ? Une chose principale selon moi : même au bout de plusieurs années, et après des dizaines d'écoutes, on ressent cette petite excitation au moment d'appuyer sur "Play", et on prend encore et toujours le même pied à écouter un album. Et pour être tout à fait honnête, je ne classerais pas la galette des portugais dans cette catégorie. La raison est assez simple et cruelle à la fois, plus Zoom Code tourne, plus on s’ennuie. La faute notamment aux parties guitares qui manquent parfois singulièrement de mordant et de volume (certaines chansons frisent même l’indigence, et l’alternance des vocaux peine à masquer les faiblesses musicales) : l’influence du thrash se fait clairement ressentir à ce niveau (avec ses rythmiques généralement hachées et qui peuvent manquer de consistance), et les lusitaniens arrivent parfois à combler ce manque avec ce dont je parlais plus haut, c'est-à-dire les ajouts d’instruments « exotiques » comme les violons ou l’accordéon, mais cela ne suffit pas sur certains titres qui deviennent de plus en plus dispensables au fil du temps.

Une chose est donc certaine à l'écoute de Zoom Code, les portugais affichent des ambitions élevées sur ce cinquième album, avec une volonté claire de se démarquer avec une approche musicale assez originale, notamment au niveau du travail rythmique. Cette impression générale que l'on a lors des premières écoutes, celle d'un album éclaté, naviguant avec aisance entre le thrash, le heavy et des influences plus atmosphériques, a malheureusement du mal à survivre. Au fil des écoutes en effet, ce manque d'épaisseur, de consistance vient un peu dégonfler cet album qui semblait prometteur au départ. Il manque aux portugais ces quelques riffs passe-partout, ces quelques transitions logiques qui auraient donné plus de liant à ce Zoom Code. Cela dit, ThanatoSchizO n'en reste pas moins un groupe à fort potentiel, qui réussit finalement assez bien à se démarquer de la concurrence, en nous proposant un album original et de qualité.

0 Comments 11 septembre 2008
Whysy

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